L’effondrement du Crédit Suisse et de la SVB nous rappelle que les banques ont souvent le dessus.

Crise bancaire : comment éviter un nouvel effondrement de la SVB et du Credit Suisse ?

Depuis quelques jours, deux banques emblématiques ont implosé : la Silicon Valley Bank (SVB) située en Californie et le Credit Suisse en Suisse. Bien que ces deux banques soient opposées sur le plan géographique et culturel, leur effondrement est directement lié. En effet, c’est la SVB, ultra-tendance, qui a fait tomber le géant suisse. Ce dernier avait été secoué par une série de scandales de gestion ces dernières années. Sa bonne réputation en avait pris un coup : ses clients se sont retirés du Credit Suisse alors que les autres banques suisses n’étaient pas affectées. Cette situation montre la nécessité d’identifier les banques vulnérables plus tôt, avant qu’une ne tombe et que l’effet domino ne commence. Dans cette optique, il est important de renforcer la réglementation et de se montrer plus ferme envers les dirigeants des banques.

La vulnérabilité des banques : un danger pour les particuliers et les institutions

Les banques ont une place particulière dans notre économie : elles ne sont pas comme les autres entreprises. En effet, elles gèrent notre argent ; par conséquent, elles doivent obéir à des ensembles de règles conçues pour les empêcher d’échouer. Mais lorsque cela se produit, comme avec la SVB, le choc est immense pour les particuliers et les institutions qui veulent que leurs dépôts soient en sécurité là où ils peuvent les voir. Les dégâts peuvent être importants et les conflits très coûteux. Il est donc important de mieux identifier les banques vulnérables avant qu’une ne tombe. Cette identitification peut se faire en prenant en compte les modèles d’entreprise qui contiennent un degré de risque plus élevé, tout en envisageant une organisation pouvant être assaillie par un leadership faible et des fissures qui peuvent apparaître.

Les autorités suisses ont-elles agi avec raison ?

Le Credit Suisse a été sauvé par un mariage forcé avec UBS, son grand rival. Les autorités suisses, craignant le mal qu’un buste Credit Suisse pourrait causer à leur image nationale de banquiers prudents, se sont précipitées pour le fusionner avec l’UBS. Dans leur hâte, elles ont convenu que les actionnaires du Credit Suisse devraient être partiellement récompensés et que les détenteurs de 17 milliards de dollars d’obligations de la banque ne devraient rien recevoir du tout. Résultat : le chaos dans le monde alors que l’ordre habituel de la dette d’abord, des capitaux propres ensuite, sur tout paiement d’insolvabilité est renversé. Grâce aux Suisses, 275 milliards de dollars de financement bancaire dans le monde sont en suspens, les détenteurs d’obligations se demandant où ils en sont. Au moins des années de litiges semblent certaines avec ceux qui ont perdu le Credit Suisse et qui sont déterminés à récupérer leur argent.

Des accords à la place des sauvetages avec l’argent des contribuables

En 2008, notre réponse à l’effondrement des banques a été de jeter l’argent des contribuables sur le problème; maintenant, nous évitons cela en persuadant les banques d’effectuer les renflouements. Des tentatives désespérées sont faites pour consolider la Première République à San Francisco par un pool de banques d’investissement américaines dirigées par JP Morgan. Mais cela ne règle pas le problème de fond et ne peut pas être la règle permanente. Nous devons être prêts à laisser les banques faire faillite et accepter les conséquences qui en découlent.

De l’acier dans nos épines dorsales collectives

Les dirigeants des banques doivent se conformer aux règles et ne pas les enfreindre. Ils ne peuvent pas non plus se permettre de jouer avec notre argent et de se récompenser avec des sommes aussi importantes. Si nous restons fermes dans notre position, nous obligerons les dirigeants des banques à se montrer plus prudents et plus responsables. Il est alors possible de laisser les banques faire faillite plutôt que de les sauver comme cela a été fait dans le passé.

L’extension naturelle de « too big to fail », c’est « trop ​​grande pour être emprisonnée ». Il est regrettable qu’aucun banquier senior n’ait été poursuivi, et encore moins emprisonné, pour avoir permis à sa cupidité d’envoyer presque le monde dans l’effondrement financier en 2008. Quatre ans plus tard, incroyablement, aucun banquier de HSBC n’a été inculpé pour avoir autorisé sa banque à blanchir de l’argent pour le cartel de la drogue mexicain de Sinaloa. À la place, la banque a été condamnée à une amende record de 1,8 milliard de dollars américains. Cela équivalait à seulement cinq semaines de bénéfices. Une nouvelle crise bancaire doit être évitée à tout prix.

Conclusion

Les banques sont des institutions à part dans notre économie. Si elles échouent, les dégâts peuvent être très importants, non seulement pour les particuliers, mais aussi pour les institutions. Il est donc important d’identifier les banques vulnérables plus tôt, avant qu’une ne tombe et que l’effet domino ne commence. Pour cela, il est nécessaire de mieux réglementer et de se montrer plus ferme envers les dirigeants des banques. Nous devons être prêts à laisser les banques faire faillite plutôt que de les sauver à tout prix. En étant ferme sur cette position, nous obligerons les dirigeants des banques à se montrer plus prudents et responsables.

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