Mike Jeffries a transformé Abercrombie & Fitch en icône du début des années 2000, mais il est désormais confronté à des accusations d’agression sexuelle.

Mike Jeffries a transformé Abercrombie & Fitch en icône du début des années 2000, mais il est désormais confronté à des accusations d'agression sexuelle.

Mike Jeffries, l’ancien CEO d’Abercrombie & Fitch, autrefois symbole de la mode jeune et cool, est désormais confronté à des accusations graves de crimes sexuels. Des allégations de trafic sexuel impliquant des mannequins masculins ont émergé, reliant ses actions à une série de scandales qui entourent la marque depuis les années 2000. Malgré un succès initial, la réputation d’Abercrombie s’est détériorée, menant à des boycotts et à des plaintes légales. Jeffries, aujourd’hui âgé de 80 ans, doit comparaître en justice.

Il fut un temps où Mike Jeffries incarnait le style et la popularité en tant que PDG d’Abercrombie & Fitch, faisant de la marque l’une des plus prisées par les adolescents au début des années 2000. Les files d’attente devant les magasins étaient légion, et de nombreux jeunes aspiraient à se photographier aux côtés des mannequins qui représentaient cette image de cool attitude. Abercrombie était synonyme de statut social et d’appartenance pour toute une génération.

Cependant, ce temps de gloire semble appartenir au passé. Plus d’une décennie après son apogée, Mike Jeffries fait face à une crise majeure. Récemment arrêté chez lui en Floride, il est accusé de crimes sexuels graves par un procureur du district de Brooklyn, en compagnie de son partenaire britannique, Matthew Smith. Ensemble, ils seraient impliqués dans l’exploitation sexuelle de mannequins masculins au fil des ans.

L’ascension d’Abercrombie & Fitch

Jeffries a propulsé Abercrombie & Fitch vers de nouveaux sommets. Son approche audacieuse et sa vision distincte ont permis à la marque de se réinventer. Née en 1892, Abercrombie avait traversé des difficultés financières avant que Jeffries ne prenne les rênes en 1992, après que l’entreprise ait fait faillite. Avec le soutien de Les Wexner, un magnat du commerce de détail, Jeffries a redéfini la marque, en la transformant en un symbole de mode américain.

Une nouvelle identité : sexy et exclusive

Jeffries a mis en place une stratégie audacieuse fondée sur une image de simplicité et de style, tout en faisant appel à une esthétique inspirée des universités américaines, rehaussée d’un savant mélange de sex-appeal. Cette approche a aligné la marque sur des références telles que Calvin Klein, mais à des prix plus accessibles. Il a compris que pour qu’une marque de mode réussisse, elle devait susciter un sentiment d’appartenance et d’exclusivité.

Cependant, cette exclusivité avait aussi un revers : l’exclusion. Mike Jeffries a clairement fait savoir que son image de la marque ne laissait pas de place aux formes plus grandes ou aux standards de beauté diversifiés. Pour lui, l’idéal de « cool » était lié à un certain physique et à des valeurs spécifiques.

Une culture d’exclusion révélée

Dans une interview en 2006, Jeffries a exposé sans détour sa vision : « Nous voulons les enfants cool, les all-american attractifs avec une super attitude. » Cet alignement sur des normes restrictives a non seulement influencé les clients potentiels, mais a également affecté le recrutement au sein de l’entreprise. Des documents internes ont montré que des jugements basés sur l’apparence ont conduit à des biais inacceptables dans le processus d’embauche.

Des employés d’origine immigrante ont même porté plainte contre la société, affirmant qu’ils avaient subi des discriminations basées sur leur apparence. Cette affaire s’est réglée à l’amiable, entraînant des paiements de plusieurs millions de dollars à la plaignants.

Des boycotts et un changement de cap

Les scandales n’ont pas immédiatement affecté l’image de la marque, qui a enregistré un chiffre d’affaires record de 4,5 milliards de dollars en 2012. Pourtant, un tournant est survenu en 2013 avec la résurgence des déclarations de Jeffries, entraînant des sentiments de boycott. Cette année-là, il a été désigné « pire homme d’affaires » et a perdu le contrôle de la marque, démissionnant finalement en 2014 alors qu’Abercrombie & Fitch subissait une baisse continue de ses revenus.

Les problèmes ont continué après son départ, avec des plaintes de discrimination qui ont atteint la Cour suprême, où une victime a obtenu gain de cause contre la société.

Les révélations sur le passé de Jeffries

Après son retrait du front de la scène, la plus sombre des révélations a surgi concernant le traitement des mannequins sous sa direction. Selon des enquêtes récentes, plusieurs jeunes hommes auraient subi des abus physiques et sexuels lors de leur exploitation sous Jeffries. Ces mannequins, soigneusement sélectionnés pour correspond