Les nouvelles petites centrales nucléaires soutenues par Google et Amazon : Un potentiel prometteur, mais une prudence nécessaire.

Les nouvelles petites centrales nucléaires soutenues par Google et Amazon : Un potentiel prometteur, mais une prudence nécessaire.

Three American tech giants, Microsoft, Google, and Amazon, are making significant moves toward nuclear energy by investing in small modular reactors (SMRs). Microsoft aims to revive a reactor at Three Mile Island, while Google plans to use SMRs for data centers and has ordered seven from Kairos. Amazon has invested $500 million in X-Energy for future SMR development. While this marks a renewed effort to keep pace with China in nuclear technology, questions remain about the commercial viability and safety of SMRs.

Trois grandes entreprises technologiques américaines ont récemment manifesté un fort soutien à l’énergie nucléaire. Microsoft prévoit de réactiver un réacteur à la centrale de Three Mile Island, tandis que Google envisage d’utiliser des petits réacteurs nucléaires modulaires pour alimenter ses centres de données à partir de 2030. Pour cela, Google a passé commande de sept de ces réacteurs à la start-up américaine Kairos. De son côté, Amazon a décidé d’investir 500 millions de dollars dans la société X-Energy, qui se spécialise également dans la construction de petits réacteurs modulaires.

Les investissements dans ces mini-réacteurs, ou « Small Modular Reactors » (SMR), attirent particulièrement l’attention. Actuellement, la Chine est en tête dans ce domaine, mais le sérieux engagement des entreprises américaines en matière de recherche et développement pourrait également bénéficier à l’Europe, qui accuse un certain retard par rapport aux États-Unis. L’option d’acheter ces réacteurs aux États-Unis, plutôt qu’en Chine, pourrait être envisagée tant qu’aucun réacteur de ce type n’est encore disponible sur le sol européen.

Cependant, il reste à voir si cette technologie émergente pourra être compétitive sur le marché et contribuer efficacement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’effort de Google et d’Amazon pour explorer cette voie est d’une importance critique.

Des réacteurs au coût réduit et à la construction rapide

Les petits réacteurs modulaires se distinguent par leur taille plus réduite par rapport aux réacteurs nucléaires traditionnels, avec une puissance pouvant atteindre jusqu’à 300 mégawatts, alors que les réacteurs conventionnels ont une capacité minimale d’au moins 600 mégawatts. Cette caractéristique les rend moins coûteux à construire et leur processus de construction s’avère plus rapide.

L’un des principaux avantages des SMR est que leurs composants peuvent être fabriqués en série en usine. Cette production en masse pourrait contribuer à une diminution significative des coûts. De plus, la construction modulaire permet une adaptation sur mesure des installations, qui peuvent être développées en fonction des besoins spécifiques.

Google et Amazon investissent dans ces technologies en raison de leur croissance continue en matière de besoins énergétiques. La consommation d’énergie des centres de données et des infrastructures liées à l’intelligence artificielle est d’une ampleur considérable. Ces entreprises souhaitent ainsi ne pas dépendre du marché pour garantir un approvisionnement électrique suffisant à des prix compétitifs. De plus, la production énergétique des SMR génère pratiquement aucune émission de CO2, ce qui s’aligne avec leurs objectifs de durabilité.

Les géants technologiques veulent combler leur retard

Le fait que ces grandes entreprises technologiques américains s’engagent à investir massivement dans les SMR est un signal fort de redynamisation. Récemment, la Chine a pris de l’avance dans l’énergie nucléaire, avec l’entrée en service prévue de son premier SMR à la fin de 2025 ou au début de 2026. Grâce aux avancées de Google et d’Amazon, l’Occident pourrait potentiellement rattraper son retard dans le développement de nouvelles technologies.

Il s’agit toutefois d’un investissement risqué, et de nombreuses incertitudes demeurent. Les coûts exacts associés à ces réacteurs ne sont pas encore clairs. Bien qu’il existe plus de 80 modèles de mini-réacteurs dans le monde, très peu sont opérationnels et aucun ne s’est actuellement établi sur le marché. On n’a pas encore prouvé que les SMR peuvent être commercialisés avec succès.

Les défis que posent les SMR sont semblables à ceux des réacteurs nucléaires traditionnels. Bien que les critiques de cette technologie soulignent des inquiétudes en matière de sécurité, il est vrai que les petits réacteurs présentent un risque légèrement moins élevé en raison de leur plus faible quantité de matières fissiles. Cependant, le traitement des déchets et l’approvisionnement en combustible représentent encore des défis importants, même pour les SMR. Bien qu’il existe des gisements d’uranium, des efforts doivent être déployés pour garantir l’extraction et la logistique nécessaires.

Les investissements de Google et d’Amazon dans les SMR sont à souligner et représentent une initiative louable. Néanmoins, il est essentiel d’aborder cette euphorie avec prudence, tant les questions entourant la technologie SMR restent nombreuses et complexes.