L’article explore comment V-Zug, un fabricant suisse de lave-vaisselle, propose des fonctionnalités exclusives via un modèle d’abonnement, renforçant la tendance de l’économie d’abonnement. Bien que chaque appareil soit livré avec des fonctions de base gratuites, des options payantes sont disponibles pour un petit supplément mensuel. Cette stratégie, comparable à celle de l’industrie automobile, suscite des préoccupations quant aux pratiques commerciales et à la fidélité des consommateurs face à des augmentations tarifaires constantes.
Un cycle de lavage conçu spécifiquement pour nettoyer en douceur les jouets, avec une phase de trempage et des températures élevées. Ou un programme qui crée une mousse parfaite dans un verre de bière en omettant le produit de rinçage pendant le lavage. Les lave-vaisselle de V-Zug répondent à ces attentes uniques, mais cela a un coût. Pour débloquer ces fonctionnalités via une application, il faut s’acquitter d’un abonnement qui coûte actuellement un franc par mois.
V-Zug cible particulièrement les locataires suisses. Ces derniers ne peuvent pas choisir l’équipement de leur cuisine et doivent se contenter des éléments présents dans leur logement. Par conséquent, la majorité des appartements en Suisse ne sont pas équipés de lave-vaisselle haut de gamme, mais d’appareils standard suffisants pour les besoins quotidiens.
Pour une marque de lave-vaisselle, atteindre un large public peut être complexe sans offrir des fonctions innovantes par le biais de mises à jour, dont certaines deviennent payantes. Actuellement, V-Zug est encore en phase pilote avec cette offre de niche. Tous les appareils sont fournis avec un certain nombre de fonctions de base incluses sans frais supplémentaires.
Ce modèle de lave-vaisselle à abonnement illustre la montée de la « subscription economy », où de plus en plus d’entreprises optent pour des paiements récurrents plutôt que pour des paiements uniques. Cela se manifeste également dans le secteur automobile haut de gamme, où il est courant de débloquer des fonctionnalités supplémentaires sur des véhicules déjà achetés. Par exemple, BMW permet d’obtenir des options comme le chauffage du volant ou des sièges pour un coût mensuel.
Éclairages et options supplémentaires
Éclairages et options supplémentaires
Pour ceux qui désirent un éclairage d’ambiance, Porsche propose un éclairage matriciel à LED pour 38 francs par mois, le coût de départ étant de 1559 francs.
Le secteur de la maison connectée est également visé par cette logique d’abonnement. Une fois un produit acheté, les consommateurs souhaitent l’utiliser pleinement et acceptent souvent de payer pour débloquer des fonctions supplémentaires. Par exemple, Google Nest facture 6 euros par mois pour connecter une sonnette à un smartphone.
Nombreux sont les clients qui se sentent frustrés de devoir payer pour des fonctionnalités qu’ils estiment déjà inclure dans leur achat. Ceci, cependant, est légal selon la liberté contractuelle, comme l’explique Pascal Rey, professeur de droit à l’université de Fribourg. Lorsque des fonctions ajoutées nécessitent un paiement, cela est considéré comme une partie de l’accord, tant que les consommateurs sont informés.
Les entreprises soutiennent qu’elles répondent à une demande croissante de personnalisation de la part des consommateurs. Toutefois, une étude de Deloitte réalisée en 2022 indique que, si le choix était donné, la plupart des gens préféreraient un paiement unique plutôt qu’un abonnement.
Les abonnements profitent principalement aux entreprises, qui bénéficient d’un revenu régulier et prévisible. Ce modèle décroît également les coûts d’acquisition client par rapport à des campagnes de marketing intensives.
Un autre point essentiel est que les offres d’abonnements permettent une tarification spécifique, attirant ainsi les consommateurs vers des achats qu’ils auraient pu considérer comme des luxes s’ils avaient été présentés sous forme unique.
L’impact sur les fans de sport
L’impact sur les fans de sport
Du côté sportif, l’évolution est également frappante. Une chaîne obtient les droits d’une ligue sportive et exploite au maximum la volonté des clients de payer. Par exemple, DAZN, souvent décrit comme le « Netflix du sport », a considérablement augmenté ses tarifs, passant de 14,99 euros à 45 euros par mois en quelques étapes.
En Suisse, la chaîne Blue Sport a connu des critiques pour avoir aboli les options d’achat de matchs individuels, forçant ainsi les fans à opter pour un abonnement pendant qu’elle annonçait des hausses de prix.
Un modèle répandu mais problématique
Un modèle répandu mais problématique
Les abonnements ne sont pas une nouveauté; ils font partie intégrante de notre culture depuis des siècles, initialement innocents, tels que l’abonnement à des livres au 17ème siècle. L’avènement d’Internet a cependant multiplié les possibilités d’abonnement.
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