Richard Matheson, figure emblématique de la littérature d’horreur, est connu pour ses récits captivants, dont la nouvelle « Button, Button ». Cette histoire explore un dilemme moral autour de la tentation de la richesse, entraînant des conséquences tragiques. Plusieurs adaptations ont suivi, notamment des versions audio et télévisées, chacune offrant une perspective unique sur le thème. Le film « The Box », inspiré de sa nouvelle, intensifie la tension psychologique, tout en proposant une relecture moderne des choix déchirants des personnages.
Bien que de nombreuses créations de Richard Matheson aient trouvé leur place à la télévision, cet auteur demeure une figure emblématique du genre. Des créatures post-apocalyptiques aux gremlins dans un avion, Matheson a produit une multitude d’histoires fascinantes qui ont inspiré de nombreux écrivains, y compris le célèbre Stephen King. Ce dernier a déclaré à propos de Matheson : « [Il] a enflammé mon imagination en plaçant ses horreurs non pas dans des châteaux européens ou des univers lovecraftiens, mais dans des décors américains auxquels je pouvais m’identifier. » Parmi ses œuvres, la nouvelle « Button, Button » se distingue par son accessibilité. En effet, le désir de richesse immédiate, même lorsqu’il est assorti de conditions, est universel. Matheson a habilement intégré ce désir dans un dilemme moral singulier — une offre qui semble trop belle pour être vraie, mais qui entraîne des conséquences tragiques.
Une Adaptation Étrange et Captivante
La nouvelle troublante de Matheson a donné lieu à plusieurs adaptations, bien que « Button, Button » partage des similitudes avec « The Monkey’s Paw » de W. W. Jacobs. Toutefois, contrairement à l’histoire de Jacobs, la proposition de richesses chez Matheson est révélée dès le début, avec une approche directe, bien que parfois ambiguë. Dans le court-métrage de 1970, les personnages principaux, Norma et Arthur Lewis, reçoivent une boîte mystérieuse accompagnée d’un message annonçant l’arrivée de M. Steward. À son arrivée, Norma découvre que la boîte contient un bouton qui, une fois pressé, accorde une somme d’argent considérable à l’activateur, mais au prix de la vie d’un inconnu. Après avoir réfléchi à ce dilemme avec son mari, Norma cède finalement à sa curiosité.
Les Conséquences du Choix de Norma
Comme prévu, le choix de Norma entraîne la mort d’une personne peu après qu’elle a appuyé sur le bouton. Cependant, le retournement de situation rend l’histoire de Matheson particulièrement mémorable : la victime s’avère être son mari, Arthur. Après avoir exprimé son choc à M. Steward, celui-ci lui rétorque : « Pensez-vous vraiment que vous connaissiez votre mari ? » Cette conclusion karmique accentue l’impact de « Button, Button », tandis que les adaptations suivantes s’éloignent parfois de l’œuvre originale, soit par manque de fidélité, soit par des interprétations radicalement différentes.
La première adaptation médiatique de « Button, Button » a été « The Chinaman Button », un épisode de 1974 de CBS Radio Mystery Theater. Dans cette version écrite par Henry Slesar, l’élément surnaturel est absent ; deux hommes ordinaires font un pari sur la probabilité que Walter, un autre homme, appuie sur le bouton. L’orchestrateur, Phil, finit par influencer la décision de Walter, qui, après une annonce de grossesse de sa femme, cède à la tentation. La manipulation se retourne alors contre Phil, qui est tué par Walter pour ne pas avoir à partager leur récompense, ignorant les conséquences fatales de son choix.
« Button, Button » a été publié pour la première fois dans Playboy Magazine, suivi de près par une adaptation dans The Twilight Zone en 1986. Matheson, insatisfait de l’épisode, a utilisé le pseudonyme Logan Swanson pour se créditer. Dans cette version, Norma et Arthur survivent à leur rencontre avec M. Steward, ce qui, bien qu’apparemment moins saisissant, soulève des questions sur leur destin futur dans le dilemme du bouton.
Matheson a révélé que l’idée de « Button, Button » est née d’une discussion avec sa femme, Ruth Ann, sur un dilemme éthique : marcher nu sur Broadway pour la paix mondiale. Matheson a noté que son récit impliquait également un sacrifice de dignité humaine pour un but spécifique, bien que moins ambitieux que la paix mondiale. Cette inspiration a également influencé l’adaptation cinématographique la plus commerciale de son œuvre, The Box. Contrairement à l’adaptation de The Twilight Zone, Matheson n’a pas écrit le scénario ; le réalisateur de Donnie Darko, Richard Kelly, a utilisé « Button, Button » comme base pour sa propre histoire centrée sur un couple confronté à un choix déchirant.
Influencé par les thrillers psychologiques des années 1970, le film de Kelly a intensifié la tension entre les personnages, en jouant sur leurs doutes et en créant un climat de méfiance. En plaçant Cameron Diaz et James Marsden dans un contexte moins cynique, leurs versions de Norma et Arthur sont rendues moins vulnérables, ajoutant une nouvelle dimension à ce récit déjà captivant.