Une coalition de ministres arabes a rejeté la proposition américaine de déplacer les Palestiniens de Gaza vers des pays voisins, la qualifiant d’inacceptable. Cette décision fait suite à des suggestions de relocalisation de réfugiés, perçues comme un nettoyage ethnique. Les nations arabes ont exprimé leur volonté de travailler pour une paix basée sur une solution à deux États, tout en appelant à la reconstruction de Gaza, déjà ravagée par le conflit et les bombardements.
Rejet de la Proposition de Déplacement des Palestiniens par les Pays Arabes
Une coalition de ministres des Affaires étrangères et de dirigeants arabes a émis une déclaration commune, samedi, pour rejeter catégoriquement la suggestion du président américain de déplacer les Palestiniens de Gaza vers des pays voisins. Cette position marque une réponse collective forte face à un plan jugé inacceptable.
L’Importance de cette Décision
En janvier, peu après son entrée en fonction, Trump a proposé que la Jordanie et l’Égypte accueillent un plus grand nombre de réfugiés palestiniens de Gaza, dans l’espoir de « nettoyer » cette région. Les Nations Unies rapportent déjà la présence de plus de 2,39 millions de réfugiés palestiniens en Jordanie. Des responsables israéliens ont également suggéré de relocaliser des millions de Palestiniens vers la péninsule du Sinaï ou d’autres pays arabes, une démarche qui pourrait effacer leur lien historique avec leur terre natale.
Des groupes palestiniens et des organisations internationales ont dénoncé ces idées comme un déplacement forcé et un acte de nettoyage ethnique. Ce samedi, des nations arabes, dont l’Égypte et la Jordanie, ont unanimement rejeté le plan de Trump.
Ce week-end, des diplomates de haut niveau de divers pays arabes se sont réunis au Caire, à l’invitation de l’Égypte, pour discuter non seulement de la proposition de Trump, mais aussi de l’avenir de Gaza dans le contexte des tensions régionales. Cette rencontre a suivi plus de 15 mois de conflit entre Israël et le Hamas, intensifié par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a coûté la vie à environ 1 200 personnes.
La situation à Gaza est désastreuse, avec des bombardements continus et une aide humanitaire insuffisante. Des chiffres alarmants indiquent que plus de 47 000 Palestiniens ont perdu la vie, et près de 90 % de la population a été déplacée à l’intérieur des frontières de Gaza, selon l’ONU.
La semaine dernière, Trump a qualifié Gaza de « site de démolition » et a suggéré aux pays voisins d’accueillir les Gazaouis, laissant entendre que ce déplacement pourrait être temporaire ou permanent. Cependant, l’Égypte et la Jordanie ont rapidement rejeté cette idée, et le groupe de nations arabes a publié une déclaration conjointe affirmant leur opposition à toute initiative qui compromettrait les droits fondamentaux des Palestiniens.
Dans cette déclaration, les nations arabes ont souligné que le plan de Trump mettrait en péril la stabilité régionale et risquerait d’aggraver le conflit. Elles ont exprimé leur volonté de travailler avec l’administration américaine pour parvenir à une paix durable au Moyen-Orient, fondée sur une solution à deux États qui garantirait un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël.
De plus, ces pays ont appelé la communauté internationale à soutenir la reconstruction de Gaza. Depuis le 19 janvier, un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a été observé, facilité par le Qatar, et plusieurs échanges d’otages ont eu lieu.
Les déclarations des dirigeants arabes, comme celle du président égyptien Abdel Fattah el-Sisi, soulignent la nécessité d’une solution à deux États, affirmant que le retrait du peuple palestinien de son territoire n’est pas une solution. Le ministre jordanien Ayman Safadi a également réaffirmé la fermeté de leur position contre le déplacement des Palestiniens.
À l’avenir, la situation pourrait évoluer avec l’ouverture du passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte, permettant à plus de 110 personnes de recevoir des soins médicaux, ce qui est un signe d’espoir. En juin, un sommet organisé par l’Arabie Saoudite et la France à New York se penchera sur la solution à deux États, un sujet toujours d’actualité dans le contexte des tensions persistantes au Moyen-Orient.