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PARIS – Les récents commentaires d’Emmanuel Macron sur la réponse française en cas d’attaque nucléaire russe contre l’Ukraine ont suscité le feu des observateurs et des opposants politiques chez eux.
Lors d’un entretien avec la chaîne de télévision française France 2, le président français a déclaré mercredi que Paris n’utiliserait « évidemment » pas d’armes nucléaires en réponse à une attaque nucléaire russe contre l’Ukraine.
« La France a une doctrine nucléaire, qui se fonde sur les intérêts vitaux du pays et qui sont clairement définis. Ceux-ci ne seraient pas en jeu s’il y avait une attaque balistique nucléaire en Ukraine ou dans la région », a déclaré le président français.
Le président français a depuis été critiqué pour avoir rompu l’usage de rester vague sur le sujet de la dissuasion nucléaire, à un moment où le dirigeant russe Vladimir Poutine a proféré des menaces nucléaires.
« [Nuclear] la crédibilité de la dissuasion repose sur le fait de ne rien dire sur ce que nous aurions à faire », a déclaré l’ancien président français François Hollande sur la radio FranceInfo, ajoutant qu’il fallait « en dire le moins possible et être prêt à faire le plus possible ».
En tant que dirigeant de la seule puissance nucléaire de l’UE, les commentaires de Macron selon lesquels il ne répondrait pas à une attaque nucléaire en Ukraine « ou dans la région » ne sont pas susceptibles de rassurer les États membres de l’UE appartenant à l’OTAN tels que la Pologne, la Roumanie ou la Slovaquie. L’article 5 du traité de l’OTAN stipule que les membres doivent venir à la défense des autres membres en cas d’attaque.
Poutine a évoqué le spectre d’une guerre nucléaire dans une escalade majeure le mois dernier, menaçant d’utiliser « toutes les ressources d’armes » à sa disposition pour gagner.
Alors que les États-Unis sont restés vagues sur la manière dont ils réagiraient à une attaque nucléaire russe contre l’Ukraine, ils ont cependant clairement indiqué que la Russie ferait face à une réponse des forces conventionnelles à grande échelle.
Bruno Tertrais, directeur adjoint du groupe de réflexion Foundation for Strategic Research, a remis en cause la décision « curieuse » de Macron de préciser les limites de la doctrine nucléaire française et le moment de la déclaration.
« A mon avis, la bonne réponse aurait dû être : je ne jouerai pas à ce jeu… et de toute façon M. Poutine doit être conscient qu’il perdrait », a-t-il tweeté.
Lors de l’interview de mercredi, le président français a déclaré que moins on discutait de dissuasion « mieux c’était », mais il a ensuite précisé ce qui se passerait en cas d’attaque contre l’Ukraine. Interrogé par le journaliste de France 2 si la France s’abstiendrait de déployer des bombes nucléaires en réponse à une attaque nucléaire russe sur le sol ukrainien, Macron a répondu « évidemment ».
« Quand je l’ai entendu parler, j’ai failli tomber de ma chaise », a déclaré le député conservateur Jean-Louis Thiériot, vice-président de la commission des forces armées de l’Assemblée nationale.
« C’est une erreur politique. L’un des principes de la dissuasion nucléaire est qu’il existe une incertitude quant à ce qui est considéré comme un intérêt vital », a-t-il déclaré.
Thiériot pense que le message de Macron était peut-être destiné aux électeurs du pays, qui s’inquiètent du soutien militaire de la France à l’Ukraine et de la possibilité d’une guerre nucléaire.
Le président français n’a fait aucune déclaration sur ce que pourrait être la réponse conventionnelle de la France si la Russie utilisait des armes nucléaires. Lundi, les pays du G7 ont publié une déclaration avertissant que la Russie ferait face à de « graves conséquences » si elle le faisait.
Les commentaires risquent de saper davantage les efforts de la France pour l’autonomie stratégique et une Europe qui se défend et ne compte pas uniquement sur les États-Unis pour sa protection.
Lili Bayer et Stuart Lau ont contribué au reportage.
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