[ad_1]
Trois députés socialistes français ont présenté jeudi 15 décembre un projet de loi visant à une « véritable nationalisation » du géant de l’énergie EDF, en opposition aux plans du gouvernement visant à le recapitaliser.
Lire l’article original en français ici.
Début juillet, la Première ministre française Elisabeth Borne a annoncé la recapitalisation de l’énergéticien EDF, affirmant que son gouvernement prendrait des mesures pour détenir 100% de son capital. Cependant, selon de nombreux députés, cela ne suffit pas.
Les opposants au plan du gouvernement ont fait valoir qu’il donnerait carte blanche à l’État pour relancer le projet Hercules, une proposition qui visait à diviser EDF en trois entités distinctes, présentée pour la première fois en 2019 mais abandonnée en 2021. La préoccupation majeure concernant Hercules était que le projet divisé entité dédiée aux énergies renouvelables risquerait d’être vendue au secteur privé.
Pour contrer cette éventualité, les socialistes ont présenté jeudi un projet de loi qui propose « une véritable nationalisation, à l’opposé de cette OPA qui ne vise qu’à dérembourser le groupe [EDF] pour mieux le réorganiser et le démanteler ».
Une « véritable nationalisation »
La recapitalisation, telle que le prévoit le gouvernement, permettrait à l’État français de vendre certaines parties d’EDF quand il le souhaite, car l’entreprise serait toujours structurée comme une société par actions normale, même si l’État est l’unique actionnaire.
En revanche, une « véritable nationalisation », comme l’appellent les socialistes, ferait d’EDF un « groupe public unifié » au capital « incessible », sauf accord du Parlement français sur un transfert d’activités, précise le projet de loi.
Alors que le gouvernement a déclaré ne pas vouloir relancer le projet Hercule, le député socialiste Philippe Brun a déclaré ne pas croire aux assurances du gouvernement.
« Je n’ai aucune confiance en [Economy Minister] Bruno Le Maire », a-t-il déclaré, ajoutant que le gouvernement vendra l’entreprise « par petites touches ».
« Bien sûr, ce ne sera plus le projet Hercule, mais le projet Heracles ou Jupiter, appelez-le comme vous voulez », a-t-il ajouté.
Brun a mis en avant un rapport de la commission des finances sur la loi de finances 2023 dont il était le rapporteur spécial, qui donne à l’Etat les moyens de procéder à des recapitalisations comme celle d’EDF.
Le député a notamment pointé une note qui stipulait qu’une augmentation du capital d’EDF par l’Etat permettrait « de préparer sur de nouvelles bases les négociations (régulation nucléaire et réorganisation du Groupe) à venir avec toutes les parties ». En d’autres termes, la recapitalisation est un moyen pour le gouvernement de faire pression pour le retour du projet Hercules.
Lors de la rédaction du rapport, Brun a déclaré qu’il n’avait pas non plus été en mesure d’accéder à des documents qui « officialiseraient l’abandon du projet ‘Hercules' », a-t-il déclaré.
La faute à l’UE ?
La conférence de presse, qui s’est tenue au siège d’EDF à Paris, était accompagnée de la branche énergie de la Confédération générale du travail (CGT).
« Le principal problème, c’est le marché européen de l’énergie », a déclaré un représentant de la branche énergie du syndicat CGT.
Pour que la nationalisation fonctionne, il est nécessaire de quitter ou au moins d’appliquer une réforme du haut vers le bas du marché européen de l’énergie, a ajouté le représentant de la CGT.
Interrogé par EURACTIV France sur le bien-fondé d’une sortie du marché, Brun a déclaré qu’une véritable nationalisation n’empêcherait pas la France de se conformer aux directives européennes, reconnaissant toutefois que le marché aurait une influence sur le projet de loi qu’il défend.
La gestion d’EDF aura une conséquence directe sur la façon dont la France vit cet hiver, a déclaré Brun. Il a souligné que la capacité énergétique de la France sera réduit de 30 à 35 % à partir de jeudi en raison de la fermeture de plusieurs réacteurs nucléaires, obligeant la France à importer du gaz produit en Allemagne à des prix élevés.
Avec une « véritable » nationalisation, « EDF pourrait payer sa dette en gardant des activités rentables, comme les énergies renouvelables, dans son giron », a déclaré Brun.
« EDF doit rester un levier de contrôle entre les mains de l’Etat pour entreprendre les grands projets de demain », a ajouté le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
A l’inverse, certains experts comme le professeur Jean-Michel Gauthier, directeur de la chaire Energie & Finance à HEC Paris, interrogé mi-juillet par EURACTIV France, estiment que la cession des activités rentables d’EDF renforcerait la capacité de développement de son industrie nucléaire. .
Raphaël Schellenberger, député Les Républicains et président de la commission d’enquête parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France, s’est dit « divisé ». Il estime que nationaliser EDF pour sauver le géant du nucléaire est un « aveu d’échec ».
Le projet de loi des socialistes sera déposé à l’Assemblée nationale fin décembre, fera l’objet d’une première étude en commission parlementaire début février, après quoi il sera présenté à l’ensemble des législateurs.
Confiant dans sa proposition de nationalisation, Brun a déclaré « qu’il y a une majorité à l’Assemblée nationale » qui soutiendrait son texte.
[Edited by Nathalie Weatherald/János Allenbach-Ammann]
[ad_2]
Source link -42