Alivia Stehlik, vétérane de l’armée américaine, fait face à un avenir militaire incertain après neuf ans de service et sa transition en 2017. Malgré un mémo du Pentagone interdisant les militaires transgenres, ceux-ci continuent leur mission. Un décret exécutif de Trump pourrait entraîner des séparations pour les membres transgenres. Des vétérans comme Logan et Laila Ireland soulignent que leur service est défini par leurs compétences, pas par leur identité, et continuent de défendre les droits des militaires LGBTQ.
Alivia Stehlik a consacré neuf années de sa vie à servir dans l’armée américaine avant d’initier sa transition. Aujourd’hui, cette vétérane de 17 ans, qui a été déployée dans diverses régions du monde, se trouve confrontée à un avenir militaire incertain.
Impact des nouvelles directives sur les membres transgenres
Malgré un nouveau dépôt légal annoncé par le Pentagone, interdisant fondamentalement les militaires transgenres dans les mois à venir, ces derniers continuent d’accomplir leurs missions comme d’habitude. Ce mémo, diffusé mercredi, ne semble pas perturber le quotidien des membres transgenres qui poursuivent leur service, à moins qu’ils ne se lancent dans des recours juridiques.
Résidant à Nashville, Stehlik a fait sa transition en 2017. Après ce changement, elle a été déployée en Afghanistan, au Liban, aux Émirats arabes unis et en Jordanie. En tant que major de l’armée et directrice de la santé et de la forme physique holistiques pour la 101e division aéroportée, elle a dirigé des équipes dans des pays comme le Turkménistan et le Kirghizistan.
Concernant le nouveau mémo, Stehlik a affirmé : ‘Aucune modification dans le fonctionnement habituel quant à mes responsabilités. Mon équipe compte sur moi pour remplir mes obligations au sein de notre division. Nous nous entraînons sans relâche pour assurer notre préparation, et cela demande l’engagement de chacun. Nous sommes des combattants.’
Conséquences du décret exécutif sur l’armée
Un mois après la signature d’un décret exécutif par le président Donald Trump, qui vise à ‘prioriser l’excellence militaire et la préparation’, le mémo demande aux dirigeants militaires d’identifier les membres ayant une dysphorie de genre dans un délai de 30 jours, et d’entamer des actions de séparation dans le même laps de temps.
Ce décret stipule que les identités de genre qui ne correspondent pas au sexe assigné à la naissance ne répondent pas aux normes militaires requises, arguant que les membres transgenres ne sont pas ‘mentalement et physiquement aptes au service’. Cette disqualification pourrait entraîner non seulement une interdiction d’enrôlement pour les individus transgenres, mais aussi une résiliation systématique des membres actuels, comme Stehlik, qui ont dédié leur vie à la défense de la Constitution.
Le mémo précise que les membres transgenres souhaitant s’engager doivent démontrer qu’ils soutiennent des ‘capacités de combat’, tandis que ceux déjà en service doivent prouver leur stabilité dans leur sexe identitaire sans détresse clinique significative sur une période de 36 mois.
Les militaires ayant besoin de soins médicaux pour leur transition pourraient également être touchés par ces nouvelles directives.
Un rapport du Service de recherche du Congrès de janvier 2024 a cité une étude de la RAND Corporation de 2016, qui estimait qu’entre 1 320 et 6 630 membres actifs et entre 830 et 4 160 réservistes s’identifiaient comme transgenres sur un effectif total de 1,3 million.
Logan Ireland, un homme transgenre ayant servi plus de 14 ans dans l’Air Force, et sa femme Laila, également vétérane et transgenre, vivent à Hawaï. Ils se sont rencontrés en 2012 au début de leurs transitions respectives.
Logan, sergent-maître actif ayant effectué plusieurs missions à l’étranger, a souligné : ‘Notre service démontre que nous sommes définis par notre mérite, nos compétences et notre engagement, pas par notre identité. Nous avons mené des déploiements dans des zones de combat, sans aucun souci.’ Environ 73 % des membres transgenres actuels détiennent des postes de sous-officiers supérieurs et possèdent entre 12 et 21 ans d’expérience.
Il a également déclaré que les retirer du service créerait des lacunes opérationnelles majeures, compromettant la préparation des forces armées. Laila, quant à elle, a servi 12 ans dans l’armée et est maintenant retraitée pour des raisons médicales. Engagée dans la défense des droits militaires LGBTQ depuis 2012, elle est maintenant directrice des adhésions de SPARTA, une organisation qui soutient les membres transgenres et leurs familles.
Logan, en tant que leader de SPARTA Future Warrior, prépare les futurs recrues à leur transition vers le service militaire. ‘La vie dans l’armée est un défi, peu importe qui vous êtes, mais la camaraderie, le sacrifice et la résilience sont ce qui nous unit,’ a-t-il ajouté.
Malgré les défis, leur mission reste inchangée, utilisant leurs plateformes pour sensibiliser à la situation actuelle sans s’engager dans des litiges. Les membres de l’équipe de Logan continuent de le soutenir, soulignant que ‘aucune politique ne peut effacer les contributions des Américains transgenres à l’histoire militaire ou à l’excellence.’