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Bruxelles (AFP) – L’arrestation d’un vice-président du Parlement européen et de quatre autres personnes liées à une enquête de corruption impliquant le Qatar, hôte de la Coupe du monde, a déclenché samedi des appels pour que les députés du bloc soient tenus à des normes plus élevées.
« Ce n’est pas un incident isolé », a déclaré le militant anti-corruption Transparency International.
« Bien qu’il s’agisse du cas le plus flagrant de corruption présumée que le Parlement européen ait connu depuis de nombreuses années, il ne s’agit pas d’un incident isolé », a déclaré le directeur de Transparency, Michiel van Hulten.
« Pendant de nombreuses décennies, le Parlement a permis à une culture d’impunité de se développer, avec une combinaison de règles et de contrôles financiers laxistes et une absence totale de contrôle éthique indépendant (ou même de tout).
« À bien des égards, c’est devenu une loi en soi », a ajouté van Hulten, appelant à une réforme « racine et branche ».
« Toute tentative sérieuse d’améliorer la responsabilité est bloquée par le Bureau au pouvoir du Parlement, avec l’assentiment d’une majorité de députés », a-t-il ajouté.
Les contrôles sur l’institution sont « défectueux », a tweeté Alberto Alemano du Collège d’Europe à Bruges.
La police a arrêté l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili vendredi quelques heures après que les quatre autres personnes eurent été arrêtées pour interrogatoire. Au moins trois d’entre eux étaient soit des citoyens italiens, soit originaires d’Italie, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
Kaili, 44 ans, est le partenaire de l’un des quatre, Francesco Giorgi, assistant parlementaire du groupe des socialistes et démocrates du Parlement européen, a précisé la source.
L’ancien député européen italien Pier-Antonio Panzeri, qui a été socialiste au parlement entre 2004 et 2019, aurait également été arrêté.
Tous les cinq étaient toujours interrogés samedi, a indiqué un porte-parole du parquet fédéral belge.
Corruption, blanchiment d’argent
L’enquête porte sur la « corruption » et le « blanchiment d’argent », a indiqué le procureur.
À Rome, des agences de presse ont rapporté que la femme et la fille de Panzeri avaient été arrêtées en Italie.
Les arrestations sont intervenues après une série de perquisitions à Bruxelles qui, selon les procureurs belges, ont rapporté 600 000 euros (630 000 $) en espèces.
Des ordinateurs et des téléphones portables ont également été saisis dans le cadre de l’enquête sur un État du Golfe anonyme soupçonné d’influencer les décisions du Parlement européen par le biais de paiements en espèces ou de cadeaux à des personnalités de l’Assemblée de l’UE.
Le quotidien belge L’Echo a rapporté samedi que « plusieurs sacs remplis de billets (d’argent) » avaient été retrouvés au domicile bruxellois de Kaili, que la police a décidé de fouiller après que son père ait été surpris en train de transporter une grosse somme d’argent dans une valise.
Une source judiciaire proche de l’affaire a confirmé à l’AFP que la presse belge rapportait que le pays concerné était le Qatar, tentant apparemment de défendre sa réputation ternie sur les violations des droits de l’homme.
A Athènes, le président des socialistes grecs (PASOK) Nikos Androulakis a annoncé sur Twitter que Kaili avait été exclu du parti.
« Il y a des pressions au sein du parti pour que Kaili quitte son siège au Parlement européen », a déclaré à l’AFP un membre du parti.
Immunité parlementaire
« Pour le moment, elle ne souhaite pas céder son siège car elle sait que cela impliquerait la perte de son immunité parlementaire », a déclaré une deuxième source.
Kaili, ancien présentateur de télévision et actuellement l’un des 14 vice-présidents du Parlement européen. En novembre, juste avant la Coupe du monde, elle a rencontré le ministre du Travail du Qatar, Ali bin Samikh Al Marri.
Dans une déclaration vidéo publiée sur Twitter par l’agence de presse du Qatar, elle a déclaré : « Je pense que la Coupe du monde des Arabes a été un excellent outil pour… la transformation politique et les réformes… ».
Le parlement « a reconnu et respecté » les progrès du Qatar en matière de réformes du travail, a-t-elle ajouté.
Elle a fait des commentaires similaires lors d’un discours à l’assemblée plus tard en novembre, accusant certains députés de « harceler » le Qatar et les accusant de corruption.
Panzeri, 67 ans, dirige actuellement une organisation de défense des droits humains basée à Bruxelles appelée Fight Impunity.
Le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale, l’Italien Luca Visentini, figurait également parmi les personnes qui auraient été arrêtées. La CSI a déclaré qu’elle était « au courant » des reportages des médias.
Interrogé par l’AFP lundi, Visentini avait salué les progrès réalisés par le Qatar sur les droits des travailleurs, mais avait insisté sur le fait que la « pression » devait être maintenue une fois le football terminé.
Les travailleurs migrants représentent plus de 2,5 millions des 2,9 millions d’habitants du Qatar et les conditions de travail ont été vivement critiquées, en particulier à l’approche de la Coupe du monde.
Doha a mis en œuvre des réformes de son système de main-d’œuvre migrante, mais les critiques insistent sur le fait que davantage de travail doit être fait pour garantir un impact à long terme.
© 2022 AFP
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