Lors de la GTC 2025, Pat Gelsinger a évoqué l’ascension de Nvidia dans le domaine de l’IA, soulignant les erreurs d’Intel avec le projet Larrabee. Ce dernier, destiné à fusionner la programmabilité des CPU avec les GPU, a échoué face à la concurrence. Gelsinger a reconnu la vision de Jensen Huang de se concentrer sur des architectures GPU dédiées, permettant à Nvidia de prospérer, tandis qu’Intel peine à s’imposer dans le secteur des GPU pour l’IA et le HPC.
Le Retour sur Larrabee et l’Ascension de Nvidia
Lors de la GTC 2025, Pat Gelsinger, ancien PDG d’Intel, a réaffirmé sa position selon laquelle Jensen Huang, le PDG de Nvidia, a « eu de la chance » avec l’essor de l’intelligence artificielle (IA). Cependant, il a approfondi son analyse sur ce sujet fascinant.
Les GPU sont devenus des pionniers dans le domaine de l’IA, propulsant Nvidia parmi les entreprises les plus valorisées au monde, tandis qu’Intel fait face à des défis considérables. Cette dynamique n’a pas toujours été ainsi. Il y a quinze à vingt ans, les processeurs d’Intel dominaient le marché informatique, gérant toutes les charges de travail majeures. Pourtant, Intel a manqué des opportunités cruciales en IA et en calcul haute performance (HPC) avec le projet Larrabee, qui visait à créer un GPU basé sur l’architecture x86 des CPU. À l’opposé, Nvidia a choisi de se concentrer sur des GPU dédiés, comme l’a souligné Gelsinger lors de l’événement.
Les Défis de Larrabee et l’Avenir d’Intel
Gelsinger a souligné que « le CPU était le roi de la colline [au milieu des années 2000] », tout en saluant la vision de Jensen qui a consisté à s’éloigner des CPU pour se concentrer sur les graphiques. Il a déclaré : « Cela a conduit à une vision plus large, et il a eu de la chance avec l’IA, car cette charge de travail nécessitait une architecture spécifique. » L’annulation de Larrabee en 2009 était due à son incapacité à rivaliser avec les solutions graphiques d’AMD et de Nvidia, en partie à cause de son approche axée sur la programmabilité qui a nui à ses capacités graphiques.
Lors d’un webinaire, Gelsinger a mentionné : « J’avais un projet connu sous le nom de Larrabee, qui tentait de fusionner la programmabilité des CPU avec une architecture GPU orientée vers le débit. » Il estime qu’Intel aurait pu emprunter une voie différente si Larrabee avait été mieux conçu. En revanche, Nvidia a su s’en tenir à une vision d’informatique accélérée, ce qui a porté ses fruits.
Contrairement aux GPU d’AMD et de Nvidia utilisant des architectures d’instructions propriétaires, Larrabee d’Intel reposait sur l’ISA x86 avec des extensions spécifiques, ce qui a limité son efficacité dans les applications graphiques. Malgré sa réintroduction comme processeur Xeon Phi pour le supercalcul, Larrabee n’a pas réussi à s’imposer face à des architectures GPU traditionnelles qui ont su évoluer rapidement. Après des échecs avec le Xeon Phi « Knights Mill », Intel a finalement abandonné le projet au profit de GPU dédiés pour le HPC et d’ASIC spécialisés pour l’IA entre 2018 et 2019.
En fin de compte, les échecs de Larrabee et de ses successeurs dans la ligne Xeon Phi proviennent d’une architecture CPU peu adaptée aux besoins des graphiques, de l’IA et des HPC. Alors qu’Intel a longtemps cru que le x86 serait la voie à suivre, ses récentes tentatives de conception de GPU pour l’IA, comme les Falcon Shores, ont échoué, et l’entreprise mise désormais sur ses Jaguar Shores de nouvelle génération, attendus pour l’année prochaine.