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Dévoués au bien-être des autres sans rechercher la richesse, imprégnés de l’esprit de service sans exiger la gloire, ses praticiens occupent à juste titre une place particulière dans le cœur de notre nation.
Comme l’a dit Florence Nightingale, pionnière de cette vocation au XIXe siècle, « les plus grands héros sont ceux qui font leur devoir dans le train-train quotidien des affaires domestiques ».
Le respect du public britannique pour nos infirmières, ainsi que pour les autres travailleurs du NHS, a été illustré au début de la pandémie de Covid au début de 2020, lorsque le rituel hebdomadaire d’applaudissements a retenti des portes à travers le pays. Mais aucun employé ne peut vivre uniquement de bonne volonté.
Il est compréhensible qu’un nombre croissant d’infirmières se sentent exploitées à mesure que leur salaire réel baisse et que leur condition s’aggrave.
C’est cette colère qui a déclenché la première grève de leur syndicat, le Royal College of Nursing (RCN), en 106 ans d’histoire. Cette organisation n’est pas un nid de militants politiquement motivés. Au contraire, c’est un organisme hautement professionnel dont la marraine était feu la reine Elizabeth II.
De plus, la directrice générale du RCN, Pat Cullen, a été élevée dans une grande famille nord-irlandaise avec une profonde affinité pour la profession, puisque quatre de ses propres frères et sœurs sont devenus infirmiers.
Connaissant le rôle vital que jouent ses membres, Mme Cullen n’organiserait pas à la légère une grève.
En effet, elle admet que le différend actuel « est tragique pour les soins infirmiers, tragique pour les patients et tragique pour le NHS ». Mais elle fait valoir que ses membres n’ont pas eu d’autre choix parce que l’offre du gouvernement de 4 à 5 % pour la plupart d’entre eux représente un coup de marteau pour le niveau de vie et le moral.
Le débrayage de jeudi dernier par la MRC a provoqué des perturbations importantes, mais l’arrêt de travail des infirmières de demain pourrait être encore plus important, notamment parce qu’il sera suivi d’une nouvelle grève d’une journée des ambulanciers et des auxiliaires du NHS.
À moins qu’il n’y ait un accord rapide avec le gouvernement, il y aura une autre escalade dans l’action revendicative au Nouvel An, peut-être accompagnée par les jeunes médecins, qui organisent un scrutin de grève en janvier.
Tout cela fait partie d’un raz-de-marée de mécontentement qui déferle sur nos services publics. Mais il serait faux de prétendre que tous les grévistes ont un dossier aussi solide que les infirmières.
Dans les chemins de fer, par exemple, où le RMT pur et dur continue de rançonner le pays, le salaire médian est désormais de 44 000 £ et il n’y a aucun problème de recrutement. En revanche, le salaire des infirmières est en baisse constante depuis 2010. Il se situe désormais à une médiane de 33 000 £, alors que s’il avait suivi le rythme de l’inflation, il serait supérieur à 40 000 £.
La Grande-Bretagne se compare également mal à bon nombre de nos concurrents en ce qui concerne les salaires dans la profession. Les infirmières en Irlande gagnent 15 % de plus, en Espagne 16 % de plus et aux Pays-Bas 47 % de plus.
La baisse des taux de rémunération, alliée à une demande croissante, rend le travail intolérable L’année dernière, 40 000 infirmières ont quitté le NHS, qui compte actuellement plus de 50 000 postes vacants en soins infirmiers.
De plus, les taux d’arrêts de travail s’aggravent en partie à cause du stress, passant de 4,2 % à 6,1 % au cours des 12 derniers mois. Le coût annuel estimé est de 4 milliards de livres sterling, auxquels s’ajoutent 3 milliards de livres sterling supplémentaires pour le personnel intérimaire.
Ces deux projets de loi suffiraient à eux seuls à financer un généreux règlement salarial pour les infirmières. La MRC demande actuellement une augmentation de 17 %, ce qui, selon le gouvernement, coûterait 9 milliards de livres sterling par an, ce qui est inabordable.
Mais même s’ils refusent d’aller aussi haut, les ministres devraient désormais être ouverts à des négociations constructives autour d’une offre décente basée sur l’idée que les infirmières sont un cas particulier et que les difficultés de recrutement sont sévères.
À plus long terme, le gouvernement doit briser le cycle de la confrontation en rendant les soins infirmiers du NHS plus attrayants. Cela pourrait signifier la réintroduction de bourses d’études afin que les nouvelles recrues ne commencent pas à s’endetter. Une telle étape donnerait également un énorme coup de pouce au statut de la profession. Ou le NHS pourrait autoriser des négociations salariales plus décentralisées.
Si le gouvernement devait être flexible et généreux, le public serait favorable. De nouveaux sondages d’opinion montrent que 68 pour cent soutiennent la grève des infirmières et seulement 28 pour cent s’y opposent, alors que la majorité est hostile aux arrêts du rail.
Comme souvent, les Britanniques ont raison. Ils savent que les infirmières sont l’épine dorsale du NHS – et doivent être valorisées.
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