Les États-Unis demandent la garde à vue de l’ex-président péruvien Toledo en vue de son extradition

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Los Angeles (AFP) – Des avocats américains ont demandé mercredi à un juge californien de révoquer la caution de l’ancien président péruvien Alejandro Toledo et de préparer son extradition vers le Pérou, où il est recherché pour corruption.

« Maintenant que (…) le secrétaire (d’État) a autorisé la reddition de Toledo, Toledo devrait être placé en garde à vue afin que le gouvernement puisse effectuer sa remise aux autorités péruviennes », ont déclaré les procureurs dans leur demande écrite au tribunal.

La demande a été déposée devant le tribunal de district américain de San Francisco et une audience a été fixée au 9 mars.

Toledo, 76 ans, titulaire d’un doctorat de l’Université de Stanford, a été président du Pérou de 2001 à 2006. Il a été détenu en Californie en 2019, où il était revenu s’installer.

Il est recherché par les procureurs péruviens pour déterminer son rôle dans un scandale de corruption impliquant un conglomérat de construction brésilien. Il risque une peine de prison de 20 ans au Pérou.

Toledo a été assigné à résidence en 2020 après avoir déposé une caution et a résidé à Menlo Park près de Stanford à condition qu’il porte un moniteur de cheville électronique à tout moment.

Les procureurs ont déclaré que « le risque de fuite de Toledo a augmenté au-delà du point d’atténuation adéquate », il ne devrait donc plus être autorisé à être assigné à résidence.

Toledo a cherché à bloquer son extradition dans l’affaire Odebrecht, dans laquelle il est accusé d’avoir reçu des millions de dollars de pots-de-vin du conglomérat brésilien en échange d’un traitement de faveur dans les appels d’offres pour des travaux publics. Toledo nie toutes les accusations.

Le juge fédéral Thomas Hixson a autorisé en septembre l’extradition de Toledo mais a laissé la décision finale entre les mains du département d’État américain, qui a approuvé la demande cette semaine.

Les témoignages d’un homme d’affaires israélo-péruvien, Josef Maiman, proche de Tolède, et de Jorge Barata, représentant d’Odebrecht au Pérou, ont été déterminants dans l’affaire. Les deux hommes ont déclaré que Toledo avait reçu des pots-de-vin d’Odebrecht.

L’entreprise a reconnu avoir versé des pots-de-vin au Brésil et dans plusieurs pays d’Amérique latine dans un scandale baptisé Lava Jato (ou Car Wash), qui a mis des dizaines de politiciens et de personnalités du monde des affaires derrière les barreaux.

Quatre autres anciens présidents péruviens font actuellement l’objet d’enquêtes pour corruption. Il s’agit d’Ollanta Humala (qui a gouverné 2011-2016), Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), Martin Vizcarra (2018-2020) et Pedro Castillo (2021-2022).

L’ancien président Alberto Fujimori (1990-2000) a été reconnu coupable d’accusations de corruption et est en prison. Un autre ex-président, Alan Garcia, s’est suicidé en 2019 alors que la police s’apprêtait à l’arrêter dans l’affaire Odebrecht.

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