Le régime de Bashar al-Assad en Syrie illustre les aspirations universelles à la liberté, malgré la résistance des régimes tyranniques. Les révolutions récentes, bien que souvent motivées par des crises économiques, peinent à instaurer des changements durables. Les exemples historiques montrent que peu de nations parviennent à établir des démocraties libérales, tandis que d’autres glissent vers l’autocratie. Pour réussir, une révolution doit créer des institutions solides soutenant la démocratie, sans quoi les espoirs populaires risquent de rester déçus.
Le régime de Bashar al-Assad en Syrie illustre des changements significatifs observés au cours de l’année passée. Ce développement rappelle que, partout dans le monde, les populations aspirent à la liberté et au progrès. Même les régimes les plus tyranniques finissent par s’effondrer, souvent à travers des soulèvements révolutionnaires. La victoire presque sans effusion de sang d’Ahmed al-Sharaa et de sa milice islamiste HTS en est un exemple. Des événements historiques tels que l’effondrement de l’Union soviétique, le Printemps arabe et les « révolutions colorées » en Ukraine et en Asie centrale illustrent également cette tendance.
Les Révolutions à Travers l’Histoire
Les bouleversements des quarante dernières années soulèvent deux questions fondamentales : qui est affecté par ces révolutions et quand réussissent-elles réellement ? En examinant l’histoire récente, nous constatons que des mouvements de révolte ont souvent été alimentés par des conditions économiques désastreuses. Par exemple, après la stagnation de l’Union soviétique sous Leonid Brejnev, l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev en 1985 a coïncidé avec un mécontentement généralisé, provoqué par la dégradation des conditions de vie sous l’économie planifiée.
En Pologne, le syndicat Solidarnosc a émergé comme un puissant catalyseur d’indépendance, incitant d’autres nations comme les Baltes, la RDA, la Géorgie et la Mongolie à revendiquer leur liberté. Lorsque Boris Eltsine a défié un coup d’État en 1991, cela a marqué un tournant décisif pour la Russie et a permis aux États d’Asie centrale de déclarer leur indépendance. Ce qui avait été conquis par les Hongrois et les Allemands de l’Est ne pouvait plus être refusé aux Kazakhs et Kirghizes.
L’Échec des Révolutions Durables
Malgré les craintes des dictateurs face à des soulèvements populaires, très peu de révolutions parviennent à instaurer un changement durable. Bien que les gouvernements successifs promettent une démocratisation, beaucoup échouent à tenir leurs promesses. Par exemple, le Turkménistan a glissé vers une dictature familiale, et l’avenir de la Syrie après Assad reste incertain. Les réformes souvent annoncées sont soit ignorées, soit contournées, générant une instabilité qui favorise l’émergence de nouveaux autocrates.
Le paysage démocratique dans les pays ayant connu des révolutions est souvent décevant. Seules quelques nations, comme les États baltes, Taïwan et l’Allemagne réunifiée, ont réussi à établir des démocraties libérales. D’autres, comme la Hongrie et la Slovaquie, semblent avoir glissé vers un retour à l’autocratie électorale. La situation démocratique continue de se dégrader en Russie, en Asie centrale et en Afrique du Nord, montrant que la route vers la démocratie est semée d’embûches.
Pour qu’une révolution réussisse, elle doit aller au-delà du simple renversement des leaders; elle doit également établir des institutions solides qui soutiennent la démocratie. Sans cela, les aspirations populaires risquent de se heurter à des réalités décevantes.