Les forces kurdes syriennes sont prêtes à repousser l’invasion terrestre turque, selon un commandant


Les forces kurdes du nord-est de la Syrie se disent prêtes à un nouvel assaut turc alors que le président Recep Tayyip Erdogan intensifie les allégations d’une invasion terrestre imminente.

Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes, a déclaré à AP que ses forces se préparaient à une autre attaque depuis que la Turquie a pris le contrôle de certaines parties du nord-est en 2019.

« Nous pensons que nous avons atteint un niveau où nous pouvons déjouer toute nouvelle attaque », a déclaré M. Abdi. Il a ajouté qu’il y aurait une « grande bataille » en cas de nouvelle invasion d’Ankara.

La Turquie va, étape par étape, établir une soi-disant « zone de sécurité » dans le nord-est, a déclaré mercredi M. Erdogan. Un jour plus tôt, il avait déclaré qu’Ankara enverrait des troupes terrestres dans la région « dès que possible ».

Il s’agirait de la quatrième grande incursion militaire menée par la Turquie en Syrie depuis 2016.

En 2019, la Turquie a établi un « couloir de sécurité » dans le nord-est de la Syrie, déplaçant plus de 300 000 personnes dans ce qu’elle a qualifié d’opération contre les FDS, un allié clé des États-Unis dans la lutte contre l’Etat islamique. Ankara affirme que le groupe est une menace pour sa sécurité nationale et prévoit de réinstaller en Turquie les réfugiés syriens des zones qu’il conquiert.

Elle détient également Afrin au nord-ouest, près d’Alep. Les autorités kurdes accusent la Turquie et ses mandataires de commettre des violations des droits de l’homme dans les zones sous son contrôle.

La Turquie étendra le corridor pour inclure Tel Rifaat, Manbij et Kobani, a déclaré M. Erdogan à son parti AKP, faisant référence aux zones actuellement sous contrôle kurde qu’il a décrites comme des « sources de troubles ».

« Nous poursuivons l’opération aérienne et réprimerons durement les terroristes depuis la terre au moment qui nous conviendra le mieux », a-t-il déclaré au parlement.

La Turquie a pilonné divers endroits dans le nord-est de la Syrie ces derniers jours, ciblant des zones détenues par les Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes, qui, selon elle, sont une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il a touché des infrastructures clés, notamment des champs de pétrole et de gaz.

Il a touché mercredi des positions kurdes à l’intérieur d’une base militaire russe, a déclaré un responsable kurde à l’AFP, tuant un combattant kurde et en blessant trois. Moscou a demandé à la Turquie d’éviter une invasion à grande échelle, a rapporté l’agence.

La Turquie affirme que le PKK, qui mène depuis des décennies une insurrection contre le gouvernement turc, est à l’origine d’un attentat à la bombe qui a tué six personnes à Istanbul ce mois-ci.

M. Erdogan avait promis une action sévère à la suite de l’attaque, qui, selon les autorités, était prévue dans la ville kurde syrienne de Kobani. L’Allemagne a averti Ankara qu’elle devait prendre des mesures proportionnées et ne pas viser des civils.

Trois personnes, dont un enfant, ont été tuées après qu’une roquette a frappé une ville frontalière turque lundi.

Le SDF met « tout en œuvre » pour éviter une catastrophe majeure, a déclaré dimanche M. Abdi.

« Les attaques ne se limiteront pas à nos régions qui sont actuellement soumises à des bombardements agressifs et barbares », a-t-il déclaré.

Mis à jour : 23 novembre 2022, 12 h 52





Source link -38