Une pratique de financement électoral, appelée « fonds de poche », remonte à des décennies aux États-Unis. Elon Musk, lors de son soutien à Trump en Pennsylvanie, a présenté un chèque de 1 million de dollars pour attirer l’attention sur la dette nationale croissante. Alors que la dette mondiale atteint des sommets, les États-Unis et le Royaume-Uni doivent réagir. Parallèlement, les tensions géopolitiques et les discussions sur des alternatives au dollar prennent de l’ampleur, notamment lors des récentes rencontres des BRICS.
Dans le paysage électoral américain, une pratique intrigante connue sous le nom de « fonds de poche » existe depuis longtemps. Ces fonds légaux sont distribués aux responsables de partis pour encourager la mobilisation des électeurs.
Cette méthode a gagné en notoriété lors de la campagne primaire de John F. Kennedy en Virginie-Occidentale en 1960, où son père, Joe Kennedy, a orchestré la livraison de valises d’argent aux électeurs dans cet État parmi les plus défavorisés.
En campagne électorale en Pennsylvanie pour le scrutin du 5 novembre, le milliardaire Elon Musk a proposé une version inattendue de cette tradition. Le fondateur de Tesla, SpaceX, et X a exhibé un chèque de 1 million de dollars devant une foule de 1 500 fervents partisans de Trump, en offrant le chèque à un chanceux tiré au sort.
Musk soutient le candidat républicain avec un message axé sur la réduction des dépenses publiques. Ce sujet, peu abordé à l’approche du premier budget du Parti travailliste, se concentre principalement sur des augmentations d’impôts.
Fort de son expérience sur la plateforme X, anciennement Twitter, Musk, qui a acquis le site pour 44 milliards de dollars en 2024, a réduit le personnel de 80 %, remplaçant de nombreux employés par de l’intelligence artificielle.
Lors de son discours en Pennsylvanie, Musk a évoqué la création d’un nouveau « Département de l’Efficacité » si Trump est élu, bien qu’il soit peu probable qu’il prenne lui-même ce poste en raison de nombreux conflits d’intérêts potentiels.
Une Dette Mondiale Alarmante
Musk semble sur la bonne voie alors que le Fonds monétaire international, lors de sa réunion annuelle à Washington cette semaine, a mis en avant la colossal dette mondiale de 100 trillions de dollars comme une préoccupation majeure.
Les États-Unis et le Royaume-Uni sont identifiés comme des nations devant agir rapidement pour restaurer l’équilibre de leurs finances publiques. Dans le passé, les campagnes électorales américaines ont souvent été marquées par des débats sur le niveau élevé de dépenses publiques et d’endettement, mais lors de l’élection actuelle, Musk est le seul à exploiter ce thème.
Les données du Bureau du budget du Congrès américain révèlent que la dette nationale, qui était en moyenne de 48,3 % du PIB au cours des cinquante dernières années, devrait atteindre 122,4 % d’ici 2034. Les candidats à la présidence proposent des plans qui risquent d’exacerber la situation d’endettement du pays, avec des estimations que les politiques de Trump et de la candidate démocrate Kamala Harris pourraient ajouter respectivement 7,5 trillions et 3,5 trillions de dollars à la dette dans la prochaine décennie.
Ces chiffres alarmants sont en grande partie dus à un refus de réduire les dépenses en sécurité sociale et en programmes médicaux soutenus par l’État. Musk, en revanche, pense qu’il peut proposer une solution plus efficace grâce à l’IA.
Les Enjeux Géopolitiques et Économiques
La montée de la dette américaine contribue également à la résurgence de l’or, qui a récemment atteint un sommet historique de 2 740 dollars l’once. En parallèle, les rendements des obligations américaines à dix ans ont chuté à 4,1 %, attirant l’attention des investisseurs.
Les marchés expriment également leurs inquiétudes face à la montée des tensions géopolitiques, un sujet qui sera au cœur des discussions à Washington lors des sessions du FMI et de la Banque mondiale.
Parallèlement, les BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – se réunissent à Kazan, en Russie, avec des perspectives divergentes par rapport aux démocraties occidentales. Ce groupe, autrefois perçu comme un acteur clé de la croissance mondiale, s’oppose de plus en plus au soutien des États-Unis à Israël et aux financements alloués à l’Ukraine face à l’agression russe.
En réponse à cette situation, la Grande-Bretagne a décidé de libérer 2,26 milliards de livres d’intérêts provenant d’actifs russes gelés pour soutenir l’Ukraine, dans le cadre d’un programme européen plus large de 50 milliards de dollars.
Le sommet, soutenu par la Russie, qui voit la participation du président chinois Xi Jinping et du Premier ministre indien Narendra Modi, vise à explorer des alternatives au dollar en tant que monnaie de réserve mondiale. Qui serait intéressé par des roubles?
Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, s’apprête à faire face à des questions au FMI concernant la lenteur de la Banque à réduire son taux d’intérêt, actuellement fixé à 5 %. Peut-être que la Banque devrait prêter attention aux prévisions de Goldman Sachs, qui anticipe une baisse à 2,75 % d’ici l’année prochaine. Il est temps d’agir.