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La Commission européenne va mener une enquête antitrust approfondie sur le projet d’acquisition du groupe de médias français Lagardère par un autre colosse national, Vivendi.
L’enquête est passée à l’étape suivante après que l’exécutif européen a identifié plusieurs préoccupations concernant l’impact de la fusion sur la chaîne de valeur du livre dans les pays européens francophones et l’industrie française de l’édition de magazines.
Le propriétaire de Vivendi, le milliardaire français Vincent Bolloré, est déjà une figure controversée, décrite dans un documentaire de Reporters sans frontières (RSF) l’année dernière comme une menace pour la liberté de la presse et la démocratie pour ce que l’organisation a qualifié de contrôle « impitoyable » des reportages par le de nombreux médias au sein du groupe Vivendi.
« Les marchés concurrentiels de l’édition de livres favorisent la diversité des idées. Il permet à chaque maillon de la chaîne de valeur de prospérer, de la création de contenu à la distribution », a déclaré Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence.
« L’acquisition de Lagardère par Vivendi réunit deux grands éditeurs de livres et magazines populaires francophones. Par conséquent, la transaction doit être soigneusement évaluée car elle pourrait réduire le choix et entraîner une hausse des prix, une moindre accessibilité et une moindre qualité pour les lecteurs de livres de langue française et de certains magazines français », a-t-elle déclaré.
L’accord
La Commission a ouvert des enquêtes préliminaires sur l’opération le mois dernier et a annoncé mercredi (30 novembre) son intention de faire avancer la procédure vers une enquête approfondie fondée sur des craintes que l’achat de Lagardère par Vivendi puisse entraver la concurrence sur les marchés du livre et du magazine.
L’enquête préliminaire a conclu que la concurrence dans l’achat, la distribution et la commercialisation de livres en langue française, ainsi que leur vente aux détaillants, pourraient être potentiellement réduites par la fusion, ce qui ferait de Vivendi le premier acteur de l’édition de livres en langue française. secteur.
Cela pourrait entraîner une réduction de la diversité, de l’accessibilité et de l’abordabilité de ces produits, a averti la Commission, et pourrait réduire les revenus des éditeurs, restreindre leur accès à des services essentiels et augmenter les prix pour les consommateurs.
L’acquisition s’est également avérée avoir le potentiel d’avoir un impact sur la concurrence sur le marché français des magazines, car elle combinerait trois titres de magazines de célébrités.
Vivendi et Lagardère sont déjà des acteurs importants sur les marchés du livre et du magazine dans les pays francophones de l’Espace économique européen (EEE), et leur présence couvre la chaîne de valeur du livre, a noté la Commission, allant de l’acquisition des droits d’édition à la distribution et vente de livres aux détaillants.
Bruxelles aura désormais jusqu’au 19 avril 2023 pour rendre une décision dans cette affaire. Vivendi s’est refusé à tout commentaire sur cette annonce.
Pas étranger à la controverse
Le groupe de médias Vivendi regroupe de grands noms des médias, du cinéma, des magazines et de l’édition, dont Canal+, Dailymotion et Gameloft.
Son principal actionnaire, Vincent Bolloré, s’est attiré de nombreuses critiques dans le passé pour ses activités dans l’industrie, notamment des allégations d’intimidation et de harcèlement de journalistes faites dans un documentaire de RSF l’année dernière, qui le qualifiaient de « véritable danger pour la liberté de la presse, mais aussi pour la démocratie ». » et a dénoncé ses « méthodes brutales ».
CNews, un autre média de Bolloré, a également attiré l’attention pour son approche de plus en plus à droite. La chaîne de télévision, considérée comme s’inspirant de Fox News aux États-Unis, a été critiquée ces dernières années pour le contenu de sa diffusion et sa large couverture du candidat d’extrême droite Éric Zemmour lors de la course présidentielle de cette année.
Concentrez-vous sur la concentration
Ce n’est d’ailleurs pas la seule fusion médiatique française récente à susciter la polémique.
Les projets de fusion de deux grands groupes de télévision français, TF1 et M6, dans le but de concurrencer les grandes plateformes de streaming américaines, ont rencontré d’importants problèmes de concurrence lorsqu’ils ont été annoncés en mai de l’année dernière. Le conglomérat de médias du groupe Iliad a renvoyé l’accord à la Commission européenne pour examen en novembre 2021.
Plus tôt cette année, les deux acteurs ont insisté sur le fait qu’ils poursuivraient leur projet de fusion, malgré un rapport de l’autorité française de la concurrence AdlC, qui a conclu qu’il présenterait « des problèmes de concurrence importants ».
L’accord a suscité un débat en France sur les dangers d’une concentration excessive des médias, ce qui a également fait l’objet d’initiatives réglementaires récentes au niveau de l’UE.
En septembre, la Commission a publié sa proposition de loi européenne sur la liberté des médias, qui devrait donner à Bruxelles le pouvoir d’évaluer les concentrations du marché des médias afin de renforcer le pluralisme des médias et de faire la lumière sur la propriété.
[Edited by Luca Bertuzzi/Zoran Radosavljevic]
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