« Locked » est un thriller captivant mettant en scène un jeune délinquant, Eddie, piégé dans un SUV de luxe par un propriétaire vengeur, William. Réalisé par David Yarovesky, le film explore la montée de la tension dans un espace confiné, avec des performances intenses de Bill Skarsgård et Anthony Hopkins. Les défis de production, notamment la cinématographie innovante et la conception des décors, enrichissent cette œuvre qui dépasse le simple film de justicier pour aborder des thèmes moraux et sociaux complexes.
Une Prise de Tension dans « Locked »
Que se passe-t-il lorsqu’un jeune délinquant est enfermé dans un SUV de luxe, transformé en piège par un propriétaire riche et vengeur ? Si ces deux rôles sont interprétés par Bill Skarsgård et Anthony Hopkins, avec David Yarovesky à la réalisation, attendez-vous à un voyage haletant et claustrophobe. La caméra se déplace avec frénésie, les sursauts s’accumulent, et le danger devient omniprésent, tout cela dans l’espace confiné d’un véhicule utilitaire.
Un Défi Créatif et Technique
Lorsque David Yarovesky a découvert le scénario de « Locked », sorti le 21 mars, il a été captivé par la montée constante des enjeux pour les personnages. Les espaces restreints dans lesquels se déroule l’action ont également présenté un défi créatif qu’il n’a pas pu ignorer. « Je n’avais jamais réalisé un film comme celui-ci auparavant », confie Yarovesky. « C’était un cadre qui pouvait vraiment bénéficier d’une approche naturelle et intense. »
« Intense » est un euphémisme. Dès que Eddie, joué par Skarsgård, ferme la porte du SUV, il se retrouve piégé, et le spectateur ressent immédiatement ce même sentiment d’emprisonnement. Au fur et à mesure que l’intrigue avance et que les murs du véhicule deviennent de plus en plus oppressants, la tension monte alors que William, interprété par Hopkins, plonge dans une folie croissante, utilisant le véhicule pour torturer son captif. Avec seulement deux personnages principaux, dont l’un reste principalement hors de vue, la tâche de Yarovesky était loin d’être simple.
À mesure que William communique avec Eddie à travers le système du véhicule, une lutte de pouvoir s’installe, reflétée dans la cinématographie. « Réaliser ce film a été extrêmement difficile », rit Yarovesky. « Nous avons tourné en 19 jours, et nos mains étaient liées de nombreuses façons. En tant que film indépendant, nous n’avions pas le budget d’un grand studio, ce qui a engendré de nombreux défis. De plus, un des défis des thrillers se déroulant dans des espaces confinés est de rendre l’action cinématographique, mais avec de la créativité, tout est possible. »
Pour surmonter ces obstacles, Yarovesky a collaboré avec le directeur de la photographie Michael Dallatorre et Dan Sasaki de Panavision. « Dan a conçu des lentilles sur mesure pour nous », explique-t-il. « Les lentilles anamorphiques ne peuvent pas se concentrer suffisamment près pour filmer dans un véhicule, alors il a fabriqué la lentille anamorphique la plus large de leur inventaire, en modifiant d’autres lentilles pour réduire la distance de mise au point à quelques centimètres. » Sasaki, qui avait eu l’idée d’une lentille courbée pendant le tournage de « Dunkirk », a réussi à concrétiser cette vision dans « Locked ».
Le designer de production Grant Armstrong a également dû relever des défis similaires, ayant travaillé sur « Gravity », où l’espace était également très confiné. « Pour ‘Gravity’, ils avaient construit des plateformes et des rails pour déplacer les décors facilement. Nous avons donc envisagé de faire quelque chose de semblable pour l’intérieur du véhicule, afin de gagner en flexibilité et en liberté de mouvement. »
En apparence, « Locked » semble être un film de justicier, où les actions ont des conséquences et où le crime ne paie pas. Cependant, Yarovesky souligne que le film va bien au-delà de cette simple thèse. « La politique influence tous les aspects de notre vie aujourd’hui. En 2025, il est presque impossible d’écrire un personnage sans tenir compte de ses opinions politiques », explique-t-il. « Mais ce n’est pas un film politique. En tant que réalisateur, j’ai veillé à ne pas trop peser sur la balance. J’ai permis à ces personnages d’échanger des arguments sans influencer le récit. L’histoire que je raconte est avant tout un conte moral. »