Bahreïn est célèbre pour le machboos, un plat savoureux qui peut être sublimé par du romarin frais local. L’agriculture verticale émerge comme une solution face à la rareté des terres arables et à l’augmentation des prix alimentaires, tout en étant soutenue par la technologie Web3. La tokenisation des fermes verticales permettrait de lever des fonds et d’assurer transparence et efficacité. Ce modèle pourrait transformer notre approche de la production alimentaire, rendant les systèmes alimentaires plus durables et accessibles.
Par : Yog Shrusti, co-fondateur et PDG de Farmsent
Pour les amateurs de gastronomie, une visite à Bahreïn ne serait pas complète sans déguster le machboos, un plat succulent à base de poulet, d’agneau ou de poisson, accompagné de riz. Pour une expérience optimale, optez pour un restaurant qui le sert avec du romarin frais cultivé localement, car cela rehausse véritablement les saveurs. Et tout en savourant ce délice, posez-vous cette question : comment cultiver du romarin sur un archipel constitué principalement d’îles arides où l’agriculture est un défi ? La réponse se trouve dans l’agriculture verticale. Si vous vous demandez quel lien cela a avec le monde de la crypto-monnaie, sachez que le Web3 pourrait être la clé pour libérer le potentiel de cette pratique novatrice, et peut-être même garantir notre survie en tant qu’espèce.
Les bienfaits de l’agriculture verticale
Il est indéniable que l’agriculture verticale représente une solution aux problèmes pressants tels que la dégradation des sols fertiles, qui pourrait réduire notre planète à quelques zones agricoles d’ici 2050. En outre, elle pourrait contribuer à combattre la faim mondiale, exacerbée par la perte de terres cultivables, en rendant la nourriture plus accessible à des millions de personnes. En somme, alors que les terres agricoles se raréfient, nous avons besoin de méthodes qui nous permettent de maximiser nos récoltes dans des espaces réduits.
Une autre réalité est tout aussi simple : un sol moins fertile entraîne une production alimentaire réduite. Cette rareté fait grimper les prix, un phénomène bien connu dans le milieu du Web3. Ainsi, chaque année, le coût des aliments augmente. Lorsque les prix des denrées alimentaires s’envolent, d’autres secteurs commencent également à souffrir. Bien que l’idée de « continuer en tant qu’espèce » puisse sembler exagérée, le lien entre la disponibilité alimentaire et les tensions sociales est indéniable.
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Malgré ses promesses, l’agriculture verticale est encore en phase d’ajustement. Bien que l’on puisse arguer que les défis auxquels elle est confrontée se résoudront avec le temps et l’innovation technologique, les investisseurs ne partagent pas forcément cet optimisme. Les fermes verticales, qui pourraient être essentielles pour l’avenir de l’agriculture, peinent à obtenir des financements. Ces projets nécessitent souvent d’importants investissements initiaux, les obligeant à se tourner vers de grands fonds plutôt que vers des investisseurs de moindre envergure. En d’autres termes, le capital traditionnel, concentré sur les gains à court terme, échoue à soutenir une industrie qui devient de plus en plus cruciale.
Heureusement, le Web3 offre une solution.
La tokenisation comme solution
Entrons dans le monde de la tokenisation. Prenons l’exemple d’un secteur qui a réussi à se réinventer : le partage de voitures. Étant donné le coût élevé des véhicules, un service de partage a besoin d’un capital considérable pour élargir sa flotte. En tokenisant plusieurs de ses véhicules, une entreprise de partage de voitures à Vienne a réussi à lever 1,6 million d’euros avec peu de dépenses marketing. Cela a permis d’ajouter de nouveaux véhicules sans avoir recours à des prêteurs onéreux. Peut-on appliquer une méthode similaire à l’agriculture verticale ?
Absolument. Le principe reste le même : on fractionne les revenus d’une ferme verticale et on attribue une part de ces bénéfices aux détenteurs de tokens. Grâce à leur technologie avancée et souvent automatisée, les fermes verticales sont particulièrement adaptées à la tokenisation. Les capteurs et autres équipements collectent des données sur la blockchain, garantissant ainsi transparence et efficacité dans la distribution des récompenses via des contrats intelligents.
Cette approche permet de générer la liquidité nécessaire pour investir dans du matériel coûteux et couvrir d’autres frais. Les fermes traditionnelles, qui ont déjà une clientèle établie, peuvent également bénéficier de cette méthode pour se développer. Grâce à cette stratégie, les projets n’ont plus besoin de tergiverser pour attirer l’attention des capital-risqueurs. Ils peuvent présenter leurs visions à la communauté mondiale du Web3, qui pourra évaluer et soutenir celles qui en valent la peine. Avec cette aide, les fermes verticales peuvent atteindre un niveau d’efficacité qui leur permet de rivaliser avec les exploitations agricoles classiques sur tous les fronts.
La technologie blockchain ajoute une dimension de transparence supplémentaire. Grâce aux contrats intelligents, toutes les transactions sont visibles, offrant aux investisseurs une vue d’ensemble sur les performances de la ferme. Cela permet de prendre des décisions éclairées, tout en rendant les fruits et légumes plus traçables. Les consommateurs peuvent ainsi suivre l’origine de leurs produits, ce qui est bénéfique pour ceux qui se soucient de l’environnement et pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement.
Le mouvement vers l’intégration du Web3 dans le monde réel s’articule autour des réseaux d’infrastructure physique décentralisés (DePINs), un secteur en pleine expansion qui pourrait transformer l’agriculture. Imaginez des jardins sur les toits dans chaque ville, fournissant des aliments frais à leurs communautés. Avec les DePINs, cette vision devient de plus en plus réalisable. Il ne s’agit pas seulement de cultiver de la laitue ; il s’agit de réinventer nos systèmes alimentaires pour le bien de l’humanité tout entière.
Le futur de l’alimentation est vertical, décentralisé et savoureux. Engageons-nous dans cette direction !
Par : Yog Shrusti, co-fondateur et PDG de Farmsent.
Cet article vise à fournir des informations générales et ne doit pas être interprété comme un conseil juridique ou d’investissement. Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’autres entités.