« On dessine ce qu’on veut »

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Statut : 01.07.2023 13:04

Le crayon est encore aiguisé : l’attentat islamiste contre « Charlie Hebdo » c’était il y a huit ans. Pour l’anniversaire, le magazine satirique est consacré au soulèvement en Iran et se moque du régime. Téhéran a réagi avec indignation.

Par Julia Borutta, ARD Studio Paris

Devant un fond jaune hurlant, une femme gigantesque s’accroupit en position de procréation. complètement nu. Et de petits ayatollahs pygmées se promènent dans son vagin. C’est la couverture du dernier numéro de Charlie Hebdo. En dessous, on peut lire : « Mollahs, retournez d’où vous venez ».

Les créateurs ont imprimé 30 autres caricatures – toutes des entrées d’un concours que les éditeurs ont annoncé, a déclaré Laurent Sourisseau, connu sous son pseudonyme Riss.

« Beaucoup de ces dessins montrent des femmes renversant les rôles », explique le directeur éditorial du magazine satirique. « Les femmes qui lapident les mollahs, ou qui lasso les mollahs comme s’ils étaient du bétail. » Ces dessins montrent clairement que la peur devrait enfin changer de camp.

Téhéran convoque l’ambassadeur de France

Les éditeurs ont reçu 300 soumissions du monde entier. De nombreux Iraniens exilés y ont participé, mais aussi des personnes particulièrement courageuses qui vivent toujours en Iran. Le régime de Téhéran a déjà réagi. La publication de ces caricatures est inappropriée et offensante. Le gouvernement français ne devrait pas être autorisé à franchir de telles limites.

Téhéran a annoncé qu’il fermerait l’institut de recherche français IFRI en Iran. L’ambassadeur de France à Téhéran a également été convoqué. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a quant à elle réagi froidement. « C’est l’Iran qui fait de mauvaises politiques, qui utilise la violence contre son propre peuple », a-t-elle déclaré à la télévision LCI.

Elle a voulu rappeler aux gens que la liberté d’expression prévaut en France – contrairement à l’Iran. « Notre système judiciaire surveille cette liberté d’expression, qui est également étrangère à l’Iran. Et : dans notre loi, il n’y a pas d’infraction pénale de blasphème », a expliqué Colonna.

Iran : Paris ne contrecarre pas l’islamophobie

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a néanmoins blâmé le gouvernement français et exigé des explications. Les autorités françaises ne font rien contre l’islamophobie et ce qu’il considère comme la poursuite de « l’incitation à la haine raciste » contre les musulmans.

Le caricaturiste Riss, quant à lui, notait avec amusement dans une interview à France Info que les ayatollahs n’étaient battus qu’avec leurs propres armes : « Je vous rappelle qu’en 1993 ce sont aussi les mollahs qui ont appelé l’auteur qui avait reçu une fatwa pour être tué des versets sataniques, Salman Rushdie. » C’est une arme politique des mollahs que « Charlie Hebdo » utilise maintenant et qui vise les mollahs eux-mêmes.

« On peut dessiner ce qu’on veut »

Riss est sous protection policière constante depuis la tentative d’assassinat en janvier 2015, à laquelle il a à peine survécu. Cependant, il n’hésite pas à se confronter à la théocratie iranienne.

Lorsque le site Web du magazine satirique a été paralysé par des attaques de pirates cette semaine, Riss n’a pas été découragé. « Ce n’est pas la première fois », a déclaré le dessinateur. Ce n’est pas nouveau. « On peut dessiner ce qu’on veut, même si les mollahs n’aiment pas ça. »

Charlie Hebdo contre les mollahs iraniens : édition spéciale du magazine satirique

Julia Borutta, ARD Paris, le 01.07.2023 11h59

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