Optimisme prudent mais pas de lunettes roses sur le Moyen-Orient à Davos


Fait rare lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial de cette année : un optimisme prudent à propos du Moyen-Orient.

Les participants sont souvent positifs à l’égard des grandes économies telles que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, mais la situation dans son ensemble est généralement préoccupante.

Il n’y a pas de verres teintés de rose. Plusieurs pays de la région souffrent de conflits, comme la Palestine, la Syrie, la Libye et le Yémen, d’autres comme le Liban sont confrontés à des dysfonctionnements politiques et des troubles économiques affectent des pays comme l’Égypte.

Pourtant, sans aucun doute, il y a un niveau réduit de violence et de tension régionale qui conduit à un sentiment d’optimisme. Il se trouve que cela coïncide avec une présence américaine réduite – à Davos et au Moyen-Orient.

Un optimisme prudent a été le principal message de plusieurs sessions, dont celle intitulée « Moyen-Orient : champ de bataille ou point de rencontre ».

Alors que le ministre des Finances de la Jordanie, Mohamed Al-Ississ, a mis en garde contre un « déficit d’espoir », il a fait remarquer qu’il y avait une chance de tirer parti de l’élan régional de coopération que plusieurs pays ont développé ensemble.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, a fait écho à ce sentiment, déclarant : « Je suis optimiste » et soulignant la dynamique d’une attitude « positive » dans la région. Il a également évoqué la possibilité d’une résolution de la guerre au Yémen par un règlement négocié. La résolution d’un conflit qui a causé tant de souffrances susciterait en effet un espoir majeur au Yémen même et dans la région.

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, était également présent, se gardant bien de donner de faux espoirs mais affirmant qu’une prolongation de la trêve et « construire pas à pas » vers une paix durable était possible.

Plusieurs hauts responsables arabes étaient présents à Davos, parlant de solutions et de possibilités d’intégration régionale, d’une manière qui ne s’était pas vue depuis quelques années.

Lors d’un panel intitulé « Convergence des économies arabes », le Premier ministre jordanien Bisher Al Khasawneh a évoqué les nombreux projets régionaux, dont certains avec l’Irak et l’Égypte, qui peuvent créer le noyau d’une convergence à plus long terme.

Le président irakien Abdul Latif Rashid a tenu plusieurs réunions bilatérales, soulignant que son pays était ouvert aux affaires. Il a également noté lors d’un panel que la région pourrait bien se passer de l’intervention étrangère.

La collaboration régionale, l’attraction d’investissements directs étrangers et la sécurisation de la planification à long terme sont autant de tâches difficiles qui nécessitent un engagement et un accord continu entre les différents acteurs en jeu.

La plupart des participants de la région ont convenu que l’élan qui se développe au Moyen-Orient est fragile et naissant. Comme l’a dit la futuriste Amy Webb lors d’une session sur la «prévision stratégique», la préparation future est cruciale pour le succès à long terme.

La coopération régionale à long terme est encore loin. Du changement climatique à l’IA générative, le monde change et le Moyen-Orient doit développer ses propres capacités nationales pour suivre les développements mondiaux et répondre aux besoins locaux.

Mis à jour : 20 janvier 2023, 03h48





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