« Pas acceptable »: l’UE s’engage à punir les pays « non coopératifs » en matière de migration


L’UE a menacé de sévir contre les pays qui ne coopèrent pas en matière de migration.

Les ministres européens de l’Intérieur ont déclaré jeudi qu’ils souhaitaient que les États acceptent davantage d’expulsions de personnes vers leur pays d’origine depuis le bloc, si nécessaire en limitant le nombre de visas accordés aux pays « non coopératifs ».

Les ministres de l’UE ont décrit la situation autour de la migration comme « tendue », avec une augmentation du nombre d’arrivées, bien que les critiques disent que le montant – qui est bien inférieur à celui de la crise de 2015 – est gérable pour une région riche.

« Nous constatons une augmentation des arrivées irrégulières… Le renvoi vers l’Europe de ceux qui se voient refuser l’asile est une question très importante », a déclaré Maria Malmer Stenergard, ministre suédoise des migrations.

En 2021, les pays européens ont rendu 340 500 décisions de renvoi de personnes dans leur pays d’origine. 21 % d’entre eux ont été effectivement mis en œuvre, selon les données d’Eurostat citées par la Commission.

Les personnes sont légalement autorisées à contester les retours et à faire appel des décisions négatives de protection internationale.

« Le niveau actuel n’est pas acceptable », a déclaré Stenergard après la rencontre.

Elle a déclaré qu’il y avait un « fort soutien » parmi les États membres de l’UE pour utiliser les visas comme un outil pour amener les pays à accepter davantage de leurs ressortissants.

« Si les efforts politiques et diplomatiques [to improve cooperation with third countries] ne produisent pas les résultats escomptés, les États membres demandent à la Commission de revenir avec des propositions sur les restrictions de visa », a expliqué Stenergard.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a également insisté jeudi sur la nécessité d' »intensifier » les retours.

Elle a proposé un « projet pilote » au premier semestre de cette année visant à accélérer les procédures de contrôle aux frontières extérieures de l’UE, avec des « retours immédiats » pour ceux qui ne sont pas considérés comme éligibles à l’asile.

Les critiques affirment que le filtrage accéléré des demandeurs d’asile aux frontières de l’UE pourrait manquer de freins et contrepoids appropriés, et entraîner le refus de protection des personnes lorsqu’elles en ont besoin.

Von der Leyen souhaitait que l’UE s’accorde sur une liste de pays d’origine jugés « sûrs ».

Pour « empêcher les départs » et « améliorer les retours », Bruxelles veut aussi conclure des accords avec des pays comme le Bangladesh, le Pakistan, l’Egypte, le Maroc, la Tunisie et le Nigeria.

Après des années de restrictions de mouvement liées à la pandémie, le nombre de migrants arrivant dans l’UE a recommencé à augmenter.

Les 330 000 « entrées irrégulières » enregistrées en 2022 sont le niveau le plus élevé depuis 2016, selon Frontex, une agence des frontières de l’UE.

La crise alimentaire déclenchée cet été par le blocus illégal des céréales par la Russie sur les ports de la mer Noire a aggravé les problèmes déjà urgents auxquels sont confrontés de nombreux pays en développement.



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