Les rêves pétroliers de Donald Trump s’effondrent : l’industrie reste prudente

Les rêves pétroliers de Donald Trump s'effondrent : l'industrie reste prudente

Le slogan « Forez, bébé, forez ! » de la campagne Trump visait à encourager la production pétrolière américaine en levant les restrictions. Malgré des niveaux de production historiques, des analystes doutent de l’urgence énergétique, anticipant une éventuelle surproduction. Trump espère que cela fera baisser les prix, tout en appelant l’Opep+ à réduire ses prix. Les experts mettent en garde contre les erreurs passées, plaidant pour une exploitation responsable des ressources.

La Campagne Énergétique de Trump : « Forez, Bébé, Forez »

Un des slogans marquants de la campagne électorale de Donald Trump était : « Forez, bébé, forez ! » Ce cri de ralliement appelait à lever les restrictions et à inciter les entreprises américaines à augmenter leur production pétrolière. Cependant, de nombreux acteurs de l’industrie pétrolière ne partagent pas nécessairement cet enthousiasme. La crainte de « tuer la poule aux œufs d’or » pèse lourdement sur leurs décisions. Il est à noter que la production de pétrole aux États-Unis atteint déjà des niveaux historiques.

Une Réponse aux Enjeux Énergétiques

Lors de son mandat, Trump a affirmé que l’industrie pétrolière et gazière américaine devait forer davantage pour faire baisser les prix pour les consommateurs, une promesse qu’il a réitérée lors de son discours au Forum économique mondial à Davos. Il a expliqué que des coûts énergétiques plus bas pourraient réduire les prix de presque tous les biens et services. En début de semaine, il a déclaré un « état d’urgence énergétique national » et a levé les restrictions de forage dans plusieurs zones, y compris certaines protégées en Alaska. « Les États-Unis possèdent les plus grandes réserves de pétrole et de gaz; nous allons les exploiter », a déclaré Trump.

Cependant, des analystes comme Stewart Glickman de CFRA remettent en question l’urgence de la situation énergétique. En effet, les États-Unis ont produit 13,2 millions de barils de pétrole brut par jour l’année précédente, un chiffre qui devrait atteindre 13,5 millions cette année, selon les prévisions de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Alors que Trump espère que les producteurs américains augmenteront leur production pour répondre à la demande mondiale, certains analystes anticipent que les entreprises pourraient choisir de ralentir leur production en raison d’un éventuel excédent sur le marché.

Au milieu de ces dynamiques, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+) possède d’importantes capacités de production non exploitées. Le cartel, incluant des pays comme l’Arabie saoudite et la Russie, a déjà convenu de réduire la production pour maintenir des prix stables. Trump a exprimé sa volonté de voir ces pays réduire les prix du pétrole, espérant que cela pourrait également contribuer à une résolution du conflit en Ukraine.

Les analystes mettent en garde contre les erreurs du passé, soulignant le risque de surproduction qui pourrait nuire à l’industrie américaine. Lors du précédent boom du fracking, l’Arabie saoudite avait inondé le marché, entraînant un effondrement des prix du pétrole brut en 2016, ce qui avait gravement affecté de nombreuses entreprises pétrolières américaines.

Le slogan « Forez, bébé, forez » ressurgit dans ce contexte, rappelant une époque où la candidate vice-présidentielle républicaine Sarah Palin l’avait popularisé lors d’un débat en 2008. Aujourd’hui, des voix comme celle de Jeff Eshelman, directeur de l’Independent Petroleum Association of America (IPAA), plaident pour une exploitation responsable des ressources américaines, affirmant que le temps des politiques énergétiques mal avisées est révolu.