L’article discute des défis récents auxquels fait face Nestlé, malgré son vaste portefeuille de plus de deux mille marques. Bien que la société ait connu une légère reprise, elle a perdu des parts de marché, entraînant le licenciement de son CEO. Le nouveau dirigeant, Laurent Freixe, doit revitaliser l’entreprise, en s’attaquant aux segments problématiques comme l’eau et les plats préparés, tout en exploitant les opportunités dans les produits pour personnes âgées et en surmontant les préoccupations liées aux produits sucrés.
Le petit-déjeuner commence souvent par un café Nespresso, suivi d’une soupe Maggi au déjeuner, et en fin de journée, une pizza Buitoni, sans oublier un KitKat en dessert. De nombreuses personnes consomment probablement des produits de Nestlé chaque jour, souvent sans même s’en rendre compte, car l’entreprise possède plus de deux mille marques dans son portefeuille.
Cependant, une grande taille ne protège pas contre les difficultés. Actuellement, Nestlé fait face à des défis majeurs, ayant perdu d’importantes parts de marché. Le cours de l’action de l’entreprise a été en déclin pendant plusieurs mois. Bien qu’une croissance reprenne depuis l’été, celle-ci reste insuffisante.
Ce constat a conduit au départ de l’ancien CEO Mark Schneider à la fin août, remplacé par Laurent Freixe, un vétéran du groupe avec près de quarante ans d’expérience. Freixe est chargé de redresser la course de Nestlé, visant à retrouver la position de leader du marché qu’il estime mériter.
Pour atteindre cet objectif, une réévaluation de l’assortiment de produits s’impose. Tandis que certains secteurs comme le café et les aliments pour animaux se portent bien, d’autres produits rencontrent des difficultés. Voici un aperçu des principaux défis auxquels l’entreprise doit faire face :
L’eau
Dans presque tous les restaurants italiens, on retrouve souvent une marque de Nestlé sur la table. Les eaux minérales renommées comme San Pellegrino et Acqua Panna font partie du groupe, tout comme Perrier et Henniez. Cependant, la relation entre Nestlé et le secteur de l’eau est complexe.
Des scandales éclatent régulièrement, notamment en raison de méthodes de traitement inappropriées et de problèmes de contamination. Bien que l’entreprise essaie de se distancer de ces controverses, il est à noter que les revenus générés par l’eau minérale ne représentent qu’une petite fraction, contribuant à hauteur de quatre pour cent seulement.
De plus, Nestlé a déjà abandonné certaines marques peu rentables, mais la pression demeure forte pour justifier l’envoi de bouteilles San Pellegrino à l’échelle mondiale alors que l’eau du robinet pourrait constituer une alternative viable.
Selon l’analyste Patrik Schwendimann de la Banque cantonale de Zurich, le défi fondamental auquel Nestlé est confronté est son refus de se concentrer sur un portefeuille plus restreint. Il mentionne qu’une cession de l’ensemble du secteur de l’eau pourrait être envisagée, mais nécessiterait au préalable la découverte de nouvelles avenues de revenus.
Plats préparés
Maggi, la star des plats préparés de Nestlé, se distingue par ses sauces et cubes très salés, aimés non seulement en Suisse, mais aussi en Afrique et en Inde. Toutefois, les ventes de ces produits connaissent un déclin dans d’autres régions.
La compétition sur le marché des pizzas congelées aux États-Unis, où Nestlé est pourtant le leader, rend la croissance difficile, surtout avec une inflation poussant les consommateurs à privilégier les options moins chères.
De plus, le phénomène Ozempic, qui aide un nombre croissant de personnes à perdre du poids par le biais d’injections, modifie également les habitudes alimentaires, entraînant une baisse de consommation de plats préparés en faveur de produits frais.
Substituts de viande
Lors de l’essor des substituts de viande, Nestlé a souhaité s’y intégrer en lançant sa marque Garden Gourmet, proposant divers produits sans viande. Cependant, la croissance des ventes de ces alternatives se stabilise, tout comme d’autres distributeurs tels que Migros et Coop.
Une partie des consommateurs montre encore une réticence à abandonner la viande, tandis que certains végétariens critiquent le taux de transformation élevé des substituts. Christoph Meier, responsable des médias chez Nestlé, reste optimiste et voit un avenir moins centré sur l’imitation de la viande, mais plutôt sur l’amélioration des aliments traditionnels en y intégrant davantage de protéines.
Schwendimann soutient que rester présent dans ce secteur est une décision stratégique, signalant que, à long terme, Nestlé doit développer cette gamme pour atteindre une taille critique et devenir rentable.
Aliments pour bébés
Historiquement, Nestlé est un acteur majeur dans le domaine des aliments pour