Les Israéliens se mobilisent pour la septième semaine contre la réforme judiciaire

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Tel-Aviv (AFP) – Des dizaines de milliers d’Israéliens se sont rassemblés samedi dans tout le pays pour la septième semaine consécutive, quelques jours avant que le Parlement ne vote sur des réformes juridiques controversées avancées par le gouvernement.

La refonte proposée par le gouvernement de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu permettrait au Parlement d’annuler les décisions de la Cour suprême à la majorité simple et de renforcer le pouvoir des politiciens sur la nomination des juges.

Une foule a défilé dans le centre de Tel-Aviv, nombre d’entre eux agitant des drapeaux israéliens et scandant « démocratie », a déclaré un correspondant de l’AFP.

Les médias locaux ont déclaré que des dizaines de milliers de personnes manifestaient à Tel-Aviv, mais n’ont pas fourni d’estimation exacte.

« Notre avenir est en danger », a déclaré l’étudiant en droit Amit Melamed, 24 ans. Si Israël « ne sera pas démocratique, cela ne servira à rien que nous restions ici ».

Avec une bande rose peinte en diagonale sur chaque pommette, elle a déclaré à l’AFP qu’elle avait « personnellement peur parce que je suis une femme, et que ce gouvernement… pourrait adopter des lois qui m’empêcheraient d’exercer mes droits les plus élémentaires ».

Netanyahu et le ministre de la Justice Yariv Levin affirment que les réformes sont nécessaires pour corriger un déséquilibre de pouvoir entre les représentants élus et la plus haute cour d’Israël.

La manifestante Nati Ron a déclaré que le gouvernement « visait à ruiner la démocratie que nous avons depuis 75 ans » depuis la fondation d’Israël, en « annulant les tribunaux ».

Les manifestations sont devenues un rendez-vous hebdomadaire depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu © AHMAD GHARABLI / AFP

Il a déclaré à l’AFP que la réforme proposée ne lui laissait pas d’autre choix que de descendre régulièrement dans la rue.

« C’est notre pays, je me suis battu pour lui, j’ai perdu des amis dans les guerres – ils ne sont pas morts pour une dictature. Je le leur dois. »

Le président Isaac Herzog, qui tient un rôle essentiellement cérémoniel, avait exhorté le gouvernement de Netanyahu à suspendre le processus législatif et à tenir des pourparlers avec l’opposition dans l’espoir de parvenir à un compromis.

Mais alors que Netanyahu et d’autres membres de sa coalition ont exprimé leur volonté de parler, ils ont refusé d’arrêter la législation, le Parlement devant commencer à voter sur deux des nouveaux projets de loi lundi.

« Effacer le tribunal »

À Jérusalem, des centaines de personnes ont protesté contre le plan du gouvernement devant la résidence de Herzog, tandis qu’un petit groupe d’Israéliens de droite a organisé un rassemblement à proximité appelant au dialogue.

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, s’exprimant lors d’une manifestation dans la ville côtière de Netanya, a lié la proposition de réforme au procès en cours de Netanyahu pour corruption.

Un manifestant à Tel-Aviv a déclaré à l'AFP que
Un manifestant à Tel-Aviv a déclaré à l’AFP que « l’avenir d’Israël est en danger » © AHMAD GHARABLI / AFP

« Le fait qu’ils aient une majorité au parlement ne signifie pas (…) qu’ils peuvent effacer la Cour suprême simplement parce que le Premier ministre a été inculpé. »

Certains des détracteurs de Netanyahu ont soutenu que le Premier ministre cherchait à saper un système judiciaire qu’il a accusé de le cibler injustement pour des raisons politiques.

Netanyahu nie les accusations portées contre lui de corruption, d’escroquerie et d’abus de confiance.

Plus tôt samedi, trois anciens combattants et un chauffeur de camion ont été arrêtés pour avoir volé un vieux véhicule blindé de transport de troupes sur un site commémoratif dans le nord d’Israël, a annoncé la police.

Il a déclaré que les vétérans avaient l’intention d’utiliser le véhicule dans le cadre d’une manifestation contre le gouvernement.

Jeudi, un vieux char avait été volé sur un site commémoratif dans le même but.

Le chef de l'opposition, Yair Lapid, a lié la proposition de réforme au procès en cours pour corruption du Premier ministre Benjamin Netanyahu
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a lié la proposition de réforme au procès en cours pour corruption du Premier ministre Benjamin Netanyahu © AHMAD GHARABLI / AFP

Netanyahu est revenu au pouvoir après les élections de novembre, à la tête d’une coalition avec des partis juifs d’extrême droite et ultra-orthodoxes.

Les manifestations sont devenues un rendez-vous hebdomadaire le samedi soir depuis que le nouveau gouvernement de Netanyahu a pris ses fonctions fin décembre.

En 2019, Netanyahu a refusé de démissionner lorsqu’il est devenu le premier Premier ministre israélien à être inculpé pendant son mandat.

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