Le documentaire « Free Leonard Peltier », réalisé par Jesse Short Bull et David France, explore la vie de l’activiste amérindien Leonard Peltier, incarcéré pendant près de 50 ans pour un crime qu’il nie avoir commis. Le film, présenté au festival de Sundance, a été modifié pour inclure la clémence accordée par Joe Biden juste avant son départ. À travers des interviews et des archives, il met en lumière les injustices subies par les communautés amérindiennes et l’engagement de Peltier pour leur cause.
Le documentaire « Free Leonard Peltier » : un cri pour la justice
Ce documentaire captivant, intitulé « Free Leonard Peltier », réalisé par Jesse Short Bull et David France, a fait sensation au festival du film de Sundance cette année. Ce film raconte l’histoire d’un activiste amérindien qui a passé près de 50 ans derrière les barreaux pour le meurtre de deux agents fédéraux, un acte qu’il clame ne pas avoir commis.
Un tournant inattendu dans l’histoire de Peltier
À quelques jours de la première du film à Park City, le président Joe Biden a accordé la clémence à Peltier dans l’un de ses derniers gestes avant de quitter ses fonctions. Cette annonce a conduit les cinéastes à retourner en salle de montage pour intégrer ces nouvelles informations dans leur œuvre. France raconte : « L’annonce est venue de la Maison Blanche avec 14 minutes restantes à la présidence de Biden. Nous étions en pleine inauguration de Trump lorsque la nouvelle est tombée. »
« Free Leonard Peltier », qui sera projeté cette semaine lors du festival international du documentaire de Thessalonique, dresse le portrait d’une décennie d’engagement d’un membre éminent du American Indian Movement (AIM), qui a œuvré pour mettre en lumière les injustices subies par les communautés amérindiennes. Le film, qualifié par des critiques comme un « documentaire bien documenté et souvent frustrant », vise à transmettre l’histoire de Peltier à une nouvelle génération.
Ce n’est pas la première fois que l’histoire de Peltier est racontée au cinéma. Des films comme « Thunderheart » et le documentaire « Incident at Oglala » ont déjà permis de sensibiliser le public aux circonstances entourant son arrestation. Le 26 juin 1975, une confrontation fatale a eu lieu à Wounded Knee, dans le Dakota du Sud, où des agents du FBI ont perdu la vie, un incident dont Peltier a été accusé, mais qu’il nie avoir commis.
Le film utilise une combinaison d’interviews, d’archives et de reconstitutions générées par l’intelligence artificielle pour recréer les événements marquants de cette journée. En parallèle, il met en lumière le contexte historique des violences subies par les peuples autochtones, y compris un massacre tragique survenu en 1890. Short Bull a décrit l’occupation de Wounded Knee par des activistes amérindiens comme « le jour de la libération ».
En tant que membre de la tribu Oglala Lakota, Short Bull a été profondément influencé par l’engagement de Peltier et de ses pairs, qui ont contribué à raviver son identité culturelle. « La génération de Leonard a commencé à comprendre ce qui a été perdu pendant la période d’assimilation », explique-t-il. « Je suis reconnaissant pour leurs sacrifices. »
Bien que des progrès aient été réalisés pour réparer certaines injustices historiques, Short Bull souligne que de nombreux défis demeurent. « Je vois d’autres Leonards. Nous continuons à nous battre pour notre terre et notre culture, et il y aura d’autres luttes à mener. »
Peltier a été libéré d’une prison fédérale le 18 février et purgera le reste de sa peine à domicile. Malgré son état de santé fragile, il reste engagé dans sa mission. Short Bull affirme que « le pouvoir de changement et d’amour pour notre communauté est toujours au cœur de ses préoccupations. »
France conclut en témoignant de la force d’esprit de Peltier : « C’est remarquable de voir comment, après avoir été traité de la sorte pendant 49 ans, il n’a pas perdu son esprit de guerrier. »
Le festival international du documentaire de Thessalonique se déroulera du 6 au 16 mars, offrant une plateforme pour des histoires qui méritent d’être entendues.