L’ONU se réunira alors que l’Ukraine et ses alliés demandent des votes pour une résolution de « paix »


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Nations Unies (États-Unis) (AFP) – L’Assemblée générale des Nations unies se réunit mercredi, deux jours avant l’anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine, Kiev et ses alliés espérant recueillir un large soutien pour une résolution appelant à une « paix juste et durable ».

Le projet de résolution, parrainé par une soixantaine de pays, doit être voté après la clôture du débat – pas prévu avant au moins jeudi.

Le texte « souligne la nécessité de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix globale, juste et durable en Ukraine, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies ».

Comme les résolutions précédentes, elle réaffirme « l’engagement de l’ONU en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine » et appelle à une cessation immédiate des hostilités.

Le texte, qui contrairement à une résolution du Conseil de sécurité ne créerait pas de loi contraignante, demande à la Russie « de retirer immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien ».

Kiev espère recueillir le soutien d’au moins autant de nations qu’en octobre, lorsque 143 pays ont voté pour une résolution condamnant l’annexion de plusieurs territoires ukrainiens par la Russie.

À cette fin, l’Ukraine a cessé de faire pression pour l’inclusion immédiate du plan de paix en 10 points du président Volodymyr Zelensky qu’il a présenté en novembre, selon des sources diplomatiques.

« Je pense que nous avons trouvé un texte qui essaie vraiment de rassembler la communauté internationale, essaie d’être le plus cohérent et le plus positif possible », a déclaré un diplomate européen.

Un an après l’invasion de l’Ukraine, ce sera aussi un message à la Russie qu' »elle ne peut pas atteindre ses objectifs par la force », a ajouté le diplomate, espérant que si Moscou « se sent isolé, à un certain moment la pression sera trop forte pour résister. »

‘Symbolique’

Le débat d’une journée sur la résolution, qui réunira une foule de ministres en visite à New York, dont le secrétaire d’État américain Antony Blinken, devrait commencer mercredi à 15h00 heure locale (2000 GMT).

Le président russe Vladimir Poutine lors de son discours national à Moscou le 21 février 2023 © Mikhaïl METZEL / SPOUTNIK/AFP

Mardi, le président russe Vladimir Poutine s’est engagé à poursuivre « systématiquement » son offensive en Ukraine, dans un discours anti-occidental rappelant la guerre froide.

Alors que certains pays du Sud expriment leur lassitude que le Nord se concentre trop sur le conflit, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a fait valoir que soutenir la paix en Ukraine « ne consiste pas en quelque sorte à choisir entre les États-Unis et la Russie », mais à « défendre la charte  » de l’ONU.

La Chine craint également de plus en plus que le conflit ne devienne incontrôlable et a indiqué qu’elle souhaitait présenter bientôt une proposition pour trouver une « solution politique » à la guerre.

La Chine et d’autres, notamment l’Inde, se sont abstenus lors de la série de votes de l’ONU sur l’Ukraine.

« Si Kiev ne parle pas de paix, il y a un risque que les pays BRICS commencent à dire que l’Ukraine est le véritable obstacle à la paix », a déclaré Richard Gowan, analyste de l’International Crisis Group, faisant référence au Brésil, à l’Inde, à la Chine et à l’Afrique du Sud.

« C’est pourquoi les Etats-Unis et l’UE tenaient à faire référence à une cessation des hostilités dans le texte de cette semaine », a-t-il déclaré à l’AFP.

Cette « cessation des hostilités » s’accompagne d’une stipulation que la Russie retire ses troupes, car un simple cessez-le-feu pourrait n’être qu’une accalmie permettant à la Russie de se regrouper, ont noté des diplomates.

Si la résolution est principalement « symbolique », a déclaré Gowan, elle aura le mérite de souligner l’isolement de la Russie, et « sape les prétentions de Poutine à diriger une grande coalition anti-occidentale ».

L’Assemblée générale a voté sur trois résolutions exprimant son opposition à l’invasion russe au cours de l’année écoulée, chacune recevant entre 140 et 143 voix pour.

Cinq pays ont systématiquement voté contre – la Russie, la Biélorussie, la Syrie, la Corée du Nord et l’Érythrée, avec moins de 40 abstentions.

Une quatrième résolution en avril visait à suspendre la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, et bien qu’elle ait réussi, elle a reçu moins de soutien.

Seuls 93 votes pour, 24 contre et 58 abstentions.



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