Les manifestants s’apprêtent à marcher à Paris alors que les grèves des raffineries françaises se poursuivent

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Paris (AFP)- Trois semaines après le début d’une grève des raffineries qui a provoqué des pénuries de carburant dans tout le pays, des milliers de manifestants doivent défiler à Paris dimanche, ajoutant à une image croissante de défi et de colère face à l’inflation.

La manifestation de dimanche a été convoquée par des partis politiques de gauche, soutenus par des centaines d’associations, qui cherchent à capitaliser sur la dynamique créée par le bras de fer de la raffinerie.

« Vous voyez que ce mouvement commence à s’étendre », a déclaré la cheffe parlementaire du parti de gauche France insoumise, Mathilde Panot, à la radio franceinfo.

« On le voit dans le secteur nucléaire. Les chauffeurs routiers ont annoncé un arrêt mardi, et plein d’autres secteurs commencent à les rejoindre », a-t-elle ajouté.

Plusieurs syndicats français, mais pas tous, ont annoncé mardi une journée nationale de grève qui devrait toucher les transports routiers, les trains et le secteur public.

Le géant français de l’énergie TotalEnergies a déclaré vendredi dernier qu’il avait conclu un accord salarial avec les deux plus grands syndicats représentant le personnel de ses quatre raffineries, laissant espérer la fin de l’impasse.

Mais le célèbre syndicat militant CGT a refusé de l’accepter, ses membres continuant à maintenir des piquets de grève.

‘Inacceptable’

Le ministre du Budget Gabriel Attal a dénoncé dimanche la poursuite de la grève comme « inacceptable ».

« Bien sûr, il y a un droit de grève, mais à un moment donné, le pays doit pouvoir fonctionner », a-t-il déclaré aux médias français.

Le personnel de deux autres raffineries appartenant au groupe américain Esso-ExxonMobil a repris le travail à la fin de la semaine dernière, mais les opérations là-bas auront besoin de deux à trois semaines pour revenir à la normale, a indiqué la société.

Environ un tiers des stations-service du pays ont des problèmes d’approvisionnement, en particulier autour de Paris et dans le nord, ce qui signifie que les conducteurs attendent souvent des heures pour faire le plein.

De nombreuses entreprises ont réduit leurs déplacements et leurs livraisons, tandis que même les véhicules des services d’urgence sont confrontés à des problèmes d’approvisionnement.

La semaine dernière, le gouvernement a invoqué des pouvoirs d’urgence pour contraindre certains travailleurs en grève des dépôts de carburant à reprendre leur travail afin de libérer les stocks de carburant coincés dans les installations bloquées.

Cela a exaspéré la CGT, qui a déclaré que cette décision était la preuve de la « dictature » du président français Emmanuel Macron.

Les énormes profits des groupes énergétiques dus aux prix record du carburant ont suscité une certaine sympathie pour les employés qui réclament des salaires plus élevés.

Mais un sondage réalisé par le groupe de sondage BVA publié vendredi, a suggéré que seulement 37 % des personnes ont soutenu les arrêts.

Réforme des retraites

La marche de protestation de dimanche à travers Paris a été convoquée par le parti France Unbowed et est soutenue par ses alliés de la coalition – les Verts, les Socialistes et les Communistes.

Annie Ernaux, récemment nommée lauréate du prix Nobel de littérature, et 60 autres personnalités du monde des arts et de la vie publique ont également appelé les gens à se joindre à la marche dans une lettre commune la semaine dernière.

L’objectif principal est d’attirer l’attention sur le sort des travailleurs aux prises avec des coûts plus élevés – l’inflation française est d’environ 6,0% – ainsi que de dénoncer l’inaction face au changement climatique.

La police s’attend à ce qu’environ 30 000 personnes soient présentes, une source affirmant craindre des problèmes de groupes anarchistes qui affrontent régulièrement les forces de sécurité en marge des manifestations françaises.

« L’organisateur a été prévenu de ces craintes », a précisé le responsable.

L’ampleur des protestations et des grèves dans les mois à venir pourrait avoir un impact sur la capacité du gouvernement à faire adopter un changement très controversé du système de retraite.

Macron, qui a été réélu en avril, s’est engagé à repousser l’âge de la retraite de 62 ans pour aligner la France sur ses pairs européens.

Mais l’idée est farouchement combattue par les syndicats et les partis de gauche.

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