Les évêques de Malte avertissent les politiciens de ne pas assouplir les lois européennes sur l’avortement les plus strictes

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Vendredi, les évêques de Malte ont averti les parlementaires de ne pas soutenir un projet de loi visant à assouplir les lois sur l’avortement du pays, les plus strictes de l’Union européenne.

Dans une lettre ouverte, l’archevêque Charles Scicluna et les évêques Joseph Galea Curmi et Anton Teuma ont écrit que le projet de loi supprimant le risque de poursuites pénales contre les médecins qui pratiquent un avortement pour sauver la vie d’un patient permettrait aux gens de mettre fin à leur grossesse non seulement lorsque leur vie est en danger, mais aussi pour tout problème de santé.

« Cela signifie l’avortement […] La vie humaine ne devrait pas être tuée pour protéger la santé de quelqu’un », ont écrit l’archevêque et les évêques. La déclaration sera lue dans les églises à travers le pays ce week-end.

Dans la nation insulaire méditerranéenne, l’avortement est interdit en toutes circonstances, même lorsque la santé ou la vie de la personne enceinte est en danger. Un médecin pratiquant un avortement, même si c’est pour sauver la vie d’une personne, peut être interdit de pratique et puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à quatre ans.

En dépit appelle à décriminaliser l’avortement dans le pays ces dernières années, la nation insulaire catholique est restée ferme dans son opposition à la procédure médicale. Mais le cas d’un touriste américain qui était refusé un avortement salvateur après avoir fait une fausse couche pendant ses vacances à Malte cet été a profondément ébranlé le pays, amenant les législateurs à suggérer des changements dans la législation.

Après Touriste américain Andrea Prudente a été transférée en toute sécurité en Espagne, où elle a été autorisée à mettre fin à son avortement non viable, un groupe de 135 médecins a signé une protestation légale appelant les législateurs du pays à revoir l’interdiction générale de l’avortement à Malte.

En septembre, deux mois après s’être retrouvée bloquée à Malte, Prudente a poursuivi le gouvernement maltais, appelant les tribunaux à déclarer que l’interdiction de l’avortement en toutes circonstances viole les droits humains. L’affaire n’a pas encore été jugée.

Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement du pays a rédigé une nouvelle loi permettant aux médecins de pratiquer des avortements en cas de risques pour la vie et la santé des patientes enceintes. Le Premier ministre maltais et chef du Parti travailliste au pouvoir, Robert Abela, soutient le nouveau projet de loi, bien qu’il ait précisé que l’avortement reste illégal dans le pays et que la nouvelle législation ne doit pas être détournée.

La nouvelle législation, qui a déjà passé une lecture au parlement la semaine dernière et passera en deuxième lecture lundi, devrait passer grâce à la majorité du parti travailliste.

Mais le Parti nationaliste chrétien-démocrate et conservateur reste un opposant virulent à la nouvelle législation, aux côtés de l’Église. Abela a accusé le parti d’être alarmiste en suggérant que le nouveau projet de loi pourrait être utilisé pour autoriser les avortements dans des conditions de santé moins graves que celles énoncées par la législation.

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