La Nouvelle-Zélande met en place un visa pour nomades numériques afin d’attirer des travailleurs à distance et relancer son économie en difficulté. Ce programme, qui permet à des professionnels qualifiés de séjourner temporairement tout en travaillant pour des employeurs étrangers, vise à stimuler le secteur touristique et à moderniser les infrastructures. Cependant, des défis économiques persistent, notamment un coût de la vie élevé et des préoccupations sur la durabilité des emplois créés.
La Nouvelle-Zélande et le Visa pour Nomades Numériques
La Nouvelle-Zélande aspire à devenir un modèle à suivre en adoptant des programmes de visa destinés aux nomades numériques. Ce mouvement vise à attirer des individus désireux de découvrir le pays tout en poursuivant leur travail à distance. Des règles assouplies permettront à ces travailleurs de s’installer temporairement, profitant de la beauté néo-zélandaise tout en restant productifs.
Les Opportunités et Défis Économiques
Plus de 50 pays, dont le Portugal, l’Estonie et la Thaïlande, ont déjà mis en place des initiatives similaires. La ministre néo-zélandaise de la croissance économique, Nicola Willis, a récemment annoncé des modifications au visa de visite, permettant aux travailleurs étrangers de rester et de travailler à distance, tant que leur employeur est basé à l’étranger. Les citoyens d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse peuvent désormais profiter de 90 jours de séjour en Nouvelle-Zélande tout en travaillant, à condition que leurs revenus proviennent de l’extérieur.
Willis a souligné que ces nomades numériques, souvent des professionnels qualifiés, ne viendront pas rivaliser avec le marché de l’emploi local. Ils apportent avec eux une expertise précieuse, notamment dans le secteur technologique. Cependant, le coût de la vie en Nouvelle-Zélande est supérieur à celui de destinations comme l’Indonésie, avec des dépenses mensuelles pouvant atteindre entre 4000 et 5000 dollars néo-zélandais, soit environ 2170 à 2700 euros.
Cette initiative pourrait s’avérer cruciale pour relancer l’économie néo-zélandaise, actuellement en récession. Le secteur du tourisme, qui avant la pandémie contribuait à hauteur de 22 milliards d’euros, peine à se rétablir, avec une contribution de 20,4 milliards d’euros en 2023. Les défis économiques sont nombreux, avec une inflation élevée et un taux de chômage en hausse.
Oliver Hartwich, un expert économique, reste optimiste quant à l’impact potentiel de ce visa sur l’économie. Il espère que cela pourrait ouvrir la voie à des réformes plus larges, telles que la modernisation des infrastructures et des procédures administratives. Toutefois, certains spécialistes avertissent que le tourisme peut générer des emplois précaires et peu rémunérateurs, ce qui soulève des questions sur la durabilité de ce modèle économique.
Afin de garantir le succès de cette initiative, il est essentiel que le gouvernement néo-zélandais agisse rapidement pour surmonter les obstacles potentiels, notamment les préoccupations liées à l’infrastructure et à la fiscalité. La réussite de ce projet dépendra de la volonté collective de dépasser une mentalité de scepticisme qui pourrait freiner la relance économique du pays.