Les 50 meilleurs albums de 2022 : No 2 – Kendrick Lamar : Mr Morale & the Big Steppers | Kendrick Lamar

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Hcomme quelqu’un a-t-il déjà rendu volontairement un prix Pulitzer ? Une lecture rapide du cinquième album apparemment truculent de Kendrick Lamar, Mr Morale & the Big Steppers, a suggéré que le lauréat 2018 pour la musique pourrait le souhaiter.

Ce n’est pas que Lamar ait renoncé à la dextérité hyperlettrée et au sens de l’audace qui ont fait de lui l’un des artistes les plus universellement appréciés du XXIe siècle. Au contraire, sa tolérance pour l’examen minutieux qui accompagne l’adulation a expiré, et la résolution avec ses faillibilités intérieures semble impossible sous le regard d’un public prompt à l’oindre comme un sauveur. Il ne peut pas plaire à tout le monde, comme il est devenu évident lorsque cette séance de thérapie à double face de 73 minutes sur ses traumatismes et ses mécanismes d’adaptation a atterri.

M. Morale représentait un risque important pour Lamar, un point qui s’est peut-être perdu dans l’écume des commentateurs qui s’énervaient à propos de lignes stupides comme « qu’est-ce que c’est que d’annuler la culture, mec? » sur le point culminant de l’album N95. Cette excavation personnelle était si désordonnée que Lamar s’est efforcé de ne pas la libérer du tout. Son hésitation s’est reflétée dans la réponse initiale du public. Même après la course unique de Good Kid en 2012, Maad City, To Pimp a Butterfly en 2015 et Damn en 2017, les fans fidèles ont eu du mal: le premier moment en une décennie où le halo de Lamar a glissé.

Kendrick Lamar : N95 – vidéo

Dans un sens, la prémisse du dossier rendait cela inévitable. Le grand défi inhérent à M. Morale est que Lamar se tortille constamment sur sa chaise, déployant des barbelés pour non seulement empêcher l’auditeur de s’approcher trop près, mais les emmêler délibérément. Votre activisme est frauduleux, votre abonnement aux binaires moraux est faux, vous êtes moche sous ce masque ; le pire de tout, tu regardes toujours moi?

Même dans un groupe bondé de musiciens prenant en compte les traumatismes, M. Morale se distingue toujours par la narration profondément adaptée, perspicace et souvent peu flatteuse de Lamar. Whitney Alford, sa partenaire de longue date, tresse les passages interstitiels du disque, massant les percées ou réprimandant sa « danse autour de la conversation » (ce qui explique le bruit fréquent des chaussures à claquettes sur le bois dur). Que vous ayez une bande passante pour le blues du roi est déterminé par l’authenticité de l’auto-réflexion de Lamar.

Mais d’autres contradictions ont rendu M. Morale plus difficile à aimer. Auntie Diaries, un sermon d’amour par ailleurs louable pour la communauté transgenre, a été marqué par des noms morts et des insultes. L’album mettait en vedette le rappeur Kodak Black, qui a plaidé coupable de coups et blessures au premier degré dans une affaire d’agression sexuelle l’année dernière, dans un rôle disculpatoire; pourtant en tête d’affiche de Glastonbury cet été, Lamar a proclamé : « Godspeed pour les droits des femmes ». Ce flou a créé à son tour des questions intéressantes : que doit Lamar à son public ? Et que se passe-t-il lorsque des mécanismes enracinés pour survivre tout au long de la vie se retrouvent face à face avec ceux qui souffrent en tant que dommages collatéraux ?

En tout cas, il était difficile de contester la production somptueuse de l’album. Mr Morale contient quelques-unes des meilleures chansons de Lamar : dans United in Grief, le piano pénétrant de Duval Timothy évoque un temple palpitant avant que Lamar ne se précipite dans un champ de commutation de flux. Aidé par le rythme crasseux de l’alchimiste et un tour de star de l’acteur Taylour Paige, l’invective précise d’un mètre de We Cry Together constitue le portrait le plus sinistrement fascinant de la misère domestique depuis la claustrophobie qui pèle le papier peint du début d’Eminem. Mother I Sober, avec les tonalités de herse à louer de Beth Gibbons, rappelle Good Kid, Maad City’s Sing About Me, I’m Dying of Thirst, un signe précoce que Lamar possédait quelque chose de vraiment spécial.

Et comparé au plafonnement créatif et à la toxicité impénitente des autres superstars de haut niveau Drake et Kanye West, M. Morale est à des kilomètres. Les moments où son exécution correspondait à sa vision étaient rarement rivalisés dans une sorte d’année de transition pour le hip-hop. Aussi polarisant que puisse être l’album, Lamar ne peut pas être blâmé pour avoir au moins essayé de sortir de schémas inadaptés et de passer à un endroit plus sain. Alors qu’il crie vers le ciel lors de la finale libératrice Mirror: « Désolé de ne pas avoir sauvé le monde, mon ami / j’étais trop occupé à reconstruire le mien. »

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