L’Iran met en garde la France contre les caricatures « insultantes » de l’ayatollah à Charlie Hebdo


Paris a choisi « la mauvaise voie » en autorisant la publication de caricatures « insultantes » du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dans l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Mercredi.

« L’acte injurieux et indécent d’une publication française en publiant des caricatures contre l’autorité religieuse et politique n’ira pas sans une réponse décisive et efficace », a tweeté Amir-Abdollahian.

« Nous ne permettrons pas au gouvernement français d’aller au-delà de toutes les limites », a-t-il écrit, ajoutant : « Ils ont définitivement choisi la mauvaise voie ».

Mercredi, Charlie Hebdo a publié des dizaines de caricatures montrant Khamenei lapidé par des femmes nues ou pendu par les cheveux de femmes non voilées.

Les dessins ont été sélectionnés dans le cadre d’un concours lancé par la publication française le mois dernier, qui appelait les dessinateurs de presse à envoyer leur « caricature la plus drôle et la plus méchante d’Ali Khamenei ».

Ils se veulent un hommage aux Iraniennes qui sont descendues dans la rue dans tout le pays depuis septembre dernier, après la mort en garde à vue d’une femme de 22 ans, Mahsa Amini, a indiqué mardi le directeur de la publication de Charlie Hebdo à la radio française.

« La caricature est quelque chose qui fait presque partie d’une arme politique utilisée par les mollahs, donc nous l’avons utilisée aussi, contre eux », a expliqué le dessinateur Laurent Sourisseau, qui s’appelle « Riss ».

Le magazine a reçu « plus de 300 caricatures » du « partout dans le monde », dont certaines de dessinateurs iraniens et de réfugiés, a déclaré Riss.

La date de publication des dessins tombe également la semaine de l’anniversaire des attentats de janvier 2015 à la rédaction parisienne de Charlie Hebdo, au cours desquels 12 personnes ont trouvé la mort. Le journal avait été ciblé pour avoir publié des caricatures controversées du prophète Mahomet.

Riss, comme d’autres membres de la salle de rédaction qui ont survécu à l’attaque, vit depuis lors sous protection policière.

Lorsqu’on lui a demandé s’il craignait les conséquences de la publication de ces nouvelles caricatures, il a défendu le « droit de dessiner ce que nous voulons » et a déclaré qu’elles « n’étaient pas un blasphème ».

« Cela pourrait ne pas leur plaire [the Iranian regime]mais cela n’a pas d’importance.

Christian Oliver et Louis Westendarp ont contribué au reportage.





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