Oscars 2025 : La Semence du figuier sacré, le chef-d’œuvre allemand qui surpasse tous les films de l’année

Oscars 2025 : La Semence du figuier sacré, le chef-d'œuvre allemand qui surpasse tous les films de l'année

‘La semence du figuier sacré’, film de Mohammad Rasoulof, aborde la répression en Iran à travers l’histoire d’une famille confrontée aux manifestations ‘Femme, vie, liberté’. Le père, juge d’instruction, incarne le patriarcat, tandis que ses filles remettent en question les normes. Le film, qui a été nominé aux Oscars, utilise une narration intime pour critiquer le régime, mêlant humour noir et tension dramatique. Disponible en Allemagne sur les plateformes de VOD à partir du 25 avril 2025.

‘La semence du figuier sacré’ se présente comme un chef-d’œuvre cinématographique chargé de connotations politiques, et a été nominé pour l’Oscar du meilleur film international en 2025. Réalisé par l’artiste iranien Mohammad Rasoulof, il a fait ses débuts au Festival de Cannes le 24 mai 2024. La présence de Rasoulof à cet événement est déjà digne d’un récit, étant donné qu’il a récemment été condamné à huit ans de détention et de torture en raison de son art qui critique le régime iranien.

Ayant fui son pays natal, l’artiste a foulé le tapis rouge à Cannes, et il vit désormais en exil en Allemagne. La nature politiquement explosive de son film est indéniable, mais au-delà de ces circonstances, ‘La semence du figuier sacré’ est sans conteste l’un des films les plus marquants de l’année, voire le meilleur.

Femme, vie, liberté – Un film essentiel pour 2024

Prévu pour septembre 2022, le film raconte l’histoire d’une famille iranienne de quatre personnes plongée au cœur des manifestations ‘Femme, vie, liberté’ qui secouent l’Iran. Tandis que les parents s’accrochent aux préceptes de la religion, leurs deux filles, jeunes adultes, commencent à remettre en question les normes établies.

Rasoulof choisit de raconter une histoire intime centrée sur cette famille, qui sert de métaphore pour l’Iran et son régime. Les événements extérieurs, tels que les manifestations, sont révélés par le biais de vidéos capturées sur téléphone, projetées sur grand écran, nous permettant d’apercevoir la réalité des rues de Téhéran.

Dans des espaces clos, le réalisateur parvient à créer une atmosphère d’angoisse claustrophobique, accentuant l’emprisonnement des femmes en Iran. L’absence de secrets et la surveillance constante des chambres des filles par leurs parents soulignent cette tension.

À travers cette intimité, les jeunes femmes se retrouvent à la merci de leur père, un juge d’instruction impliqué dans des condamnations à mort. Les enfants sont tenus à l’écart des vérités qui se cachent derrière les actes de leur père, avec l’aide d’une mère qui joue le rôle d’intermédiaire entre lui et ses filles.

Le contact direct entre les enfants et leur père est rare, et bien qu’il soit le décideur de leur destin, il reste émotionnellement distant. La mère conseille sans cesse aux filles de ne pas aborder certains sujets, car cela ajouterait à ses préoccupations professionnelles.

Un moment clé survient lorsque le père demande à sa femme d’aborder un sujet sérieux avec les enfants, révélant ainsi l’absence totale de lien entre le régime patriarcal et la réalité des femmes. Les hommes au pouvoir semblent uniquement préoccupés par leur contrôle et leur domination.

Cependant, Rasoulof ne se limite pas à critiquer les hommes au pouvoir ; il interpelle également les femmes qui choisissent le silence. Jusqu’à la fin, la mère garde l’espoir que la soumission à la volonté masculine apportera des solutions, un espoir à la fois désespéré et tragique.

Une critique implacable du régime

À travers une multitude d’approches, Rasoulof crée une œuvre complexe qui attaque le gouvernement iranien avec la même intensité que celle avec laquelle le régime opprime le peuple. L’intrigue de ‘La semence du figuier sacré’ est captivante et riche en émotions, offrant une expérience cinématographique rare.

L’histoire prend une tournure dramatique lorsque le père perd une arme à feu, suscitant des soupçons envers sa propre famille. Il se décrit comme mal à l’aise chez lui, entouré de mensonges, et se transforme presque en une caricature de victime.

Rasoulof insère des dialogues savamment exagérés, créant des instants d’humour noir, mais le message social critique reste présent, et le rire est souvent teinté d’amertume.

Pour préserver son image face au gouvernement, le père s’engage dans une quête désespérée pour retrouver son arme, soumettant même ses filles à la torture, tout cela au nom d’une loi divine. Son personnage devient ainsi un monstre, représentant la cruauté d’un chef de famille déshumanisé par le pouvoir.

Ce qui rend son comportement encore plus tragique est sa tentative désespérée de reprendre le contrôle, rappelant les efforts du gouvernement pour maintenir son autorité durant les manifestations. Dans le bâtiment gouvernemental, des panneaux en carton représentant des hommes se tiennent au garde-à-vous, illustrant la déshumanisation des employés réels.

Ces employés sont peu nombreux à soutenir réellement le régime, et leur apparence est trompeuse. Le vent du changement pourrait facilement les renverser. Que les manifestations continuent et que l’espoir d’un changement s’intensifie !

En Allemagne, ‘La semence du figuier sacré’ sera disponible à partir du 25 avril 2025 sur les principales plateformes de vidéo à la demande comme Amazon Prime Video et Apple TV.