Friedrich Merz, potentiel chancelier allemand, affiche un optimisme mesuré concernant le vote sur le paquet de dettes au Bundestag, malgré des dissidences au sein de la CDU. Mario Czaja et Jens Koeppen expriment des réserves, risquant de compliquer l’approbation. Bien que l’Union, le SPD et les Verts disposent d’une majorité, les récents revers électoraux créent des incertitudes. Parallèlement, l’opposition, dont l’AfD, conteste le processus, déposant des recours devant la Cour constitutionnelle.
Friedrich Merz Optimiste Malgré les Défis
Le potentiel nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, a exprimé un optimisme prudent ce dimanche soir. Interrogé sur la possibilité que le paquet de dettes, négocié par l’Union, le SPD et les Verts, obtienne la majorité des deux tiers requise au Bundestag lors du vote de mardi prochain, il a déclaré : « Ce sera serré, mais cela ira. » Il a également souligné qu’il reste encore un travail de persuasion à réaliser au sein des trois factions, dans une interview accordée à l’ARD.
Dissidence au Sein de la CDU
Ce week-end, Merz a enregistré le premier dissident dans ses propres rangs. Mario Czaja, ancien secrétaire général de la CDU, a annoncé dans une interview avec le portail « The Pioneer » qu’il voterait contre les plans de son parti au Bundestag. Il a justifié sa décision en déclarant que le paquet de dettes n’est « pas équitable pour les générations ». Czaja a également critiqué ce projet comme étant une trahison des promesses électorales de l’Union, mettant en garde contre une perte de confiance envers le centre démocratique. Selon lui, de nombreux membres de la CDU/CSU abordent cette question avec des appréhensions.
Czaja n’est pas le seul à exprimer de telles réserves. Le député CDU, Jens Koeppen, a également annoncé son intention de s’abstenir lors des débats sur le paquet de dettes. Pour eux deux, il est probable que ce soit leur dernier vote au Bundestag : Czaja a perdu son siège à Berlin au profit de l’AfD, tandis que Koeppen ne s’est pas représenté lors des élections de février.
Ces dissidences soulignent un problème fondamental dans le processus visant à faire passer rapidement les modifications constitutionnelles nécessaires au paquet de dettes. Étant donné que des députés comme Czaja et Koeppen ne font pas partie du nouveau Bundestag, ils n’ont pas à craindre de répercussions sur leurs carrières s’ils s’opposent à leur faction. Cela pourrait engendrer plus d’incertitude lors du vote.
Bien que les factions de l’Union, du SPD et des Verts détiennent 32 voix de plus que nécessaire pour modifier la constitution, les récents pertes de sièges par les sociaux-démocrates et les Verts, qui ont respectivement perdu 86 et 33 sièges, compliquent les choses. Cette majorité, qui semblait confortable, pourrait rapidement disparaître. Les partis devraient se réunir lundi pour influencer leurs députés avant le vote.
Recours Juridiques et Opposition Active
En parallèle, plusieurs politiciens de l’opposition cherchent à empêcher le vote. L’AfD et la députée sans parti Joana Cotar ont déposé des demandes d’urgence auprès de la Cour constitutionnelle fédérale. L’AfD soutient que la commission des finances du Bundestag n’a pas permis d’audition d’experts, bien que celle-ci ait approuvé le paquet de dettes, incluant des modifications convenues avec les Verts. Cotar a également fait part de son mécontentement, arguant qu’elle n’a pas eu suffisamment de temps pour examiner le projet modifié.
Trois députés du FDP ont également annoncé leur opposition au vote. Florian Toncar, membre du FDP, a justifié cette position en déclarant que des modifications significatives avaient été présentées seulement trois jours avant le vote final, rendant impossible une discussion sérieuse dans un délai aussi court. Cependant, des demandes similaires avaient déjà été rejetées par le tribunal la semaine précédente.