Les chefs d’achats allemands ne tiennent pas compte de la politique anti-chinoise de Berlin

L’importance de la Chine dans les achats des entreprises allemandes augmente à nouveau, selon une enquête menée par l’association des directeurs d’achat BME. Un total de 56% envisagent d’étendre leurs activités dans la deuxième plus grande économie du monde, contre seulement 34% en septembre 2021. Cependant, certains restent sceptiques en raison des politiques restrictives du gouvernement chinois et des risques géopolitiques potentiels. Pour réduire leur dépendance à l’avenir, les entreprises envisagent des scénarios et des stratégies alternatives, mais un retrait complet de la Chine n’est pas une option pour la plupart.

Les entreprises allemandes sont opposées à la politique de dépendance déclarée du gouvernement fédéral, qui a déjà pris des mesures pour réduire la dépendance de l’Allemagne envers la Chine. Par exemple, en mai 2022, Berlin a refusé les garanties du groupe VW pour des investissements en Chine, et 14 demandes d’entreprises allemandes d’une valeur d’environ 4 milliards d’euros qui demandaient des garanties Hermès pour protéger leurs investissements contre des risques politiques n’ont pas été approuvées. En décembre 2021, le ministre de l’Économie Robert Habeck aurait également précisé dans un article du ministère que Berlin veut exclure les entreprises chinoises des commandes d’infrastructures critiques.

Les préoccupations de sécurité sont également une préoccupation croissante, avec des vérifications prévues sur les composants réseau installés par les fabricants chinois Huawei et ZTE pour déterminer s’ils présentent des risques pour le réseau mobile 5G. Malgré ces préoccupations, les investissements allemands en Chine ont augmenté, y compris dans des secteurs tels que les voitures, les produits chimiques et les logiciels industriels.

Les entreprises allemandes réfléchissent également à de nouvelles régions d’approvisionnement, mais jusqu’à présent, seuls 40% ont déclaré envisager sérieusement cette option. Plus d’un cinquième s’appuient sur l’augmentation des stocks par mesure de précaution. Les pays d’Asie du Sud-Est, tels que le Vietnam, sont considérés comme des gagnants, mais certains responsables allemands considèrent ces pays comme politiquement instables. L’Inde est également considérée comme une région d’approvisionnement favorable par 45% des responsables des achats, et 40% envisagent l’Europe de l’Est, tandis que la Turquie est considérée comme une région d’approvisionnement par seulement 20%.

Cependant, les entreprises occidentales sont également confrontées à des défis lorsque des conflits politiques émergent. Après que des entreprises comme Nike, Puma et H&M ont annulé des contrats dans la région frontalière occidentale du Xinjiang, les entreprises occidentales sont devenues la cible d’appels chinois au boycott. À la suite de son refus de continuer à transformer le coton de la région ouïghoure, Adidas a perdu le tiers de ses ventes en Chine au premier semestre 2022.

En somme, bien que la dépendance de l’Allemagne à l’égard de la Chine reste un sujet de préoccupation, les entreprises allemandes continuent d’élargir leur engagement dans la deuxième plus grande économie du monde, malgré les risques politiques. Les entreprises cherchent également des scénarios alternatifs et des stratégies pour réduire leur dépendance à l’avenir, mais un retrait complet de la Chine n’est pas envisageable pour la plupart d’entre elles.

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