Merkel dévoile ses mémoires : entre fierté et absence d’autocritique

Merkel dévoile ses mémoires : entre fierté et absence d'autocritique

Angela Merkel a présenté son autobiographie sans révéler de scandales, affirmant qu’elle préfère ne pas « déballer ». Bien qu’elle ait reconnu des lacunes dans sa politique climatique et numérique, elle défend ses actions lors de la crise des réfugiés et la situation en Ukraine. Son livre, qualifié de « bijou », retrace son parcours politique, sans amitié avec Friedrich Merz, mais avec des vœux de succès pour lui. Après 16 ans de pouvoir, elle affirme qu’il est temps de passer à autre chose.

Angela Merkel : Révélations et réflexions lors de la présentation de ses mémoires

Lors de la présentation de son autobiographie, l’ancienne chancelière Angela Merkel a déclaré : « Je pourrais maintenant déballer ». Cependant, elle a choisi de ne pas le faire. Son livre, bien que rempli de réflexions, manque de sensations fortes et son autocritique est plutôt limitée.

Vêtue de son classique pantalon noir et d’un blazer à quatre boutons, Merkel a pris la scène au Deutsches Theater de Berlin. En face d’Anne Will, elle a répondu à diverses questions, mais ceux qui espéraient une interview politique incisive ont été déçus. De même, ceux qui attendaient des révélations surprenantes n’ont pas trouvé leur compte.

« Imaginez que je publie des sensations », a-t-elle commenté. « On dirait : elle nous a menti tout le temps. » De ce fait, il n’y a pas de scandales à attendre, ni dans son livre ni lors de cette présentation.

L’absence d’autocritique significative

Lorsque Anne Will lui a demandé si elle avait commis des erreurs, Merkel a nié à plusieurs reprises. Pour elle, il n’y a eu aucune erreur dans la gestion de la crise ukrainienne ou dans sa politique d’accueil des réfugiés. Elle défend avec conviction ses décisions, en évoquant les émotions qui l’ont habitée lors de l’accueil des réfugiés en 2015.

Cependant, elle admet qu’elle aurait pu faire davantage dans le domaine de la politique climatique et de la numérisation. « Pour la modernisation du pays, j’aurais pu faire plus », a-t-elle reconnu. Mais est-ce que cela aurait réellement un impact ? Merkel semble en douter. Elle critique également le SPD et les Verts, les tenant en partie responsables de l’état de la Bundeswehr et de leur opposition à sa politique d’asile.

En ce qui concerne la situation en Ukraine, le retour sur son mandat de chancelière est plutôt critique.

Un livre qualifié de ‘bijou’

« Je pourrais maintenant déballer », a-t-elle plaisanté en riant avec le public, « mais je remballe aussi vite. Ça ne sert à rien. » Aucun scoop sensationnel n’est attendu ce soir-là. Angela Merkel reste fidèle à elle-même, manifestement en paix et satisfaite de son livre, qu’elle décrit comme un « bijou ».

Son ouvrage de 740 pages explore en profondeur son parcours politique, sa vie en RDA, son ascension au sein de la CDU, et elle évoque brièvement Friedrich Merz. Bien qu’elle n’ait pas de lien amical avec lui, elle admet qu’il pourrait devenir chancelier, affirmant : « Oui » lorsqu’on lui demande si elle lui souhaite du succès.

Pendant deux heures, Merkel a répondu aux questions tout en lisant des extraits de son livre. Bien qu’elle ait laissé la politique derrière elle, Angela Merkel reste une figure politique incontournable, mais elle déclare fermement : « assez c’était assez » après 16 ans de leadership.