Mette Henriette : Drifting review – les pas délicats du trio de chambre | Musique


Ja saxophoniste norvégienne Mette Henriette semble être devenue l’artiste par excellence d’ECM Records. Son deuxième album présente toutes les caractéristiques du label de Manfred Eicher : une musique acoustique à faible volume magnifiquement enregistrée située à égale distance du jazz, du folk et de la composition contemporaine, sans rien d’aussi vulgaire qu’une batterie pour souiller les propriétés sonores délicates de chaque instrument.

La dérive de Mette Henriette.
L’artwork de Drifting

Les débuts d’Henriette en 2015 flirtaient avec un mini orchestre sur certains morceaux mais cette suite tant attendue se concentre sur un petit trio de chambre, qui semble convenir à son style. Sur 15 titres courts, elle est rejointe par le pianiste suédois Johan Lindvall et l’extraordinaire violoncelliste australienne Judith Hamann.

Parfois, tous les trois prennent un grand plaisir à négocier des changements d’accords labyrinthiques : sur la chanson titre, Drifting, et Indrifting You, ils modulent une tierce majeure toutes les quelques mesures, ressemblant à une version délicieusement lente de Giant Steps de John Coltrane jouée à l’envers. Mais d’autres fois, ils s’attardent sur un seul accord – ou même une seule note – pendant toute une chanson, taquinant des textures inhabituelles.

Oversoar et A-Choo voient Henriette et Hamann jouer des drones somnolents à des intervalles impairs autour de riffs de piano simples et statiques, convergeant finalement pour jouer à l’unisson, lorsqu’ils sonnent comme une voix de synthé analogique particulièrement épaisse. Sur Oº et Solsnu, les deux jouent simplement des effets de texture – une anche sifflante et crépitante de saxophone ténor et un violoncelle grinçant se combinant pour créer le son de la banquise arctique craquant sous la pression. Sur Cadat, les trois instruments convergent pour sonner comme un steelpan caribéen ; sur Across the Floor, Henriette flotte et grogne sur une douce pulsation de piano. Le meilleur de tous pourrait être I Villvind, où une figure de piano répétée et dégringolante est accompagnée par Henriette qui panique de la manière la plus douce et la plus ECM imaginable.

Aussi sorti ce mois-ci

Seb Rochford est surtout connu en tant que batteur pour des dizaines de projets jazz, soul et punk, mais ses débuts en tant que leader pour ECM, A Short Diary, le voient composer huit délicates méditations ressemblant à des hymnes sur la mort de son père, interprétées par le pianiste Kit Downes et parfois augmenté par la percussion sensible de Rochford. Pacific Walker (Orphanology/Bluesanct) est un album éponyme de Michael Tapscott et Isaac Edwards du groupe d’ambiance psychédélique Odawas, un mélange plutôt heureux de guitare acoustique clawhammer, de drones méditatifs et d’enregistrements de terrain bucoliques. The Descending Spirals of Time (Orphanology/Bluesanct) est une suite merveilleusement désorientante de quatre longs morceaux de l’artiste new-yorkais Florian Ayala-Fauna, alias incertainmariant électronique industrielle, enregistrements de terrain, chants grégoriens et sons ambiants manipulés pour créer une œuvre d’art sonore hautement immersive.



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