Le tribunal condamne deux hommes pour le viol et le meurtre de Lucia Perez, symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes en Argentine
Lucia Perez, une jeune fille de 16 ans, a été violée et tuée en 2016 à Mar del Plata, en Argentine. Son meurtre a suscité la colère et l’indignation de nombreuses personnes à travers l’Argentine, mais aussi en Amérique latine, où les violences faites aux femmes et aux filles sont monnaie courante. Cette affaire est devenue emblématique du mouvement Ni Una Menos (« Pas un de moins »), qui milite contre le fémicide et demande une action contre les violences sexistes.
Le meurtre de Perez a déclenché une vague de protestations en Argentine, mais aussi dans d’autres pays de la région. Le mouvement Ni Una Menos est né en Argentine en 2015 et s’est rapidement propagé à travers l’Amérique latine, où au moins 4 473 femmes ont été assassinées en 2021 selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
La condamnation de Matias Farias pour abus sexuels, fourniture de stupéfiants et fémicide témoigne de l’engagement du gouvernement argentin à lutter contre les violences faites aux femmes. Le tribunal a également reconnu Juan Pablo Offidani comme complice du crime et l’a condamné à huit ans de prison.
Les deux hommes étaient déjà connus des autorités avant leur condamnation pour le meurtre de Perez. En novembre 2018, ils avaient été reconnus coupables de trafic de drogue, mais les accusations de viol et de féminicide avaient été rejetées par les juges, qui avaient estimé qu’il n’était pas possible d’établir s’il y avait eu consentement.
Cette décision avait suscité l’indignation de nombreux militants et militantes féministes en Argentine et au-delà. Elle a été annulée en 2020 par une cour d’appel, qui a reproché aux juges « un manque de perspective de genre » et « une incompatibilité » avec le droit international des droits humains.
Le président argentin, Alberto Fernandez, a rendu visite à la famille de Perez lors de la Journée internationale de la femme cette année. Sur Twitter, il a appelé à la justice dans cette affaire et a critiqué le système judiciaire du pays pour son manque de perspective de genre lors du procès précédent. « Au nom de toutes les autres filles qui nous manquent également, nous n’allons pas permettre l’impunité », a déclaré Fernandez.
Marta Montero, la mère de Perez, a confié à Al Jazeera l’année dernière que l’absence de sa fille était toujours douloureuse. Mais elle a promis de continuer à se battre pour la justice, en créant une ONG qui suit les fémicides ainsi que les défenseurs des victimes. « Nous avons reçu un soutien incroyable, non seulement à Mar del Plata mais dans tout le pays. Et nous n’avons jamais cessé de nous battre. C’est très important. Non seulement que la famille n’arrête pas de se battre, mais qu’elle croit en ce pour quoi elle se bat », a-t-elle déclaré.
En conclusion, la condamnation de ces deux hommes est une étape importante pour le mouvement Ni Una Menos et pour la lutte contre les violences faites aux femmes en Amérique latine. Cependant, il reste beaucoup à faire pour que les femmes et les filles puissent vivre en sécurité et sans crainte d’être agressées ou tuées en raison de leur genre. Il est essentiel de continuer à sensibiliser les gens à ce problème et de s’engager en faveur de l’égalité des sexes et des droits des femmes.
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