Les pourparlers sur l’accord céréalier avec l’Ukraine se poursuivent après la proposition russe (ONU)


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Genève (AFP) – Les consultations pour prolonger un accord vital sur les exportations de céréales ukrainiennes se poursuivent, a annoncé mardi l’ONU, après qu’une proposition russe d’une prolongation de seulement 60 jours ait jeté le doute sur son sort.

« Les Nations unies feront tout leur possible pour préserver l’intégrité de l’accord et assurer sa continuité », a déclaré aux journalistes Jens Laerke, porte-parole de l’agence humanitaire des Nations unies OCHA.

« Les consultations… avec toutes les parties et à différents niveaux se poursuivent. »

Ses commentaires sont intervenus après une réunion d’une journée à Genève entre de hauts responsables russes et onusiens, qui s’est terminée à Moscou en annonçant qu’elle ne s’opposerait pas à la prolongation de la soi-disant Black Sea Grain Initiative, comme on le craignait.

Mais il n’a accepté de prolonger l’accord visant à atténuer la crise alimentaire mondiale, qui doit expirer samedi, que pour la moitié de la période de 120 jours de l’accord initial.

L’Ukraine a déclaré que cela « contredit » l’accord initial mais n’a pas rejeté la proposition.

Laerke a quant à lui souligné l’importance de renouveler l’accord.

‘Bon accord’

« C’est un bon accord… Il a un très bon impact sur les prix alimentaires mondiaux, les faisant baisser, acheminant les aliments sur le marché et vers les bons endroits », a-t-il déclaré.

« C’est donc le prix sur lequel nous gardons nos yeux, et les consultations se poursuivent dans cet esprit. »

L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a vu les ports ukrainiens de la mer Noire bloqués par des navires de guerre jusqu’à ce que l’accord, signé en juillet, permette le passage en toute sécurité des exportations de céréales essentielles.

L’Ukraine était l’un des principaux producteurs mondiaux et l’Initiative céréalière de la mer Noire a contribué à apaiser la crise alimentaire mondiale déclenchée par le conflit.

Près de 24,3 millions de tonnes ont été exportées jusqu’à présent dans le cadre de l’accord, selon l’ONU.

L’accord initial de 120 jours conclu avec l’ONU et la Turquie en juillet dernier a été prolongé de 120 jours supplémentaires en novembre, jusqu’au 18 mars.

Le Kremlin avait mis en doute s’il accepterait une nouvelle prolongation, invoquant des inquiétudes quant au non-respect d’un double accord sur les exportations russes de produits alimentaires et d’engrais sans entrave.

Exemptions de sanctions

Il a accusé lundi que les exemptions de sanctions occidentales sur ces exportations étaient « essentiellement inactives ».

À l’issue des pourparlers, le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Vershinine, a déclaré que Moscou accepterait une prolongation de l’Initiative céréalière de la mer Noire, « mais seulement pour 60 jours ».

« Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles de la normalisation de nos exportations agricoles, non pas (en) paroles, mais en actes », a-t-il déclaré.

Interrogé sur la proposition d’une prolongation plus courte, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes qu' »il est fondamentalement clair… que la deuxième partie de l’accord qui nous concerne n’a jusqu’à présent pas été appliquée ».

On ne savait toujours pas où mèneraient les consultations continues.

Lorsqu’on lui a demandé s’il pouvait dire ce qui se passerait le 18 mars, Laerke a reconnu : « Je ne peux pas ».

« Nous verrons ce qui se passera samedi, samedi. »



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