Peter Kyle, secrétaire à la technologie, refuse d’interdire l’utilisation des réseaux sociaux par les enfants, malgré des preuves croissantes de leurs effets néfastes sur la santé mentale des adolescents. Une campagne, Smartphone Free Childhood, a vu le jour pour aider les parents à retarder l’accès aux smartphones. Des milliers d’adultes se mobilisent, reconnaissant que la technologie nuit aux relations familiales et exprimant le besoin urgent de protéger les enfants des contenus inappropriés, appelant à une responsabilité accrue des entreprises technologiques.
Alors que Peter Kyle, le secrétaire à la technologie, déclare que nous ne suivrons pas l’exemple de l’Australie en interdisant aux enfants d’utiliser les réseaux sociaux, des preuves solides émergent concernant l’impact négatif des smartphones sur l’enfance.
Nous faisons face à une crise de santé mentale chez les adolescents, directement liée à l’âge auquel ils ont commencé à utiliser des smartphones et les réseaux sociaux.
Nos enfants ont accès à des contenus que nous n’oserions jamais leur montrer en personne, tout cela via des mini-superordinateurs qu’ils portent sur eux 24 heures sur 24.
Des contenus extrêmes leur sont imposés par des algorithmes conçus pour capter leur attention.
Des images sexuelles, des scènes violentes et des opinions radicales sont devenues courantes pour les plus jeunes.
Une fois exposés à ces contenus, ils laissent une empreinte indélébile dans leur esprit.
Une nouvelle ère de parentalité
De nombreux enfants passent entre cinq et huit heures par jour sur leur smartphone, remplaçant ainsi des activités essentielles telles que la socialisation et les interactions en face à face, cruciales pour un développement sain.
Ces chiffres sont alarmants, mais ils ne sont pas surprenants, car les plateformes de réseaux sociaux sont conçues pour maximiser l’engagement, incitant les enfants à passer un maximum de temps en ligne.
En l’espace de quelques années, l’usage des smartphones et des réseaux sociaux est devenu un enjeu majeur pour des millions de familles.
Nous avons lancé la campagne Smartphone Free Childhood en février, après qu’un post Instagram de ma femme sur le désir de ne pas donner de smartphone à notre fille de huit ans soit devenu viral.
Rapidement, des milliers de groupes WhatsApp Smartphone Free Childhood ont vu le jour à travers le pays, rassemblant des parents confrontés à cette nouvelle réalité parentale.
Notre mission est de fournir un soutien aux parents qui se sentent souvent seuls dans ce combat, luttant contre des entreprises extrêmement puissantes.
La réponse a été incroyable.
Plus de 200 000 parents ont rejoint nos communautés en ligne en moins d’un an, et 85 000 ont signé notre Parent Pact, s’engageant à retarder l’accès aux smartphones jusqu’à la fin de la neuvième année.
Beaucoup de parents nous confient que donner un smartphone à leur enfant est leur plus grand regret, et qu’ils n’ont rien gagné avec cet accès constant à la technologie.
Une étude mondiale récente a révélé que 70 % des parents estiment que les smartphones nuisent à la dynamique familiale.
Un tiers d’entre eux ont même été émus aux larmes par ce problème, ce qui est un chiffre ahurissant.
Un impressionnant 95 % des parents pensent que les entreprises technologiques devraient intensifier leurs efforts pour protéger les enfants.
Huit parents sur dix jugent que les limites d’âge sur les réseaux sociaux sont trop faibles.
Les jeunes eux-mêmes souhaitent également un changement.
Des enquêtes montrent qu’une majorité de jeunes désirent passer moins de temps sur leurs téléphones et davantage dans le monde réel avec leurs amis.
La moitié des adolescents admettent leur dépendance aux réseaux sociaux, tandis qu’un sur cinq estime que ces plateformes rendent leur vie intenable.
Les enseignants constatent également des problèmes dans les écoles et les parcs.
En réalité, seuls Mark Zuckerberg et ses associés semblent vouloir que la situation reste inchangée.
Il est évident que quelques entreprises mondiales tirent d’énormes profits en vendant des produits délibérément addictifs et potentiellement nuisibles aux enfants.
Une telle situation serait inconcevable dans n’importe quel autre secteur, et elle devrait l’être ici également.
Nous devons agir collectivement et rapidement sur ce sujet.
Nous déplorons que les décideurs semblent écouter les lobbyistes de Big Tech plutôt que les parents qui réclament des changements significatifs.
Jusqu’à ce que les réseaux sociaux prouvent que leurs produits sont sûrs pour les enfants, l’augmentation de l’âge minimum d’accès doit rester une option envisagée.
Sans la menace de retirer l’accès à nos enfants, le gouvernement permet à ces entreprises de continuer sans conséquences.
Les gouvernements doivent être audacieux et défendre les intérêts des enfants plutôt que ceux des géants de la technologie.
Il est essentiel que la responsabilité incombe aux entreprises technologiques, et non aux parents, pour résoudre ce problème.
Atténuer la pression des pairs
S’ils ne sont pas prêts à investir pour créer des plateformes sûres, non addictives et adaptées à l’âge, alors ils ne devraient pas profiter de nos enfants.
Il ne s’agit pas d’un manque de ressources de leur part, ils ont élaboré les systèmes de communication les plus avancés jamais conçus.
Ils peuvent analyser notre comportement de manière très précise, donc ajuster les algorithmes pour ne montrer que du contenu approprié pour les enfants devrait être une tâche aisée.
Nous croyons fermement que la solution réside dans une collaboration entre parents, jeunes, gouvernements et entreprises technologiques.
En attendant que la réglementation s’adapte aux avancées technologiques, nous, parents, devons prendre les rênes.
Une manière simple de procéder est de nous unir pour décider de ne pas donner de smartphones et d’accès aux réseaux sociaux à nos enfants pendant quelques années de plus, réduisant ainsi la pression des pairs qui rend difficile le refus.
Les parents, les enseignants et les jeunes eux-mêmes s’élèvent pour exiger un changement, car les enfances sont trop précieuses pour être gaspillées sur des smartphones.
- Joe Ryrie est un père de trois enfants et co-fondateur du groupe de campagne.