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Le système de relocalisation à l’échelle de l’UE lancé en juin et présenté comme une avancée majeure dans la réforme de la politique migratoire a jusqu’à présent abouti au transfert de 117 demandeurs d’asile à travers le bloc – sur un objectif annuel qui prévoit 8 000 promesses.
« Nous travaillons en étroite collaboration avec tous les États membres pour nous assurer que nous avons en place une solution commune », a déclaré lundi un porte-parole de la Commission européenne en annonçant les chiffres.
« Je sais que ce nombre ne semble pas beaucoup, mais nous devons garder à l’esprit que nous avons 8 000 promesses en tant que telles. »
Les chiffres bas arrivent au fur et à mesure des demandes d’asile atteindre des sommets du jamais vu depuis la crise migratoire de 2015. Le seul mois d’août a vu 84 500 demandes déposées, les Afghans et les Syriens étant en tête du décompte.
L’augmentation progressive des passages frontaliers alimente les tensions entre les pays de l’UE, qui continuent de s’opposer sur une politique migratoire commune pour gérer les nouveaux arrivants.
Relations entre la France et l’Italie se sont détériorés sur le débarquement de l’Ocean Viking, un navire que Rome n’a pas autorisé à débarquer malgré son obligation en vertu du droit international.
Le navire, exploité par l’organisation humanitaire SOS Méditerranée, avait à son bord 234 personnes, dont 57 enfants. Certains d’entre eux étaient bloqués sur le navire depuis 19 jours, faisant craindre la mort.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a qualifié les actions de l’Italie « d’inhumaines » et « d’incompréhensibles », arguant que le navire se trouvait dans les eaux italiennes et devait donc débarquer quelque part en Italie.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni s’est dite frappée par la « réaction agressive » de Paris, qu’elle a jugée « incompréhensible et « injustifiée ».
Selon les règles actuelles de l’UE, les demandes d’asile doivent être traitées par le premier pays d’entrée. En refusant l’arrivée, un État peut renoncer à cette responsabilité et la transmettre à un autre pays.
Dans le but de mettre en place un système plus équilibré et prévisible, 18 pays de l’UE, ainsi que la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein, signé fin juin une déclaration lançant le Mécanisme de Solidarité Volontaire (MSV).
L’Autriche, le Danemark, la Pologne et la Hongrie ont été parmi ceux qui ont refusé l’initiative.
La déclaration commune présente un tout nouveau programme pour permettre le transfert des demandeurs d’asile des pays du Sud vers d’autres États du bloc.
Il ne s’applique qu’aux personnes ayant besoin d’une protection internationale qui arrivent par la route méditerranéenne, en donnant la priorité aux personnes considérées comme « les plus vulnérables ». Cela exclurait certaines nationalités, comme les Indiens, les Marocains et les Turcs, dont les candidatures ont battu des records ces derniers mois.
« Notion inégale de solidarité »
Dès sa signature, le mécanisme volontaire, promu par la France durant son semestre de présidence du Conseil de l’UE, a été salué comme un « accord historique » et un prélude potentiel à un système de relocalisation permanent et efficace, l’une des principales priorités poursuivies par la Commission européenne et pays du sud de l’UE.
Le mécanisme fonctionne sur la base d’engagements nationaux, qui sont conçus en fonction de la population, du PIB et des priorités politiques.
Chaque pays s’engage à accueillir les demandeurs d’asile ou à fournir un soutien financier à ceux qui le font.
Sur les 21 pays qui participent au programme, 13 ont pris des engagements de relocalisation, la majorité venant de France et d’Allemagne, tandis que les autres ont choisi d’offrir une aide financière à la place.
Au total, les pays se sont engagés à relocaliser 8 000 demandeurs d’asile entre juin 2022 et juin 2023.
Un document interne divulgué par l’ONG de recherche State Watch a révélé qu’un « objectif politique » qui visait initialement à relocaliser 3 000 personnes d’ici la fin de l’année avait été rétrogradé à un objectif plus réalisable de 1 000 personnes. Un porte-parole de la Commission européenne a refusé de commenter les objectifs mais ne les a pas niés.
Mais selon la dernière mise à jour de l’exécutif européen, seulement 117 relocalisations ont été achevées à la mi-novembre, ce qui représente à peine 1,46 % de l’objectif annuel de 8 000.
Le mécanisme étant entièrement volontaire et non juridiquement contraignant, la Commission européenne n’est pas en mesure d’imposer le respect des engagements nationaux. Le Parlement européen et la Cour de justice européenne sont également exclus de l’exercice du contrôle.
Le système comporte également une clause de non-participation que les pays peuvent invoquer pour arrêter les relocalisations s’ils considèrent que leurs systèmes de migration sont soumis à une « pression disproportionnée ».
Les experts ont critiqué le régime pour son absence de fondements juridiques et la sélectivité inhérente au processus de relocalisation, qui permet aux États de décider qui accueillir et qui rejeter.
Une analyse par le Centre d’études politiques européennes (CEPS) a déclaré que le régime était chargé d’un « manque profond de prévisibilité et de prévisibilité » et donnait la préférence à une « notion de solidarité intergouvernementale, asymétrique et inégale ».
Malgré les critiques et les faibles résultats obtenus jusqu’à présent, la Commission européenne défend le mécanisme comme une solution temporaire pour alléger le fardeau des pays du sud de l’UE et gérer la question des débarquements.
Suite à l’incident de l’Ocean Viking, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que neuf pays européens s’étaient engagés à accueillir les deux tiers des migrants secourus, le tiers restant restant en France.
« La France a lancé un appel à la solidarité aux États membres et d’autres ont répondu positivement », a déclaré un porte-parole de la Commission.
« Cela fonctionne. Et nous veillerons à mettre tous nos efforts dans le mécanisme de solidarité volontaire. »
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