Macron met en garde Scholz contre l’isolement


Au: 20/10/2022 17:59

Lors du sommet de Bruxelles, une solution européenne aux prix élevés du gaz sera également recherchée. Le président français Macron a critiqué le parcours du chancelier Scholz dans la crise énergétique et a averti que l’Allemagne ne devrait pas « s’isoler » au sein de l’UE.

Par Stephan Ueberbach, ARD Studio Bruxelles

Plafonner ou pas, telle est la question à laquelle l’Europe n’a pas encore trouvé de réponse commune. Au contraire. Même si une majorité de pays de l’UE souhaite encore freiner l’explosion des coûts de l’énergie avec un plafonnement des prix des importations de gaz. La France et l’Italie, par exemple, mais aussi l’Espagne, la Belgique et la Lituanie. Le président lituanien Gitanas Nauseda a déclaré : « Nous voulons des mesures qui font baisser les prix immédiatement. Et ce sont des plafonds. Pour les prix nationaux du gaz, pour la vente en gros et pour le gaz utilisé pour produire de l’électricité.

Cependant, le Danemark, la Bulgarie et les Pays-Bas, entre autres, s’y opposent. Ils craignent qu’un plafonnement des prix européens ne compromette la sécurité d’approvisionnement, car les pays fournisseurs pourraient alors envoyer leurs camions-citernes de gaz liquéfié là où il y a plus d’argent à gagner. « Comme tout le monde, nous voulons que les prix baissent », déclare le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, « mais pour que le gaz continue d’être fourni ».

Critique de l’attitude allemande

L’Allemagne est également sceptique et pense qu’il est plus logique que l’UE se concerte lors de l’achat de gaz afin de négocier les prix avec les fournisseurs, comme le suggère la commission d’Ursula von der Leyen pour au moins 15 % des besoins en gaz de l’Europe. Le chancelier Olaf Scholz déclare :

Et sinon c’est aussi le cas qu’il faut veiller à mettre en place ce que l’on décide de telle manière que cela fonctionne. Après tout, personne ne veut prendre des décisions là où les choses sont théoriquement bonnes après, mais il n’y a pas de gaz. Cela doit se faire ensemble.

La peur : les pays fournisseurs envoient leurs méthaniers là où on paie plus, comme en Asie. Cependant, l’attitude défensive allemande vis-à-vis du plafonnement des prix du gaz suscite des critiques dans d’autres pays. C’est aussi le cas du rejet d’un nouveau programme d’investissement financé par la dette que certaines capitales veulent faire face à la crise énergétique. Au lieu de cela – selon Berlin, mais aussi d’Autriche et des Pays-Bas – les plusieurs centaines de milliards du fonds de reconstruction Corona qui sont encore inutilisés dans les comptes bruxellois devraient d’abord être exploités.

Macron voit encore beaucoup d’accord avec Berlin

Malgré toutes les divergences d’opinions, le président français Emmanuel Macron voit toujours beaucoup d’accord avec le gouvernement fédéral et veut travailler avec Olaf Scholz, car, selon l’ajout le moins diplomatique, « ce n’est ni bon pour l’Europe ni pour l’Allemagne si vous isole-toi. »

L’Allemagne isolée ? manque de solidarité ? Un bloqueur ? Le chancelier Scholz s’y oppose fermement, ainsi que les critiques permanentes du « double boom » allemand et souligne que les 200 milliards du plan de secours énergétique sont destinés à trois ans. « Si vous convertissez cela à cette heure, alors c’est exactement la même chose que ce que fait la France, ce que fait l’Italie, ce que fait l’Espagne et de nombreux autres pays aussi, donc ça correspond assez bien », a déclaré Scholz.

Des sanctions plus sévères contre l’Iran

L’UE convient toujours que l’aide à l’Ukraine doit se poursuivre. Politiquement, financièrement, humanitairement et aussi avec des armes pour que le pays puisse se défendre contre les agresseurs russes. Le Premier ministre letton Arturs Krisjanis Karins :

La Russie ne comprend que le langage de la force. Nous devons donc, en Europe, soutenir fermement l’Ukraine afin que l’Ukraine puisse gagner la guerre contre l’agression russe.

De nouvelles sanctions plus sévères contre la Russie, réclamées avant tout par les Européens de l’Est, ne sont pas à l’ordre du jour de ce sommet. L’UE a déjà décidé de nouvelles mesures punitives contre l’Iran. L’Union européenne est convaincue que le régime des mollahs fournit à l’armée russe des drones kamikazes pour ses attaques contre des cibles civiles en Ukraine – même si les dirigeants de Téhéran prétendent le contraire.

Sommet de l’UE : coup d’envoi dans la discorde (silencieuse)…

Stephan Ueberbach, ARD Bruxelles, le 20 octobre 2022 17h04



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