Accord commercial UE-Mercosur en difficulté : plusieurs États membres s’opposent au texte
Un changement de gouvernement au Brésil a relancé le débat sur l’accord commercial UE-Mercosur qui avait stagné pendant des années. Toutefois, certains États membres de l’UE s’opposent à la finalisation de cet accord déjà conclu, notamment en raison de l’impact que cela pourrait avoir sur le secteur agricole national.
Lors d’une réunion des ministres de l’agriculture de l’UE à Bruxelles le 20 mars, le ministre autrichien de l’Agriculture, Norbert Totschnig, a présenté une note dans laquelle il s’est prononcé contre la conclusion de l’accord. Selon Totschnig, l’accord n’a pas l’accent nécessaire sur les aspects agricoles durables.
Vienne et d’autres critiques craignent que la conclusion d’un accord de libre-échange avec des pays qui sont de grands exportateurs agricoles ne se traduise par l’éviction des produits nationaux sur le marché de l’UE au profit d’importations produites avec des normes climatiques et environnementales moins strictes.
Plus de 10 pays partagent les préoccupations soulevées par Totschnig, selon une source à l’intérieur de la réunion à huis clos. Un certain nombre d’États membres ont souligné la nécessité que les normes environnementales, de durabilité et de santé appliquées aux produits importés soient équivalentes à celles appliquées au sein de l’UE pour garantir des conditions de concurrence équitables pour les producteurs nationaux.
Des pays comme la France et l’Autriche, en particulier, ont appelé à mettre en œuvre une réciprocité par le biais de clauses miroirs garantissant l’application des normes nationales dans le cadre de l’accord commercial. Toutefois, la Commission s’est montrée hésitante à l’idée d’intégrer la réciprocité.
La renégociation de l’accord semble peu probable pour des raisons formalistes car l’UE et les pays du Mercosur avaient déjà trouvé un accord politique sur l’accord en 2019, avec seulement la ratification des deux côtés en attente. Les deux parties négocient actuellement un avenant à l’accord initial qui devrait répondre aux préoccupations de durabilité et que la Commission espère conclure d’ici la fin de l’année, mais cela ne laissera place qu’à des ajustements limités et supplémentaires. Totschnig a juré de ne rien accepter de moins qu’une renégociation, mais il est peu probable qu’elle soit acceptée.
Le gouvernement autrichien est lié par un vote parlementaire de 2019 au cours duquel l’accord nouvellement conclu a été rejeté. Les deux partenaires de la coalition, les conservateurs de Totschnig et les Verts, sont contre la conclusion de l’accord.
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