La situation économique de l’industrie automobile européenne est critique, face à la concurrence chinoise et aux exigences de réduction des émissions de CO2. Ursula von der Leyen prépare un plan d’action en consultation avec divers acteurs du secteur. L’urgence d’agir se fait sentir, surtout avec la stagnation de la demande pour les véhicules électriques. Les débats sur les droits de douane et les sanctions climatiques révèlent des divergences entre les pays, compliquant davantage la situation.
La situation économique actuelle est préoccupante, avec une concurrence accrue de la Chine et des exigences strictes en matière de CO2 qui pèsent sur des géants de l’automobile tels que BMW et Stellantis. Face à ces défis, les constructeurs automobiles se tournent vers la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour obtenir du soutien. Elle a pris l’initiative de développer un plan d’action.
Un plan d’action pour revitaliser l’industrie automobile
Dans les semaines à venir, Ursula von der Leyen présentera un plan stratégique destiné à renforcer l’industrie automobile européenne. Le commissaire européen aux Transports, Apostolos Tzitzikostas, a été chargé de soumettre ce projet le 5 mars. Ce plan sera le fruit d’un dialogue récemment engagé à Bruxelles, impliquant des discussions avec des fabricants de voitures, des syndicats, des groupes écologiques et des fournisseurs. Selon von der Leyen, ‘l’industrie automobile européenne est à un tournant crucial’, et la Commission reconnaît les nombreux défis auxquels elle fait face.
Pression croissante et besoin de réforme
Le secteur automobile européen subit une pression intense, non seulement en raison de la concurrence chinoise, mais également à cause de l’influence croissante de Tesla sur le marché des véhicules électriques. Cette industrie est essentielle pour l’économie de l’UE, particulièrement pour l’Allemagne, qui est un bastion de la production automobile. Environ 13 millions d’emplois sont directement ou indirectement liés à ce secteur, englobant non seulement les employés des grands constructeurs comme VW et Mercedes, mais aussi ceux travaillant dans le commerce et les ateliers.
Le besoin d’action est urgent, surtout en raison de la stagnation de la demande pour les véhicules électriques et des conditions de marché peu favorables. Hildegard Müller, présidente du VDA, souligne que ce besoin d’intervention concerne non seulement l’industrie, mais également les décideurs politiques et d’autres parties prenantes. Le syndicat propose de réviser les exigences pour les fabricants de voitures plus tôt que prévu et de permettre des ajustements concernant le calcul des émissions de CO2. Müller insiste sur le fait qu’il est crucial d’éviter des pénalités supplémentaires qui pourraient freiner les investissements nécessaires à la transition vers une mobilité électrique et numérique.
En ce qui concerne les sanctions climatiques, plusieurs options sont à l’étude, notamment l’ajustement des amendes potentielles qui pourraient être imposées aux constructeurs ne respectant pas les objectifs environnementaux. Les acteurs de l’industrie plaident pour une suspension de ces sanctions afin de libérer des fonds pour les investissements dans l’électromobilité. La question de la suppression des moteurs à combustion d’ici 2035 est également au cœur des débats, avec des craintes que cela n’affaiblisse les exigences environnementales.
Réactions mitigées face aux droits de douane
Les intérêts disparates parmi les acteurs de l’industrie européenne se manifestent également dans le débat sur les droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine. Alors que l’Allemagne s’oppose fermement à ces mesures punitives, la France a montré un soutien pour de telles actions. En amont de ce dialogue, BMW et Mercedes ont exprimé leur intention de contester ces décisions judiciairement.
Interrogée sur la complexité de la situation, Ursula von der Leyen a reconnu les défis auxquels fait face l’industrie automobile. Elle a noté que les véhicules chinois sont souvent vendus en dessous de leur coût de production, mais a également souligné que des questions telles que l’électrification et l’infrastructure ajoutent à la complexité du débat. ‘Les opinions sur ces sujets varient considérablement parmi les différents fabricants en Europe’, a-t-elle conclu.