La France et l’Allemagne se sont trouvées en désaccord sur deux questions clés qui sont la transition énergétique et l’avenir de l’industrie automobile européenne. La querelle qui a éclaté commencera à être discutée lors du sommet de l’Union européenne qui aura lieu le jeudi 23 mars. Ces deux grandes économies de l’UE ont nourri une divergence de position sur les moteurs à combustion et l’énergie nucléaire de sorte qu’il y a un risque que cette situation affecte leur collaboration dans la construction d’une économie verte.
La France a été contrariée par l’Allemagne qui a bloqué la signature d’un accord qui interdirait la production de nouvelles voitures à combustibles fossiles à partir de 2035. L’interdiction des nouvelles voitures à moteurs à combustion fossile s’inscrit dans le cadre du plan ambitieux de Bruxelles, visant à devenir une économie « climatiquement neutre » à l’horizon 2050. L’Allemagne a bloqué cet accord en raison de sa politique intérieure. Le chancelier Olaf Scholz a conduit une coalition composée de ses sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux qui ont mené la révolte contre cette interdiction. Les carburants synthétiques sont supposés remplacer les combustibles fossiles, mais la technologie n’a pas encore fait ses preuves.
Tout en étant indisposée par l’action de l’Allemagne, la France, pour sa part, est revenue sur le devant de la scène en plaidant pour l’importance de l’énergie nucléaire dans la production de technologies vertes pour l’UE. La France a émergé comme la principale critique des plans européens pour l’industrie automobile, en suggérant que l’UE se doit de reconnaître le rôle de l’énergie nucléaire dans la transition énergétique. La tension est palpable avant le sommet des dirigeants de l’UE, qui se réuniront pour discuter du soutien de l’UE à l’Ukraine et des façons de stimuler la compétitivité économique face aux questions des subventions américaines et chinoises.
Des négociations ont été engagées entre l’Allemagne et la Commission européenne pour trouver un compromis sur les moteurs à combustion et les nouveaux carburants synthétiques. Cependant, aucun accord n’a encore été conclu et les diplomates de l’UE disent qu’il pourrait y avoir une proposition distincte dans les prochains jours. L’Allemagne qui possède l’une des plus grandes industries automobiles au monde, a formé une alliance avec l’Italie qui est également un grand constructeur automobile et quelques États de l’Est de l’Europe tels que la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie.
La France a reproché à l’Allemagne d’être à l’origine de la révolte contre l’interdiction des nouvelles voitures à moteur essence ou diesel en mars. Pour la France, l’énergie nucléaire doit être un élément clé de la production de technologies vertes pour l’UE, mais l’Allemagne n’est pas d’accord. La Commission européenne a lancé de nouveaux plans qui visent à stimuler la production de technologies vertes en Europe en veillant à ce que le processus d’obtention de permis soit plus rapide et que les projets bénéficient d’un meilleur accès au financement. Pour la France, l’énergie nucléaire est indispensable pour atteindre les objectifs de la transition énergétique.
Le gouvernement français prévoit de discuter de l’avenir de l’énergie nucléaire pendant le sommet et le président français, Emmanuel Macron, rencontrera le chancelier allemand Olaf Scholz en tête-à-tête pour discuter de cette question. Bien que les deux parties soient restées optimistes quant à l’issue du sommet, compte tenu des dissensions existantes, l’issue demeure incertaine. Néanmoins, cela montre une fracture dans la relation historique de ces deux grandes économies de l’UE.
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