L’OMC soutient l’UE dans la bataille des frites surgelées avec la Colombie


Un panel de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a condamné les droits de douane imposés par la Colombie sur les importations de frites surgelées, se rangeant du côté de l’UE – mais la querelle de plusieurs années entre les deux parties à ce sujet est loin d’être terminée.

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L’OMC, qui a mis en place un groupe spécial pour résoudre ce différend commercial qui dure depuis des années, a publié un rapport lundi 10 octobre.

Le rapport a constaté que la Colombie « n’avait pas non plus inclus de preuves suffisantes de dumping, de préjudice et de lien de causalité entre les importations faisant l’objet d’un dumping et le préjudice allégué », et a également souligné plusieurs violations de l’Accord antidumping de l’OMC.

Le différend a commencé en 2018 après que la Colombie a imposé des droits de douane pouvant atteindre 8 % pour lutter contre les importations de frites surgelées bon marché en provenance de Belgique, des Pays-Bas et d’Allemagne qui auraient inondé le marché depuis la mise en œuvre d’un accord commercial entre l’UE, la Colombie, l’Équateur et le Pérou en 2013. .

Mais les États exportateurs, y compris le leader mondial des exportations de frites, ainsi que l’UE, ont porté leur cas devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), affirmant que les mesures de la Colombie sont totalement injustifiées et nuisent aux entreprises de tout le bloc.

D’un point de vue monétaire, l’UE dans son ensemble n’exporte qu’une fraction, soit 19 millions d’euros (18,43 millions de dollars), de frites surgelées vers la Colombie par an.

Pourtant, le différend revêt une importance symbolique, notamment pour la Belgique, qui prétend avoir inventé la frite « française ».

« Nous devons utiliser tous les moyens à notre disposition pour supprimer les restrictions commerciales qui affectent les entreprises européennes, grandes et petites, dans tous les secteurs de l’économie de l’UE », a déclaré le commissaire européen au commerce de l’époque, Phil Hogan, en réaction aux barrières commerciales en 2020.

Pour sa part, la Commission européenne a salué la décision de l’OMC.

« Les barrières commerciales colombiennes contre les frites surgelées belges, allemandes et néerlandaises sont contraires aux règles de l’OMC », a-t-il déclaré sur Twitter, ajoutant que de telles barrières doivent donc « doivent donc être supprimées ».

« Le commerce des frites sera désormais beaucoup plus facile », a ajouté l’exécutif de l’UE.

La bataille entre le créateur autoproclamé des « frites » et le producteur de pommes de terre est loin d’être terminée, ce qui signifie que les droits actuels resteront en place jusqu’à ce que l’OMC rende sa décision finale.

En effet, la Colombie n’est pas prête à accepter la décision sans combattre, en lançant une procédure d’appel.

L’appel doit être tranché dans les 90 jours à moins que les parties n’en conviennent autrement à la demande des arbitres d’appel.

Si les arbitres d’appel confirment que les mesures colombiennes sont discriminatoires, la Colombie sera alors contrainte de supprimer les mesures, soit immédiatement, soit dans un délai négocié avec l’UE ou fixé par l’arbitre de l’OMC.

[Edited by Nathalie Weatherald]





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