La fermeture de l’usine Vauxhall à Luton, entraînant la perte de 1 100 emplois, souligne les défis de la transition vers les véhicules électriques. Malgré des incitations gouvernementales pour atteindre les objectifs de zéro émission, le marché peine à s’adapter, avec seulement 18 % des ventes en véhicules électriques. Les préoccupations concernant l’infrastructure de recharge, les coûts élevés et l’impact économique soulèvent des questions sur la viabilité de cette transition, tandis que le gouvernement reste ferme sur l’interdiction des véhicules à combustion d’ici 2030.
La fermeture de Vauxhall et ses conséquences sur l’industrie
Le gouvernement promet que la neutralité carbone nous conduira vers un avenir radieux, avec des factures réduites et de nombreux « emplois verts » à la clé. Cependant, cette vision optimiste doit être difficile à digérer pour les 1 100 employés de l’usine Vauxhall à Luton, qui s’apprêtent à perdre leur emploi. Autrefois, Luton, aux côtés de Longbridge, Cowley et Dagenham, représentait le cœur vibrant de l’industrie automobile au Royaume-Uni. Bien qu’elle ait cessé de produire des voitures il y a deux décennies, cette ville reste un acteur clé dans le secteur et un employeur majeur dans la région. Malheureusement, cette industrie est en train d’être sacrifiée sur l’autel de la transition vers les véhicules électriques, une initiative du gouvernement qui pousse les consommateurs à changer leurs habitudes.
Les défis du passage aux véhicules électriques
Stellantis, la société mère de Vauxhall, a justifié sa décision de fermeture en partie à cause du mandat sur les véhicules à zéro émission (ZEV). Ce règlement, entré en vigueur le 3 janvier, impose aux fabricants de s’assurer qu’au moins 22 % de leurs ventes en 2024 soient composées de véhicules entièrement électriques ou sans émissions. Ce chiffre grimpera à 28 % l’année suivante, avec une augmentation progressive jusqu’en 2030, lorsque le gouvernement projettera d’interdire la vente de nouveaux véhicules à essence et diesel. Les constructeurs qui dépassent ce seuil s’exposent à des amendes pouvant atteindre 15 000 £ par véhicule.
Cependant, le marché ne suit pas. En effet, au cours des dix premiers mois de l’année, seulement 18 % des voitures vendues étaient électriques, malgré des remises conséquentes offertes par les fabricants pour atteindre ces objectifs. Certaines entreprises ont même suspendu la livraison de modèles à essence et diesel jusqu’en janvier prochain. Le gouvernement, réalisant que cette politique pourrait nuire gravement à l’industrie automobile, a récemment rencontré des dirigeants du secteur pour discuter d’un compromis, sans toutefois remettre en question l’objectif d’interdiction des véhicules à combustion d’ici 2030.
Les acteurs de l’industrie automobile appellent à de nouvelles subventions pour encourager l’achat de voitures électriques, alors que ces subventions ont déjà atteint jusqu’à 4 000 £ par véhicule. Néanmoins, on peut se demander pourquoi les contribuables devraient financer ces aides alors que les propriétaires de voitures à essence et diesel contribuent déjà à hauteur de 28 milliards de livres en droits d’accise sur les carburants. De plus, les conducteurs de véhicules électriques bénéficient de l’exemption de la taxe routière, bien que cela soit sur le point de changer à partir d’avril prochain.
La transition vers les véhicules électriques, bien qu’elle soit pleine de promesses, présente de nombreux défis. Les prix des nouvelles voitures électriques, qui devraient égaler ceux des modèles à essence d’ici 2024, sont encore en moyenne le double. L’autonomie des véhicules électriques, censée atteindre 500 miles, demeure insuffisante pour de nombreux utilisateurs, et l’infrastructure de recharge est encore inadaptée, avec des bornes souvent en panne ou nécessitant des applications complexes.
Pour ceux qui vivent dans des zones sans stationnement hors rue, posséder une voiture électrique peut s’avérer très compliqué. De plus, les entreprises gérant les chargeurs publics augmentent leurs tarifs, rendant parfois la conduite d’un véhicule électrique plus coûteuse que celle d’une voiture à essence. Alors que le secrétaire aux affaires, Jonathan Reynolds, a exprimé son désir de ne pas perdre d’emplois au profit de la neutralité carbone, il est crucial de se demander si le gouvernement est vraiment prêt à ajuster sa politique face aux conséquences économiques déjà visibles.