Les administrations fiscales renforcent leur surveillance des cryptomonnaies avant le potentiel envol du Bitcoin à 1 million de dollars.

Avec l’évolution des réglementations sur les cryptomonnaies, les administrations fiscales intensifient leur surveillance des transactions. Les investisseurs doivent être conscients de leurs obligations fiscales passées et présentes, car le système de déclaration volontaire est en déclin. Les futures améliorations dans le partage d’informations entre juridictions, comme l’accord entre l’Australie et l’Indonésie, signalent une coopération accrue. Les autorités s’adaptent aux nouvelles réalités du marché, y compris la finance décentralisée et les actifs numériques.

Analyse par : Robin Singh, PDG de Koinly

Alors que la réglementation évolue en parallèle des sommets vertigineux du Bitcoin (BTC), il est indéniable que les administrations fiscales intensifient leurs efforts pour suivre les transactions en cryptomonnaies, et ce, bien avant que le Bitcoin n’atteigne un prix de 1 million de dollars.

Les investisseurs dans les cryptomonnaies doivent éviter de tomber dans la complaisance, en pensant qu’ils peuvent échapper à l’attention des autorités jusqu’à ce que le prix atteigne des sommets. En plus de se concentrer sur leur avenir, ils doivent également prêter attention à leur passé fiscal. De nombreuses juridictions ont le pouvoir de revenir sur des années antérieures, et si les autorités fiscales réalisent qu’elles ont négligé des revenus, elles agiront en conséquence.

Les administrations fiscales modernisent leur suivi avec le partage automatisé de données

Les gouvernements naviguent encore dans une zone grise où les règles fiscales sur les cryptomonnaies peuvent changer à tout moment. Prenons par exemple l’Internal Revenue Service (IRS) des États-Unis. À partir de 2025, l’IRS exigera que les investisseurs appliquent la méthode de suivi des coûts par portefeuille, abandonnant ainsi la méthode de portefeuille universel, beaucoup moins exigeante en termes de documentation mais laissant les autorités avec moins d’informations.

Bien que le partage automatisé de données avec les administrations fiscales ne soit pas encore aussi développé que celui des marchés boursiers, il ne fait aucun doute que les données des échanges de cryptomonnaies vont bientôt les rattraper. Des plateformes comme Coinbase et Binance.US envoient déjà des formulaires 1099-MISC à l’IRS pour les utilisateurs ayant gagné plus de 600 $ en récompenses au cours d’une année.

Le système de déclaration volontaire touche à sa fin

Un autre défi majeur est que chaque administration fiscale à travers le monde adopte sa propre méthode. Par exemple, l’Australian Tax Office (ATO) automatise le reporting des coûts et des ventes d’actions avec des données pré-remplies pour les contribuables, mais cela n’inclut pas encore les transactions en cryptomonnaies.

Chaque mouvement sur un échange centralisé génère une alerte dans le système fiscal, indiquant que l’ATO est au courant des activités cryptographiques. Les contribuables doivent alors être transparents sur leurs gains ou pertes en capital au cours de l’année fiscale. Que vous ayez vendu ou simplement acheté des cryptomonnaies, des alertes continues au fil des ans sans déclaration appropriée augmentent le risque d’audit.

À l’échelle mondiale, le système de déclaration volontaire est en train de disparaître. Une fois que les administrations fiscales auront amélioré leurs systèmes de surveillance des cryptomonnaies, elles seront en mesure de revoir les années passées si elles le souhaitent. L’ATO a déjà établi un programme de correspondance de données avec des échanges centralisés dans sa juridiction.

Si vous souhaitez préserver votre tranquillité d’esprit, un audit de votre portefeuille de cryptomonnaies sur plusieurs années n’est pas l’expérience que vous désirez. Chaque autorité fiscale renforce ses capacités, et les comptables s’efforcent de protéger leurs clients contre d’éventuelles sanctions alors que les mesures de conformité deviennent de plus en plus rigoureuses.

Une coopération fiscale accrue à l’horizon

Dans les années à venir, il est prévu que le partage d’informations fiscales entre les différentes juridictions augmente, une tendance que nous commençons déjà à observer. En mars 2024, les gouvernements d’Australie et d’Indonésie ont signé un accord pour échanger des informations fiscales, incluant la cryptomonnaie comme l’un de leurs principaux points d’intérêt.

Plus tôt, en novembre 2023, 47 pays, dont le Royaume-Uni, le Brésil, l’Allemagne et le Japon, ont adhéré au Cadre de Reporting des Actifs Cryptographiques (CARF) et ont prévu d’activer des accords d’échange pour le partage d’informations d’ici 2027.

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Ne pensez pas que la finance décentralisée et les jetons non fongibles passent inaperçus. Les autorités fiscales sont de plus en plus conscientes des gains réalisés sur les échanges décentralisés. Des organismes comme l’IRS ont déjà mis en place des directives pour recueillir des données auprès de courtiers non custodiaux, bien que cela soit prévu pour 2027.

Bien que le suivi puisse s’avérer plus complexe et que certains investisseurs croient que leurs actifs restent introuvables tant qu’ils ne sont pas transférés vers des échanges centralisés, les autorités fiscales s’adaptent déjà. Ce n’est pas une situation où « l’industrie de la cryptomonnaie sait mieux ». Les administrations fiscales s’entourent d’experts en cryptomonnaies pour mieux comprendre comment les individus pourraient tenter de contourner le système.

Analyse par : Robin Singh, PDG de Koinly.

Cet article vise uniquement à informer et ne doit pas être considéré comme un conseil juridique ou d’investissement. Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Koinly.