Les récents résultats de Nestlé, suite à la chute de près de 40 % de la valeur de ses actions, soulèvent des préoccupations parmi les investisseurs. Le nouveau PDG, Laurent Freixe, propose des ajustements progressifs plutôt que des changements radicaux, suscitant un scepticisme. Malgré cela, Nestlé détient un potentiel de croissance via des marques populaires dans les marchés émergents. La direction actuelle appelle à la patience, avec l’espoir d’améliorations significatives dans un délai d’un à deux ans.
Les récents développements chez Nestlé suscitent un intérêt particulier auprès des Suissesses et des Suisses. En tant que leader mondial dans le secteur alimentaire, l’action de Nestlé représente un élément clé à la bourse et constitue une part importante des portefeuilles de nombreuses caisses de pension. La chute de près de 40 % de la valeur de ses actions au cours des trois dernières années ne peut être ignorée.
Les stratégies de redressement dévoilées par le nouveau PDG de Nestlé, Laurent Freixe, lors de la journée des investisseurs à Vevey, semblent décevantes à première vue. Freixe n’a pas annoncé de changements radicaux, préférant des ajustements progressifs. Les investisseurs, pour l’instant, demeurent sceptiques face à cette approche, comme en témoigne la poursuite de la baisse du prix de l’action après cette annonce.
Des changements radicaux peu réalistes
Il est cependant possible que la perception des investisseurs soit trop pessimiste. La vision de Freixe, bien qu’elle ne soit pas spectaculaire, s’oriente dans une direction constructive.
Quelle alternative pourrait être envisagée ? Une stratégie audacieuse pourrait impliquer une grande acquisition, une méthode souvent utilisée par les dirigeants pour montrer leur engagement. Pourtant, même une telle acquisition n’apporterait qu’une petite contribution au chiffre d’affaires de Nestlé, évalué à 90 milliards de francs. Cela ne suffirait pas à provoquer un changement significatif, une réalité souvent exprimée à Vevey. De plus, les acquisitions comportent des risques importants et ont tendance à échouer.
Une autre option pourrait consister à se séparer de certaines divisions, comme celles de l’eau ou des produits surgelés, qui ont rencontré des difficultés ces dernières années. Bien que cela puisse arriver à l’avenir, cela ne résoudrait pas les problèmes fondamentaux de Nestlé, car ces segments représentent moins de 10 % de son chiffre d’affaires.
Un retour aux fondamentaux
Le PDG Freixe a raison de souligner que Nestlé doit renouer avec des succès commerciaux significatifs pour ses marques à l’échelle mondiale. Cela nécessite un engagement soutenu pour améliorer l’offre de produits, les stratégies commerciales et l’efficacité des usines.
Il est clair que, ces dernières années, l’accent mis sur les éléments fondamentaux au sein de l’immense structure de Nestlé s’est quelque peu atténué. La croissance a été insuffisante, et le groupe a déçu les attentes des investisseurs à plusieurs reprises. La baisse du prix des actions est également survenue, car des alternatives plus attractives se sont présentées avec la hausse des taux d’intérêt depuis 2022.
Néanmoins, Nestlé possède un potentiel de croissance avec ses gammes de produits comme Nescafé, Nespresso, Purina et KitKat. Bien que ces produits puissent sembler banals en Suisse, ils sont extrêmement populaires dans les marchés émergents d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique. Pour beaucoup, le fait de consommer du café ou d’offrir des aliments industriels à leurs animaux de compagnie est un signe de progrès économique. Ensemble, le café et l’alimentation pour animaux représentent près de la moitié du chiffre d’affaires de Nestlé.
Patience requise
Le PDG Freixe mérite donc un vote de confiance. Son approche, axée sur des changements progressifs, semble prometteuse. Le géant Nestlé doit s’engager dans un travail minutieux pour redresser la barre. Les investisseurs devront faire preuve de patience, espérant que Nestlé parviendra à réaliser ses ambitions et à en récolter les bénéfices dans un à deux ans.