Mariage entre Honda et Nissan : Un accord monumental qui transforme l’industrie automobile

Mariage entre Honda et Nissan : Un accord monumental qui transforme l'industrie automobile

Honda envisage de relancer des discussions de fusion avec Nissan, après un précédent échec. Les experts estiment qu’une telle union pourrait créer un acteur majeur japonais face à la concurrence chinoise. Cependant, la reprise des négociations dépend de la démission du PDG de Nissan, Makoto Uchida. Les deux entreprises cherchent à renforcer leur position sur le marché des véhicules électriques, tout en explorant des économies d’échelle. Des mouvements similaires pourraient également se produire dans l’industrie automobile allemande.

Honda et Nissan : Retour aux Négociations de Fusion

Honda a récemment exprimé sa volonté de reprendre les discussions de fusion avec Nissan, une nouvelle qui ne surprend pas l’expert automobile Frank Schwope. Il souligne que la création d’un deuxième grand acteur japonais pour rivaliser avec les entreprises chinoises est bénéfique non seulement pour les deux sociétés, mais également pour l’ensemble du secteur automobile japonais.

Les rumeurs de fusion entre Honda et Nissan ont émergé en décembre, lorsque les deux géants ont annoncé qu’ils exploreraient une fusion d’une valeur estimée à 60 milliards de dollars. Cette union aurait propulsé Honda et Nissan au rang de quatrième plus grand constructeur automobile mondial, derrière Toyota, Volkswagen et Hyundai. Cependant, après des discussions prolongées, l’accord initial, qui devait être finalisé fin janvier, a échoué. Schwope indique que la cessation des négociations a été plus surprenante que leur reprise actuelle, ajoutant que le désaccord principal était lié à la volonté de Honda de transformer Nissan en filiale, ce qui contredisait l’idée d’une fusion équilibrée.

Les Défis de Nissan et les Perspectives de Fusion

Selon des sources proches du dossier, Honda a conditionné la reprise des négociations à la démission de Makoto Uchida, le PDG de Nissan. Schwope estime qu’Uchida, perçu comme un partenaire de fusion puissant, pourrait avoir des intérêts personnels qui ne s’alignent pas avec ceux de Honda. Bien que Uchida envisage de rester en poste jusqu’en 2026, il fait face à une pression croissante du conseil d’administration et de Renault, ce qui pourrait accélérer son départ.

Nissan se restructure actuellement, avec la réduction de 9000 postes sur 134 000 employés et une réduction de 20 % de sa capacité de production. Ces défis rendent l’entreprise plus séduisante pour une acquisition par Honda, qui pourrait envisager d’acquérir Nissan à un coût réduit, alors que la société se détache de l’influence de Renault. Avec une valorisation boursière d’environ 10 milliards de dollars, Nissan pourrait potentiellement être fusionné avec Honda, créant ainsi une entreprise valorisée à 54 milliards de dollars, produisant 7,4 millions de véhicules par an.

Les deux constructeurs visent également à renforcer leur position sur le marché des véhicules électriques, où ils sont confrontés à la concurrence de Tesla et des fabricants chinois. En unissant leurs efforts, ils pourraient réaliser des économies sur la recherche et le développement, tout en rationalisant les achats pour former une entité plus efficace.

Parallèlement, des mouvements dans le secteur automobile allemand pourraient également mener à des fusions et acquisitions. Actuellement, Continental envisage de se scinder, tandis que ZF pourrait se séparer de sa division de propulsion. Schwope observe que la pression croissante de la concurrence chinoise et l’évolution vers l’électromobilité rendent ces mouvements inévitables. Alors que Volkswagen est déjà un acteur majeur, une séparation de sa division poids lourds Traton pourrait être plus judicieuse. En revanche, BMW semble moins vulnérable aux acquisitions, grâce à ses actionnaires majoritaires.

La situation est plus délicate pour Mercedes-Benz, qui possède également des actionnaires chinois. Schwope avertit qu’une augmentation de la propriété chinoise dans la société serait politiquement problématique, voire irréaliste.